Mommy, de Xavier Dolan

Film canadien de Xavier Dolan, sorti le 8 octobre 2014, avec Anne Dorval, Antoine Olivier Pilon et Suzanne Clément.

L'histoire : Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.

Mon avis : Lorsque se profile une soirée en solitaire, j'aime bien parfois me faire un cinéma. Je ne prévois rien, à peine le film, je regarde juste si quelque chose me tente au moins un peu. Cette fois-ci, le film de Xavier Dolan me tentait énormément par le sujet et par les critiques qu'on pouvait en lire. Aussi parce que j'avais voulu voir Laurence Anyways sans que j'ai pu encore assouvir cette envie. Beaucoup moins par contre pour son Prix du jury obtenu à Cannes. C'est que je n'aime pas trop les prix...

Première impression, dans les toutes premières minutes : oulaaa, il va falloir s'accrocher un peu pour l'accent canadien ! Si on retrouve quelques mots de français, les sous-titres sont indispensables. Mais il m'a fallu un bon moment d'adaptation pour couper mon oreille des mots de français que je pouvais entendre et qui me faisait croire à tord que je pouvais me passer de les lire.

Xavier Dolan est un réalisateur, scénariste, et parfois acteur, qui fait beaucoup parler de lui en ce moment. Il faut dire qu'il a du talent pour un jeune homme de seulement 25 ans. Une bande son qui a forcément eue un écho chez quelqu'un de ma génération (beaucoup lui auront reproché son choix d'une chanson de Céline Dion d'ailleurs) ; une mise en scène faisant la part belle aux visages ; un effet visuel lors de la projection qui, s'il peut être bien évidemment qualifié de facile, n'en est pas moins bien trouvé et tout à fait évocateur de ce sentiment de liberté que peut ressentir Steve. Tout cela participe à une tension qui tient le spectateur pendant plus de deux heures.

Pris séparément, les personnages de Die et Steve ne sont pas vraiment attachants. Pourtant, l'alchimie entre les deux est flagrante. La mère, en pleine dégringolade, aime son fils qui la perd toujours un peu plus. Malgré une toute nouvelle loi de ce Canada fictif de 2015 sur l'abandon de la parentalité, elle se refuse à baisser les bras. Steve est capable d'une vraie tendresse, s'attache follement. Et Die doit composer avec ce futur homme, déjà fort, qui peut à tout moment perdre le contrôle de lui-même. Pourtant, le réalisateur réussit l'exploit de les montrer comme des êtres pour lesquels une lueur d'espoir est toujours présente. Kyla, qu'on sent taraudée par une souffrance terrible, va les accompagner quelques temps sur leur chemin.

Un film qui a su me toucher et me donne vraiment envie de voir ce Laurence Anyways ou encore Tom à la ferme de ce réalisateur si jeune.

Commentaires

c'era una volta a dit…
J'ai vu ce film il y a quelques semaines et je l'ai énormément apprécié. Oui Dolan est jeune mais quel talent :)
Ce film est dur et bouleversant et aussi plein d'espoir. Le jeu d'acteur est superbe. Les plans sont parfois très beaux, je pense à celui où le gamin est sur son longboard, il ferme les yeux et ouvre les bras comme pour se laisser porter par ce moment de pur lâcher prise, liberté.
Le rapport de force/d'amour est superbement saisi. Bref j'ai adoré.
La chèvre grise a dit…
@ C'era : Difficile pour moi d'adorer vu que le sujet est vraiment difficile. Mais c'est un beau film, touchant, fort...
dasola a dit…
Bonjour La chèvre grise, après avoir vu Laurence Anyways et Tom à la ferme, Mommy est donc le troisième que je vois (j'avais beaucoup hésité). J'ai aimé mais le sujet est très dur et on sent qu'il n'y pas beaucoup d'issue. Je n'ai pas vu beaucoup d'espoir surtout par rapport à la fin (en trop?) Bonne après-midi.
La chèvre grise a dit…
@ dasola : un bon film au sujet très difficile effectivement.

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques