La tour de Tôkyô [Lily Franky]
L'auteur : Lily Franky (nom de famille, prénom, dans l'ordre japonais), de son vrai nom Nakagawa Masaya, est un écrivain et acteur japonais, aussi chroniqueur de radio et de presse, musicien né en novembre 1963.
L'histoire : Par un star de la scène rock et pop japonaise indépendante, un livre superbe, énergique, puissant, poignant hommage à sa mère et récit de ses années d'enfance puis d'errance et de galère à Tôkyô. Un père violent, looser indécrottable et yakuza à ses heures, une mère forte et généreuse qui voue son existence à son fils. Et, pivot symbolique et ombilic du monde, la tour de Tôkyô, qui attire les jeunes provinciaux et leur brûle les ailes.
Mon avis : Au cours de déambulation au milieu d'une librairie, ce livre a attiré mon regard par sa couverture, son titre et le nom ambigu de son auteur : difficile de savoir s'il s'agit d'un homme ou d'une femme, d'un japonais ou d'un américain. Je lis la 4e de couverture, me dis pourquoi pas, et confirme la lisibilité du roman en le feuilletant (je me méfie un peu avec les romans japonais). Et hop, peu de temps après mon achat, je le sors de ma PAL et le commence.
La tour de Tokyo est une tour qui ressemble fortement à notre tour Eiffel, sauf qu'elle est orange et blanche et, étant entourée d'autres tours très hautes, elle ne se remarque pas tout de suite. Elle n'en demeure pas moins un symbole fort de Tokyo voire du Japon. C'est aussi à la toute fin de ce récit qu'on comprendra l'importance qu'elle a pour le narrateur. Car, alors qu'il s'était promis d'y emmener sa mère, c'est seul qu'il grimpera à son sommet.
Le récit commence alors que son père et sa mère vivent ensemble, chez la grand-mère paternelle, avec une tante encore célibataire. Mais bien vite, la mère du narrateur va quitter sa famille en emmenant son fils avec elle, direction sa campagne natale sur l'île de Kyûshû. Là, dans une ville minière en totale décomposition, le narrateur va grandir, pauvre mais heureux, sans que sa mère ne lui refuse rien. Elle se tue au travail sans que lui ne se sente le moins du monde privé de quoi que ce soit. Seul son regard d'adulte lui permet d'avoir ce recul nécessaire et comprendre ce que cela impliquait de sacrifice.
Comme le titre le laisse entendre, le père n'est que rarement présent, faisant parfois une apparition. Son fils ne le comprend pas, ne sait même pas quel est son métier. La relation entre son père et sa mère est étrange : s'ils vivent séparément, ne se donnant que très rarement des nouvelles, ils semblent pour autant bien s'entendre et ne divorceront jamais.
Le narrateur grandit, souhaite découvrir le monde et quitte alors la maison sous prétexte d'études d'art qu'il a bien du mal à mener à terme. Suivrons 5 années de vagabondage pendant lesquels il abusera de l'argent de tout le monde. Quand sa mère tombe malade, il lui demande alors de le rejoindre à Tokyo et commence à reprendre sa vie en main. Les deux retrouveront ensemble cet équilibre qui leur semble nécessaire. Jusqu'à ce que le corps lâche.
Il s'agit ici surtout d'un très bel hommage à une mère aimante. Très bonne cuisinière, elle régale son fils et ses amis. Généreuse, elle se sacrifie pour lui à tout moment. Elle le pousse à faire quelque chose de sa vie, ce qu'il souhaite, ne le force pas, l'encourage, présence discrète mais sur laquelle on peut compter. Sans mièvrerie, avec un regard détaché mais tendre, le narrateur raconte ces petits riens qui font des souvenirs et des bonheurs. Les sentiments sont exprimés avec délicatesse. Et le narrateur, parfois vraiment égoïste et horripilant, ne s'épargne pas. Il faudra attendre les dernières pages pour qu'il ose mettre des mots sur les sentiments qu'il éprouve pour sa mère. Des mots forts et touchants.
On peut également y voir tout le symbole d'une génération née dans les années 60, prise entre le Japon traditionnel et la modernité dont Tokyo est le symbole. Le monde est en mutation. Les mines ferment. Une période où tout était possible s'ouvrait, mais encore fallait-il choisir. Car le narrateur a du mal à faire un choix et préfère se laisser porter.
