Jersey Boys, de Clint Eastwood

Film américain de Clint Eastwood, sorti le 18 juin 2014, avec Christopher Walken, John Lloyd Young, et Francesca Eastwood.

L'histoire : Quatre garçons du New Jersey, issus d'un milieu modeste, montent le groupe "The Four Seasons" qui deviendra mythique dans les années 60. Leurs épreuves et leurs triomphes sont ponctués par les tubes emblématiques de toute une génération qui sont repris aujourd'hui par les fans de la comédie musicale…

Mon avis :  Un film de Clint Eastwood qui sort peut être synonyme de très bon, comme pour Gran Torino ou Million Dollar Baby, ou de mauvais, comme Au-delà. Parfois, le réalisateur s'en sort honorablement mais sans marquer les esprits, et c'est le cas ici.

Tout est juste, maîtrisé. Les acteurs sont bons et bien dirigés. Le côté rétro des années 60 est vraiment bien rendu. Le spectateur français, peut être moins averti du succès rencontré par ce groupe de quatre garçons, reconnaîtra tout de même certaines chansons et ne manquera pas de se dire « aaaah oui, je connais, c’est d’eux ?! ».

Le souci, c’est que toutes les carrières des groupes musicaux se ressemblent : un jeune homme d’origine modeste, italo-américain, a du talent, il y croit, fait tout pour percer, accède à la notoriété puis se perd dans les affres du succès : filles, alcools, drogues, argent… Du coup, en regardant ce biopic sur les Four Seasons, je me suis bien vite remémoré celui que j’ai vu récemment sur Johnny Cash, le fameux Walk the Line. Avouez que les deux destins se ressemblent férocement. Car ils sont caractéristiques de ce pays où tout est possible, le meilleur comme le pire.

Ceci dit, Clint Eastwood fait à mon sens preuve d’intelligence en ne désignant pas de figure centrale dans ce groupe ; chaque élément trouve tour à tour son importance. Comme dans une pièce de théâtre, puisqu'après tout il reprend ici une comédie musicale à succès et ses comédiens, chacun s’adresse au spectateur en aparté pour donner son point de vue et conter l’histoire. Cela a un petit côté suranné qui a son charme et colle parfaitement à l’ambiance. A l’inverse, les relations du quatuor avec la mafia sont trop rapidement écartées et ne servent qu’à en faire de gentils bad boys et les deux scènes les plus dramatiques sont à peine traitées.

La mise en scène de Clint Eastwood est de qualité, esthétique, aucun doute. Mais elle est trop policée, trop convenue et prévisible. Très eastwoodesque en fait, si vous me permettez le néologisme. Pas de surprise pour le spectateur. De petites touches d’humour bien venues, comme la réplique sur Liberace ou encore lorsque le spectateur attend la phrase qui provoquera le déclic chez Gaudio (et donnera naissance au tube "Big girls don’t cry", rappelant aussi des souvenirs à toute fan de jeunesse de Dirty Dancing). Mais aussi quelques longueurs qui lassent (2h14 de film tout de même). Bon, sans plus. Je note tout de même le générique de fin, bien trouvé et très agréable.

Commentaires

Ori a dit…
J'ai vraiment beaucoup aimé ce Eastwood, j'étais à fond sur les musiques! Mais c'est vrai que c'était un peu longuet et bien en dessous de mon biopic musical adoré Walk the line!
Loesha a dit…
Mouais, franchement pas génial celui là... Long et pas assez de rythme à mon goût. Le côté désuet m'a d'abord étonnée, un peu fait marrer, et vite ennuyé.
Les maquillages des personnages vieillis à la fin me laissent encore perplexes.
Bon, sinon effectivement, j'ai pu enrichir ma culture musicale très limitée :)
Zina a dit…
J'ai très envie de le voir, j'adore Clint Eastwood :)
La chèvre grise a dit…
@ Ori : je suis déjà pas très biopic, alors si en plus il n'est pas de bonne qualité... ;-)

@ Loesha : je te rejoins sur le maquillage. On doit pourtant être capable de faire bien mieux aujourd'hui !

@ Zina : j'aime aussi Eastwood, mais ce n'est vraiment pas son meilleur.

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