L'honneur perdu de Katharina Blum [Heinrich Böll]

L'auteur : Heinrich Böll est né en 1917 et mort en 1985 (donc avant la chute du mur de Berlin). C'est l'un des écrivains les plus reconnus de la RFA, chroniqueur critique de l'histoire de l'Allemagne après la Seconde Guerre Mondiale. Il reçoit en 1972 le prix Nobel de littérature pour ses nombreux romans, nouvelles, essais qui ont renouvellé la littérature allemande contemporaine.

L'honneur perdu de Katharina Blum est l'un de ses chefs-d'oeuvre, paru en 1974.

L'histoire : L'action se déroule à Cologne sur 4 jours. Katharina Blum est victime d'un scandale médiatique qui va ruiner sa vie et la pousser au crime. Pourtant, jeune femme de 27 ans, gouvernante chez un avocat d'affaires, elle menait jusqu'alors une existence sans histoire.

Mon avis : Ce roman est sous-titré "comment peut naître la violence et où elle peut conduire". Une annonce au début du livre dit au lecteur : "L'action et les personnages de ce récit sont imaginaires. Si certaines pratiques journalistiques décrites dans ces pages offrent des ressemblances avec celles du journal Bild, ces ressemblances ne sont ni intentionnelles ni fortuites mais tout bonnement inévitables." Le Bild Zeitung avait violemment attaqué Heinrich Böll après une série d'articles dénonçant l'acharnement de la presse à sensation. Ici, par un ton faussement factuel, qui est sensé montré uniquement les faits, comme devrait le faire un journal, Heinrich Böll nous donne néanmoins à voir son point de vue sur les abus de pouvoir de la presse en général et sur la façon dont celle-ci manipule si aisément les gens. Il dénonce également le système policier de l'époque qui fait peser une lourde répressions sur les opposants révolutionnaires et communistes.
Si la critique du système policier est intéressante comme un point d'Histoire (et encore, cela ne peut-il pas s'appliquer actuellement, au moins dans certains pays ?), la critique de la presse à sensation reste d'actualité.
Un petit livre qui se lit vite et bien, qui se comprend facilement. L'auteur atteint son but et ça fait froid dans le dos.

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