Suréquipée [Grégoire Courtois]
L'auteur : Propriétaire et gérant de la librairie Obliques à Auxerre, Grégoire Courtois, né en janvier 1978, est aussi un auteur, chroniqueur et vidéaste français.
L'histoire : Lorsque la BlackJag a été mise en vente, il était évident qu'elle allait révolutionner le marché de l'automobile. Constitué uniquement de matériaux organiques, qui en font pour ainsi dire une voiture vivante, ce nouveau modèle a tout pour plaire. Le prototype qui a servi aux séances de démonstration devant la presse est aujourd'hui revenu en atelier : son propriétaire a disparu ; peut-être la BlackJag a-t-elle gardé en mémoire des éléments qui permettront de le retrouver. Écoutons-la nous raconter son histoire.
Mon avis : Ce petit roman met en scène une voiture révolutionnaire, la BlackJag, constituée de matériaux organiques. Moins d'un siècle après le nôtre, les capacités des véhicules sont enfin poussées à l'extrême. Mais le premier propriétaire du prototype, Antoine, a disparu : à travers les enregistrements stockés dans le véhicule, nous allons mener l'enquête pour comprendre ce qui a bien pu se passer.
L'auteur nous livre ici une vraie fable technologique qui tourne autour de deux aspects : l'importance de la voiture au sein d'un foyer mais aussi comme image de réussite sociale et notre fantasme très actuel de la technologie, avec toutes les questions liées aux intelligences artificielles. Le bureau éthique de constructeur automobile serait-il le seul gardien moral de ce qui peut et ne peut pas être fait comme manipulation génétique ? Les buts fixés le sont-ils toujours pour le meilleur de l'humanité ?
Ce qui est bigrement bien réussi, c'est le passage progressif d'un témoignage qui a toutes les formes de l'objectivité la plus parfaite, à un autre qui semble biaisé par une sorte de conscience dont serait doté le véhicule. Car, en étant organique et doué d'un centre de traitement des flux informationnels, la BlackJag n'altère-t-elle pas les faits qu'elle nous retranscrit, comme un être humain qui n'aurait que sa propre conception de la réalité ?
Ajoutons à cela l'hommage évident à Christine de Stephen King et un créateur qui paraît sous la charme de sa création, comme le docteur Frankenstein de Mary Shelley, tous les ingrédients sont présents pour un roman intelligent et prenant que je vous conseille.
L'auteur nous livre ici une vraie fable technologique qui tourne autour de deux aspects : l'importance de la voiture au sein d'un foyer mais aussi comme image de réussite sociale et notre fantasme très actuel de la technologie, avec toutes les questions liées aux intelligences artificielles. Le bureau éthique de constructeur automobile serait-il le seul gardien moral de ce qui peut et ne peut pas être fait comme manipulation génétique ? Les buts fixés le sont-ils toujours pour le meilleur de l'humanité ?
Ce qui est bigrement bien réussi, c'est le passage progressif d'un témoignage qui a toutes les formes de l'objectivité la plus parfaite, à un autre qui semble biaisé par une sorte de conscience dont serait doté le véhicule. Car, en étant organique et doué d'un centre de traitement des flux informationnels, la BlackJag n'altère-t-elle pas les faits qu'elle nous retranscrit, comme un être humain qui n'aurait que sa propre conception de la réalité ?
Ajoutons à cela l'hommage évident à Christine de Stephen King et un créateur qui paraît sous la charme de sa création, comme le docteur Frankenstein de Mary Shelley, tous les ingrédients sont présents pour un roman intelligent et prenant que je vous conseille.
"Je n'ai rien décidé. Je n'ai pas choisi d'être ce que je suis, ni comment je le suis. Je ne porte à aucun moment la responsabilité de mon apparence, ni des fonctions que je propose. Et pourtant je mourrais de honte de ne pas convenir. Je mourrais de honte de ne pas plaire.Aux utilisateurs bien sûr, mais aussi aux observateurs, aux simples passants, à toute personne qui me voit. Je dois être irréprochable." (p°150)
Suréquipée, de Grégoire Courtois
Éditions Folio
Avril 2017
C'est intéressant cette histoire. J'aurais dû me laisser tenter! Tant pis pour moi.
RépondreSupprimerBon en même temps, rien ne m'empêche d'en faire l'acquisition ^^
J'aime bien la référence à Christine de King :)
Pleins de références à d'autres romans passionnants.
RépondreSupprimer@ C'era : un petit roman très sympathique, je confirme.
RépondreSupprimer@ Alex Mot-à-Mots : oui, tout en trouvant son propre style je trouve.