A most violent year, de J.C. Chandor

Film américain de J.C. Chandor, sorti le 31 décembre 2014, avec Oscar Isaac, Jessica Chastain et Albert Brooks.

L'histoire : New York - 1981. L'année la plus violente qu'ait connu la ville. Le destin d'un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l'époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.

Mon avis : Hiver 1981 à New York. Meurtres, cambriolages : la violence n'a jamais été aussi importante. Ceci, le spectateur ne le sentira guère qu’à travers la succession de faits divers énumérés à la radio.

Abel Morales a de l’ambition. Il veut réussir dans le monde du pétrole, mais en respectant les règles. Sauf que, entouré d’escrocs en tout genre, de son avocat à ses concurrents, il est dur de tenir la barre. Même sa femme, fille d’un escroc aujourd’hui en prison, regrette par moment les méthodes expéditives mais claires de papa. Abel contracte un emprunt pour acheter des réservoirs juste à côté de ses installations, qui lui permettront de grossir encore. C’est le début des ennuis. Le but, il ne le remet jamais en question. Il se contente de choisir le chemin pour y arriver, en préférant le chemin « le plus droit ». Ce qui veut tout dire. Cerné de toute part, il doit choisir comment se sortir de la mouise dans laquelle il est et qui risque de lui faire tout perdre.

Le personnage d’Abel Morales est vraiment bien construit. Sans mot, sans grande action, il est esquissé par l’intermédiaire de détails : il se tient, seul. Il écoute, impassible, la radio relayer l’attaque de ses camions et de ses chauffeurs. Il est travailleur, Abel, comme une araignée qui tisse doucement sa toile. Mais quelqu’un s’amuse à la détruire. Qui est-ce ? Le dandy cloitré dans son bunker et qui ne pense qu’au tennis ? Le grassouillet qui se fait coiffer chez Tommy ?

Rien à redire sur la réalisation. Les plans s’accordent à la photographie et aux couleurs choisies. Tout fonctionne parfaitement (sauf peut-être la vue sur New York où il manque, il me semble, deux tours jumelles présentes en 1981). Le réalisateur utilise des éléments de langage déjà vu. Une sorte d’hommage au cinéma presque. Le rythme aussi est là et le spectateur ne s’ennuie pas.

Mais… quoi, je ne sais pas trop. C’est un film bien fait mais de facture trop classique peut être. Rien de bien surprenant, pas beaucoup de relief. Les personnages me semblent trop convenus. Cela manque d’un soupçon de quelque chose, difficilement définissable, pour que l’alchimie soit là.

Commentaires

dasola a dit…
Rebonjour, il manque en effet un petit quelque chose, un peu de folie, de fantaisie. C'est un film bien fait avec une voiture poursuite haletante mais pas grand-chose d'autre. Bonne soirée.
La chèvre grise a dit…
@ Dasola : il manque effectivement un petit quelque chose pour en faire un film marquant. Sinon, il se regarde sans déplaisir pour autant.

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