Noir burlesque [Enrico Marini]

Après Les aigles de Rome et Batman, the dark prince charming, c'est avec impatience que je souhaitais découvrir ce Noir burlesque de Marini.

L'histoire : Années 1950.
Une chambre d'hôtel, la nuit.
Assis dans un fauteuil, un homme attend, un revolver à la main. Il s'appelle Slick et guette l'arrivée de Caprice, la femme qui l'a trahi. En ouvrant la porte, Caprice comprend aussitôt : il est venu pour se venger.
Quelques mois plus tôt, Slick a loupé un casse. Il doit de l'argent à son commanditaire, Rex, un boss de la mafia irlandaise. Ce dernier compte bien épouser Caprice, danseuse dans sa boite de nuit, après avoir éliminé Slick du paysage.
Mais il s'est passé quelque chose entre Caprice et Slick. Il y a longtemps déjà, bien avant toute cette histoire. Ils étaient tombés amoureux. Et maintenant, ils jouent avec le feu...

Mon avis : Comme le montre le synopsis, nous voici plongés dans un récit taillé pour le cinéma, sans rien à envier aux meilleurs films de gangsters de années 50. J'ai aimé suivre les aventures de Slick, cambrioleur de génie dont le sens de l'honneur le met dans des situations périlleuses. Il croise la route d'une ancienne conquête, Caprice, qui sait se battre et user de ses armes dans un monde d'hommes en mal de pouvoir. Les deux ex-amants vont jouer avec le feu pour essayer de sauver leur peau et peut être en sortir plus riche qu'au départ, quitte à se mettre des bâtons dans les roues.

Femme fatale, et malfrat à la langue bien pendue, voilà un duo de choc qui séduit tout de suite. Sans aucun temps mort, l'action est là en permanence mais laisse suffisamment de place pour brosser rapidement la psychologie des personnages. On reprochera cependant que la balance ne soit pas vraiment équilibrée entre Slick et Caprice : le destin final de la demoiselle ne semble pas vraiment intéressée Marini, qui malheureusement fini par la rabaisser au simple rang de faire-valoir de Slick alors qu'il avait largement trouvé matière pour en faire bien plus. Et les répliques entre les deux sont parfois un peu trop clichés.
Comme toujours avec Marini, le dessin est splendide, très charnel, et cette palette de couleur en noir et blanc ne laissant apparaître que le rouge véhicule à la fois tension et émotion. Le cadrage fait lui aussi partie du charme, rendant le récit dynamique.

Bref, un beau dyptique qui souffre un peu d'une vision trop stéréotypée de la femme. Le dessin ne fait pas toujours tout.


Noir burlesque, 2 tomes, de Enrico Marini
Éditions Dargaud
2021 et 2022

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