Je n'ai pas été vraiment convaincue par ma lecture. Sans être désagréable, loin de là, je crains qu'elle ne fasse partie de celles qui ne me laisseront guère de souvenirs d'ici quelques temps. Pas grand chose à lui reprocher pourtant, juste que je n'ai pas été emportée.
La tour de Tokyo est une tour qui ressemble fortement à notre tour Eiffel, sauf qu'elle est orange et blanche et, étant entourée d'autres tours très hautes, elle ne se remarque pas tout de suite. Elle n'en demeure pas moins un symbole fort de Tokyo voire du Japon. C'est aussi à la toute fin de ce récit qu'on comprendra l'importance qu'elle a pour le narrateur. Car, alors qu'il s'était promis d'y emmener sa mère, c'est seul qu'il grimpera à son sommet.
Le récit commence alors que son père et sa mère vivent ensemble, chez la grand-mère paternelle, avec une tante encore célibataire. Mais bien vite, la mère du narrateur va quitter sa famille en emmenant son fils avec elle, direction sa campagne natale sur l'île de Kyûshû. Là, dans une ville minière en totale décomposition, le narrateur va grandir, pauvre mais heureux, sans que sa mère ne lui refuse rien. Elle se tue au travail sans que lui ne se sente le moins du monde privé de quoi que ce soit. Seul son regard d'adulte lui permet d'avoir ce recul nécessaire et comprendre ce que cela impliquait de sacrifice.
Comme le titre le laisse entendre, le père n'est que rarement présent, faisant parfois une apparition. Son fils ne le comprend pas, ne sait même pas quel est son métier. La relation entre son père et sa mère est étrange : s'ils vivent séparément, ne se donnant que très rarement des nouvelles, ils semblent pour autant bien s'entendre et ne divorceront jamais.
Le narrateur grandit, souhaite découvrir le monde et quitte alors la maison sous prétexte d'études d'art qu'il a bien du mal à mener à terme. Suivrons 5 années de vagabondage pendant lesquels il abusera de l'argent de tout le monde. Quand sa mère tombe malade, il lui demande alors de le rejoindre à Tokyo et commence à reprendre sa vie en main. Les deux retrouveront ensemble cet équilibre qui leur semble nécessaire. Jusqu'à ce que le corps lâche.
Il s'agit ici surtout d'un très bel hommage à une mère aimante. Très bonne cuisinière, elle régale son fils et ses amis. Généreuse, elle se sacrifie pour lui à tout moment. Elle le pousse à faire quelque chose de sa vie, ce qu'il souhaite, ne le force pas, l'encourage, présence discrète mais sur laquelle on peut compter. Sans mièvrerie, avec un regard détaché mais tendre, le narrateur raconte ces petits riens qui font des souvenirs et des bonheurs. Les sentiments sont exprimés avec délicatesse. Et le narrateur, parfois vraiment égoïste et horripilant, ne s'épargne pas. Il faudra attendre les dernières pages pour qu'il ose mettre des mots sur les sentiments qu'il éprouve pour sa mère. Des mots forts et touchants.
On peut également y voir tout le symbole d'une génération née dans les années 60, prise entre le Japon traditionnel et la modernité dont Tokyo est le symbole. Le monde est en mutation. Les mines ferment. Une période où tout était possible s'ouvrait, mais encore fallait-il choisir. Car le narrateur a du mal à faire un choix et préfère se laisser porter.
Je n'ai pas été vraiment convaincue par ma lecture. Sans être désagréable, loin de là, je crains qu'elle ne fasse partie de celles qui ne me laisseront guère de souvenirs d'ici quelques temps. Pas grand chose à lui reprocher pourtant, juste que je n'ai pas été emportée.
Commentaires
@Alex Mot-à-Mots : eh non :-)
Mais il suffit d’arrêter ses pas un instant et de regarder autour de soi pour se rendre compte du temps qui court. Il suffit de porter le regard, non plus sur soi mais sur l’extérieur pour voirqu’en réalité les jours filent, pour s’apercevoir enfin de cette extraordinaire masse de temps qui est passé alors qu’on le croyait immobile. Et on se rend compte d’une autre chose encore : qu’il est trop tard. Que le temps perdu ne se retrouve plus"