Les assistantes [Camille Perri]

L'auteur : Ancienne libraire et éditrice pour les magazines Cosmopolitan et Esquire, Camille Perri est une américaine qui signe avec Les assistantes son premier roman.

L'histoire : Elle, c'est Tina. L'assistante idéale. Zélée et discrète. Lui, c'est le boss. Il est puissant et charismatique, profitant sans scrupule du système.

Un beau jour, Tina ouvre les yeux et comprend que respecter les règles ne la mènera pas bien loin.

Mon avis : Ça aurait pu être drôle, un peu barré ou foufou. Ça devait être pétillant, vu la couverture. Ça
reste en fait bien trop sage à mon goût. Pourtant, ce roman a de réels atouts. Déjà, ce n'est pas une romance, contrairement à ce que je craignais. S'il y a bien une histoire d'amour, elle est totalement secondaire et Tina ne s'y attarde pas beaucoup. L'auteur évite ainsi le cliché de la romance au travail en évitant de rendre son héroïne obnubilée par le charmant jeune homme qui lui tourne autour. Et sous des allures de lecture légère, on flirte  avec des thèmes sérieux comme le harcèlement sexuel, la discrimination pour les postes à responsabilité, les prêts étudiants...

Le problème est la crédibilité de Tina : elle s'évertue à nous répéter que si elle a volé elle n'est pas pour autant une voleuse, pour se persuader elle-même peut être. À force de le rabâcher, ça enlève passablement de la tension qui devrait peser sur elle au risque de se faire prendre. Robert, son patron, n'aide pas non plus puisque, sous son rôle de grand manitou, il semble incapable de gérer la moindre broutille sans elle. Son charisme, je ne l'ai pas tellement ressenti, alors qu'une bonne partie de l'histoire repose sur cette qualité, valable pour tous les chefs. Au milieu de tout ça, on se surprend cependant à sourire parfois au détour d'une réplique bien trouvée. L'auteur à donc de belles idées mais ça peine à décoller pleinement, comme si elle n'osait pas assumer un roman drôle et léger. Dommage.

"Tout sucre tout miel, répétait Robert. C’est comme ça qu’il faut s’adresser aux gens; tout sucre tout miel, mais coriace comme un putois en ragoût." (p°13)


Les assistantes, de Camille Perri
Traduit par Elsa Maggion
Denoël
Mars 2017

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques