BD Express #9

Les tuniques bleues tome 61 : L'étrange soldat Franklin, de Lambil et Cauvin

En secourant un esclave noir en fuite poursuivi par des Confédérés, le caporal Blutch et le sergent Chesterfield ne se doutent pas qu'ils vont ramener à leur base un bien étrange personnage. Blessé, celui-ci refuse d'être examiné par un médecin et se révèle être un espion blanc chargé par McClellan d'infiltrer les troupes ennemies afin de rapporter des renseignements sur une attaque imminente. Une fois l'assaut-surprise déjoué, le nouveau venu (dont le nom est Franklin Thompson) sera affecté au service médical où il assistera le médecin et sauvera de nombreux soldats. Néanmoins, le secret continue d'auréoler sa véritable identité, et il faudra toute la perspicacité de Blutch pour venir à bout du mystère...

Une idée originale que de partir de l'histoire vraie de Franklin Thompson, mais l'ensemble manque d'action pour tenir. Nos deux protagonistes sont plus témoins qu'acteurs ans cette aventure et le personnage central et mystérieux que ce soldat Franklin passe son temps à fuir : comment construire une intrigue là-dessus ? D'autant que, éclairé par les lectures des tomes précédents, le lecteur aura tôt fait de comprendre ce qui peut bien se passer. À côté, on retrouve avec plaisir les running gag : Arabesque qui fait la morte, les mots doux que s'échangent Chersterfield et Blutch, le capitaine Stilman assis sirotant son verre à travers une paille... cela suffit-il pour faire vivre une série ? On se demande si les auteurs ont encore envie de nous raconter quelque chose ou s'ils sont coincés par contrat à devoir sortir un tome tous les ans. Les Tuniques bleues ont cinquante ans, il serait peut être temps de les faire mourir de leur belle mort.



Les vieux fourneaux tome 4 : la magicienne, de Lupano et Cauuet

Après une tournée d'été du théâtre du "Loup en slip", Sophie et Antoine rentrent au bercail... pour découvrir leur charmant village en pleine effervescence ! Le projet d'extension de l'entreprise Garan-Servier, qui relancerait l'économie de la région, est menacé... par une mystérieuse "magicienne dentelée" occupant le terrain. Branle-bas de combat pour les zadistes ! Cela dit, c'est un coup de bol pour les vieux fourneaux, qui peuvent enfin partir à la recherche de leur trésor oublié... 

Quant à Sophie, elle apprend une délicate vérité au sujet de son père...Confidence pour confidence, révélera-t-elle enfin l'identité du père de sa fille, Juliette ?

C'est avec un énorme plaisir que j'ai relu les trois premiers albums des Vieux fourneaux avant de découvrir ce quatrième qui va nous livrer le secret de Sophie. On y retrouve bien évidemment nos trois vieux fourneaux et la ribambelle de portraits secondaires, parfois un peu caricaturaux mais tellement attachants ! Les répliques savoureuses sortent à la pelle tout en faisant mouche à chaque fois, des sourires et des rires viennent cueillir le lecteur à chaque page. Et pourtant,derrière, se cachent un portrait acide de notre société. Car il y a ici mille sujets d'actualité soulignés légèrement mais avec la pointe de vérité qui fait mouche. Et en plus du talent immense de Lupano pour le scénario, c'est servi par le magnifique dessin expressif de Cauuet. Bref, c'est toujours un vrai bonheur, un coup de cœur à conseiller encore et encore. Et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale tellement c'est ravageur pour la morosité !

Liens de sang, de Hermann et Yves H.

Début des '50. Jeune flic débarqué d'une brigade de province, Sam Leighton découvre la réalité sordide d'une grande métropole américaine où la police, à commencer par ses officiers supérieurs, semble peu pressée d'élucider une série de crimes horribles. Est-elle corrompue ou terrorisée par le gang mafieux qui contrôle la ville et que dirige l'imprenable Joe Beaumont ? Ce parrain dont la puissance n'a d'égale que la paranoïa, ne se hasarde hors de son repaire que pour se délecter des ondulations de sa femme, la superbe Gladys, chanteuse de cabaret qui noie ses frustrations dans l'alcool... 


Cet album, je suis tombée dessus par hasard en farfouillant dans les rayons de la bibliothèque. Le début était plutôt prometteur : univers polar des années 50, sombre à souhait et les dessins sont magnifiques, même s'ils ne facilitent pas la lecture à jouer autant avec les ombres. Hermann joue parfaitement de l'alternance avec les couleurs claquantes et lumineuses pour les lieux de débauche et il sait rendre parfaitement la ville en perdition, rongée par la corruption. Par contre, j'ai eu du mal avec l'histoire dont certains détails ne sont pas nets et restent trop embrouillés. Ça rend l'ensemble trop fouillis pour sortir de cette lecture vraiment satisfaite.

Commentaires

keisha a dit…
Moi j'ai carrément abandonné Les tuniques bleues il y a des années (pourtant j'en avais beaucoup lu)
J'espère lire ce tome 4 des vieux fourneaux (le 3 m'avait moins plu)
La chèvre grise a dit…
@ keisha : ce tome 4 nous révèle pas mal de choses. Et il annonce un tome 5. Mais, contrairement aux TB, je ne pense pas que les auteurs en feront 60 volumes :)

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