Les meurtres de Molly Southbourne [Tade Thompson]
L'histoire : Molly est frappée par la pire des malédictions. Aussi les règles sont simples, et ses parents les lui assènent depuis son plus jeune âge :
Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bats-toi.
Ne saigne pas.
Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent.
Si tu trouves un trou, va chercher tes parents.
Molly se les récite souvent. Quand elle s'ennuie, elle se surprend à les répéter sans l'avoir voulu... Et si elle ignore d'où lui vient cette terrible affliction, elle n'en connait en revanche que trop bien le prix. Celui du sang...
Mon avis : Je ne vais volontairement pas trop vous en révéler sur ce livre, court roman, ou novella, qui mêle habilement horreur et fantastique. Il est très étrange et c'est surtout une expérience de lecture à faire. À la fin de ma lecture, j'ai eu du mal à m'en sortir, comme dans un rêve qui vous poursuit encore longtemps après votre réveil. Et pourtant, je ne sais toujours pas trop quoi en penser.
D'abord, parce que je n'y ai pas trouvé de message clair : il ne s'agit pas d'une critique de la société ou du portrait d'une maladie particulière ou encore une plongée dans l'âme humaine. Non, c'est surtout une situation étrange qui emporte le lecteur, le met mal à l'aise sans qu'on sache vraiment pourquoi. Les thématiques tournent autour de la naissance, de l'appropriation de son corps et de l'apprentissage. Avec cette image récurrente du sang qui doit être caché, on pourrait se demander s'il n'y a quelque chose autour de la honte d'être femme. Mais encore une fois, rien n'est clair et l'interview de l'auteur en fin de volume n'aide pas particulièrement : il laisse le champ libre à l'interprétation du lecteur, chacun pouvant y trouver ce qu'il veut.
Ensuite, parce qu'il est dommage que l'auteur ait absolument voulu tenter d'apporter une explication scientifique à la malédiction de Molly. On peut penser que sur les dernières pages, cela ne revêt plus aucune importance pour le lecteur de savoir le comment et je trouve que cela sape un peu la dimension onirique du récit.
À l'inverse, l'écriture assez froide et classique participe au sentiment de malaise qui s'installe. On pourrait lui reprocher un manque de relief si ce n'est que, ici, cela colle parfaitement à l'histoire. Les personnages ne sont pas sympathiques et l'auteur ne cherche pas à provoquer ni empathie ni sympathie ni même antagonisme en particulier. Il se contente de relater une histoire. Cachou, qui m'a donné envie de découvrir ce livre, parle d'un récit qui s'impose à l'auteur et nécessite d'être écrit.
"Qu'est-ce qu'une l'amour sinon une amitié sincère et un peu de cul ?"
D'abord, parce que je n'y ai pas trouvé de message clair : il ne s'agit pas d'une critique de la société ou du portrait d'une maladie particulière ou encore une plongée dans l'âme humaine. Non, c'est surtout une situation étrange qui emporte le lecteur, le met mal à l'aise sans qu'on sache vraiment pourquoi. Les thématiques tournent autour de la naissance, de l'appropriation de son corps et de l'apprentissage. Avec cette image récurrente du sang qui doit être caché, on pourrait se demander s'il n'y a quelque chose autour de la honte d'être femme. Mais encore une fois, rien n'est clair et l'interview de l'auteur en fin de volume n'aide pas particulièrement : il laisse le champ libre à l'interprétation du lecteur, chacun pouvant y trouver ce qu'il veut.
Ensuite, parce qu'il est dommage que l'auteur ait absolument voulu tenter d'apporter une explication scientifique à la malédiction de Molly. On peut penser que sur les dernières pages, cela ne revêt plus aucune importance pour le lecteur de savoir le comment et je trouve que cela sape un peu la dimension onirique du récit.
À l'inverse, l'écriture assez froide et classique participe au sentiment de malaise qui s'installe. On pourrait lui reprocher un manque de relief si ce n'est que, ici, cela colle parfaitement à l'histoire. Les personnages ne sont pas sympathiques et l'auteur ne cherche pas à provoquer ni empathie ni sympathie ni même antagonisme en particulier. Il se contente de relater une histoire. Cachou, qui m'a donné envie de découvrir ce livre, parle d'un récit qui s'impose à l'auteur et nécessite d'être écrit.
"Qu'est-ce qu'une l'amour sinon une amitié sincère et un peu de cul ?"
Les meurtres de Molly Southbourne, de Tade Thompson
Traduit par Jean-Daniel Brèque
Éditions Belial
Avril 2019
Commentaires