Shangri-La [Mathieu Bablet]
Mister avait apprécié, il y a plus de six ans maintenant, La belle mort de Mathieu Bablet. Alors l'auteur ne nous était pas inconnu lorsqu'il a fait partie de la sélection officielle d'Angoulême en 2017 pour Shangri-La.
L'histoire : L'espace infini.
L'Homme et Tianzhu Enterprises.
Tianzhu TV, TZ-Phones, Tianzhu-Tab, Tianzhu Fitness, Tianzhu Burgers, Tianzhu Immobilier, Tianzhu Bank...
Le monde est parfait car Tianzhu Enterprises veille à votre bonheur.
Mon avis : Je pense être largement passée à côté de cette BD encensée pourtant partout.
Elle a pourtant d'indéniables qualités, la plupart tenant aux thèmes abordés. Car comme nombre d’œuvres de science-fiction, elle dénonce les travers de notre société : consommation à outrance, dérives scientifiques, racisme...
Shangri-La propose une vision glaçante de notre futur si nous ne décidons pas de changer de comportement. Cela fait terriblement écho à notre situation actuelle. Comme nous qui venons de voter par l’intermédiaire de nos élus la banalisation de l’état d’urgence, les protagonistes de Shangri-La adhèrent à la suppression de leurs droits les plus fondamentaux, si tant est qu’on leur garantisse en échange de ne plus avoir à se préoccuper de rien. Une scène aussi est particulièrement atroce, celle de l’utilisation d’humanoïdes « ratés » pour fabriquer les produits industrialisés vendus comme absolument nécessaires. À défaut d’être intégrés dans la société, il ne faudrait pas gâcher la main d’œuvre qu’ils peuvent représenter ! Je n’en dirais pas plus mais clairement, quelques planches peuvent donner la nausée. L'homme semble se perdre lui-même dans une volonté implacable de contrôler tout, au point d’en devenir Dieu. Tout ça est parfaitement rendu et fait froid dans le dos.
Visuellement, par contre, je n'ai pas adhéré. J'ai trouvé que c'était déséquilibré. Entre le rendu des bâtiments et des décors en général, simplement impressionnants, et la mocheté des visages humains, je ne sais pas s’il faut crier au génie ou à la duperie.
Shangri-La propose une vision glaçante de notre futur si nous ne décidons pas de changer de comportement. Cela fait terriblement écho à notre situation actuelle. Comme nous qui venons de voter par l’intermédiaire de nos élus la banalisation de l’état d’urgence, les protagonistes de Shangri-La adhèrent à la suppression de leurs droits les plus fondamentaux, si tant est qu’on leur garantisse en échange de ne plus avoir à se préoccuper de rien. Une scène aussi est particulièrement atroce, celle de l’utilisation d’humanoïdes « ratés » pour fabriquer les produits industrialisés vendus comme absolument nécessaires. À défaut d’être intégrés dans la société, il ne faudrait pas gâcher la main d’œuvre qu’ils peuvent représenter ! Je n’en dirais pas plus mais clairement, quelques planches peuvent donner la nausée. L'homme semble se perdre lui-même dans une volonté implacable de contrôler tout, au point d’en devenir Dieu. Tout ça est parfaitement rendu et fait froid dans le dos.
Visuellement, par contre, je n'ai pas adhéré. J'ai trouvé que c'était déséquilibré. Entre le rendu des bâtiments et des décors en général, simplement impressionnants, et la mocheté des visages humains, je ne sais pas s’il faut crier au génie ou à la duperie.
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Et puis, au-delà des thèmes génériques abordés, je n’ai pas compris
grand-chose à l’histoire elle-même. Je suis passée au travers du lien entre les premières planches
et la suite, de l'explication de la recherche scientifique elle-même…
Bref de très belles idées mais une exploitation globale qui m'a laissée de marbre.
Shangri-La, de Mathieu Bablet
Éditions Ankama
Mars 2017
Commentaires
Graphiquement, je suis aussi d'accord pour dire que les dessins sont déstabilisants et que les planches sont inégales quant à leur beauté. Pour avoir vu Mathieu Bablet aux Utopiales (conférence et dédicace rapide), il y a vraiment quelque chose de lui dans le physique de ses personnages (mais il est plus mignon!).
C'était instructif d'ailleurs de l'écouter parler de son travail.
J'ai fait l'acquisition de La belle mort (in extremis)
Après, c'est sur que de pouvoir écouter l'auteur raconter son œuvre doit être très intéressant et permettre de l'aborder sous un autre jour.