Et je danse, aussi [Anne-Laure Bondoux & Jean-Claude Mourlevat]

Les auteurs : Née en avril 1971, Anne-Laure Bondoux est une auteur française. Jean-Claude Mourlevat est un auteur français né en 1952. Tous les deux sont connus pour leurs ouvrages pour la jeunesse.

L'histoire : Un mail comme une bouteille à la mer. D'ordinaire, l'écrivain Pierre-Marie Sotto ne répond jamais aux courriers d'admirateurs. Mais cette Adeline Parmelan n'est ps une "lectrice comme les autres". Quelque chose dans ses phrases, peut-être, et puis il y a cette épaisse et mystérieuse enveloppe qu'elle lui a fait parvenir - et qu'il n'ose pas ouvrir. Entre le prix Goncourt et la jeune inconnue, une correspondance s'établit qui en dévoile autant qu'elle maquille, de leurs deux solitudes, de leur secret commun...

Mon avis : Voici trois années que ce roman est sorti. Je l’avais beaucoup croisé sur la blogosphère à l’époque, et devant des avis largement positifs, noté pour plus tard. C’est seulement maintenant que je me décide à l’emprunter à la bibliothèque, en ayant totalement oublié de quoi il pouvait être question.

Il faut quelques pages avant que l’ensemble ne prennent son essor : les échanges sont d’abord très convenus et plats entre Adeline Parmelan et Pierre-Marie Sotto. Mais les deux personnages vont petit à petit se prendre au jeu et nous aussi. Ils se découvrent, lèvent le voile sur une vie pas toujours très rose, des douleurs qui les taraudent. Il ne s’agit pas d’une romance, juste de dire son mal être plus facilement à un inconnu qu’à ses proches qui vous guettent en permanence, bourrés de bienveillance. Avec l’autre, ils osent se lancer dans une reconstruction. Ils s’y donnent à cœur joie, avec brio. Ils se réinventent aussi parfois.

L’intervention de personnages secondaires vient ajouter une dose de piquant et d’humour à l’ensemble, notamment lorsqu’ils permettent de décrire une même situation de deux points de vue. J’ai beaucoup aimé un mail en particulier, celui écrit à Max et Josy, qui va semer la zizanie dans le couple. Et cette fin qui ouvre le champ des possibles.

Clairement classé dans la catégorie feel-good, vous sortez de cette lecture avec l’envie de profiter de la vie et de saisir la moindre occasion. Il y est question de ce que le destin apporte de beau et de moins beau, de ces nuances qui en font tout le sel. Ce n’est pas un grand roman et clichés et évidences ne nous sont pas épargnés. On savoure néanmoins la plume des auteurs, leurs bons mots et les tournures de phrases pour lesquels le choix d’échange de lettres prend tout son sens. On sent qu’ils ont pris du plaisir à construire ces échanges et savent le communiquer. Comme le personnage de l’écrivain le dit lui-même, le plaisir ici n’est pas vraiment dans l’histoire, assez convenue, mais dans la façon dont l’ensemble est travaillé. Ce roman c’est donc aussi une ode à l’écriture et au bonheur de la lecture.

Un joli roman épistolaire distrayant.

"Ce qui me touche et me séduit dans les livres, les films, le théâtre, plus que les histoires elles-mêmes, c’est ce qui les habille. La façon dont on me les raconte, leur texture, le tissu dont elles sont tissées, leur grain comme on dit en photographie. "


Et je danse, aussi, de Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat
Éditions Pocket
Février 2016

Commentaires

keisha a dit…
Un roman tout à fait sympathique, qui ne m'est pas tombé des mains, mais dont il ne me reste pas grand chose.
krol a dit…
J'avais beaucoup aimé, il faut dire que je suis une inconditionnelle de ces deux auteurs en littérature jeunesse. Aujourd'hui,comme Keisha, je ne m'en souviens plus vraiment (comme souvent finalement).
La chèvre grise a dit…
@ keisha : voilà, c'est un peu le problème de ce genre de romans. On passe un moment sympathique, on le lit vite, mais on l'oublie vite aussi.

@ krol : pour le coup, je ne les connaissais pas du tout.
hélène a dit…
Je n'avais pas été convaincue...
Alex-Mot-à-Mots a dit…
Depuis le temps que je me dis qu'il faut que je le lise. Tu l'as fait avant moi.
La chèvre grise a dit…
@ Hélène : en même temps, ce n'est pas un grand roman :) J'en lis assez peu de ce genre pour que ça passe.

@ Alex Mot-à-mots : je servirai de piqûre de rappel !

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