Agnès Grey [Anne Brontë]

L’auteur : Née en janvier 1820 et morte en mai 1849, Anne Brontë, sœur d’Emily (Les hauts de Hurlevent) et de Charlotte (Jane Eyre) est une romancière britannique. Elle décrit dans son premier roman, Agnès Grey, sa propre expérience de gouvernante.

L’histoire : Élevée au sein d’une famille aimante, la jeune Agnès Grey, fille d’un pasteur ruiné du nord de l’Angleterre, décide de tenter sa chance dans le monde en se faisant gouvernante. Pleine de bonnes intentions mais inexpérimentée, elle se heurte bien vite à l’hostilité des Bloomfield, une famille de commerçants enrichis, égoïstes et snobs. Désarmée face à l’indiscipline des enfants gâtés dont elle à la garde, elle sera renvoyée au bout de quelques mois. Sans désemparer, et dans l’obligation de subvenir à ses besoins, elle trouve alors un emploi chez les Murray. Jusqu’à l’arrivée du jeune vicaire Edward Weston…

Mon avis : Après plusieurs déceptions, j’ai choisi de me plonger dans un roman dont, je l’espérais fortement, la lecture devait être une bulle de bonheur. Bon, ce roman n’est clairement pas celui que je préfère des sœurs Brontë (loin derrière Jane Eyre dont on retrouve pourtant plusieurs aspects), mais la plume est toujours là, de qualité et qui emporte le lecteur.
Bizarrement, j’ai au final bien plus pensé à du Jane Austen qu’aux autres romans des sœurs Brontë. A l’instar d’un Orgueil et Préjugés par exemple, dans Agnès Grey, point de surprise. On sait fort bien comment va finir le roman : notre jeune gouvernante si vertueuse ne peut que trouver le bonheur avec le seul homme dont elle est digne.
Là où Charlotte Brontë prête à sa Jane des défauts qu’elle essaie de combattre mais surtout une force de vivre, un appétit et une passion, l’Agnès d’Anne est beaucoup plus en retenue et quasi sans défaut. La vertu et la morale sont dès le départ des qualités indiscutables de la jeune fille : il faut louer le Seigneur, être digne de lui, modeste, vertueuse… Aucune envolée romantique dans sa relation à Edward, même si quelques doutes apparaissent parfois, alors que ses sœurs font subir à leur héroïne les affres de la jalousie. Nous ne sommes pas dans un roman gothique. Malgré son manque de charisme, Anne suscite néanmoins l’attachement du lecteur. C’est une jeune femme profondément bonne.
Alors, certes, on fait vite le parallèle entre la vie d’Anne et celle d’Agnès, dont d’ailleurs elle ne se cache pas. Même enfance, même expérience professionnelle, mêmes environnement familial. Ce roman est fortement ancré dans son époque et montre cette zone grise où les jeunes filles de bonne famille mais sans fortune devaient trouver leur place, mal considérées aussi bien par les employeurs que par leurs domestiques. Anne Brontë nous offre ici un formidable témoignage sur la position féminine de l’époque, laissant de côté toute mièvrerie.
Pas le meilleur roman des sœurs donc, d’autant que la construction est assez bancale : toute la première partie se déroulant chez les Bloomfield n’apporte pas grand-chose d’autre que de mettre en balance les difficultés qu’Agnès rencontrera chez les Murray. Mais j’ai tout de même vraiment apprécié cette lecture et j’ai bien envie de découvrir d’autres titres de la famille que je ne connais pas encore.

Commentaires

  1. C'est un roman que j'avais bien aimé. La douceur et la bonté d'Agnès sont touchante.
    Comme toi, je trouve qu'il est plus proche d'un Jane Austen que d'un roman de Charlotte ou Emily Brontë. Pas de fantastique, pas de grande passion, pas de gothisme, juste l'histoire d'une jeune fille dans la société victorienne.

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  2. Il est vrai qu'à part Emily, je n'ai pas lu de romans des autres soeurs.

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  3. @ Céline : c'est vrai, cela reste un roman et un personnage touchants.

    @ Alex Mot-à-Mots : il faut lire "Jane Eyre", il faut il faut il faut :-)

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  4. Je constate que depuis tu as lu les autres romans des trois soeurs, pour moi c'est le dernier; avec une grande envie de relire Jane Eyre

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  5. @ keisha : je n'ai pas fini. Il me reste "Vilette" et "Shirley" de Charlotte à découvrir. Mais parès la déception du "Professeur", j'avoue hésiter un peu.

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