Washington Black [Esi Edugyan]

L'auteur : Esi Edugyan est une auteure canadienne née en 1978. Washington Black est son troisième roman. Il a obtenu le prix Giller 2018.

L'histoire : La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l'excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l'assister dans un projet fou : construire un ballon dirigeable. Mais un jour Wash est accusé à tort d'un crime et les deux hommes sont contraints de fuir. S'envolant des Antilles au Pôle Nord, de Londres au Maroc, c'est un voyage extraordinaire qui attend le jeune Wash en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le mènera vers la liberté...

Mon avis : En ce moment, j’ai du mal à me concentrer pour lire. Autant j’apprécie le télétravail, autant je me rends compte que je lis beaucoup dans les transports en commun et que, par la force des choses, je trouve moins de temps pour lire chez moi. Bref, tout ça pour dire que si j’ai eu du mal à me lancer dans la lecture de ce roman, proposé par les éditions Folio pourtant depuis un bon moment. Je suis désolée de ce retard.

Cela étant dit, qu’en est-il de ce roman ? Le récit s’ouvre en 1818 sur une plantation sucrière à la Barbade, où vit le jeune Washington Black, esclave de son état. Suite au décès de son maître précédent, un nouveau arrive, accompagné de son frère, un scientifique abolitionniste qui va le sortir du travail des champs pour en faire son assistant. Dans son sillage, Wash va apprendre à lire, se découvrir un talent pour le dessin d’illustration et fuir vers l’Arctique.

Tout au long du roman, c’est la condition d’esclave qui est mise en lumière. Au final, il y a assez peu de scènes de violences esclavagistes puisqu’une toute petite partie du roman seulement se déroule sur la plantation. Mais une fois celle-ci quittée, comment se libérer de chaînes aussi psychologiques que physiques ? La culpabilité va poursuivre le jeune homme et les images qui le hantent ont toutes leur origine dans cette réalité qui fut la sienne. D’autant que le danger d’être repris plane en permanence au-dessus de lui. Qui est vraiment Washington Black ? Arrivera-t-il a dépassé son statut d’ancien esclave pour s’autoriser à se voir comme un individu à part entière, au-delà des considérations de l’époque ? Un roman d’apprentissage donc, qui trouve un écho parfait dans le contexte actuelle de revendications autour de la mort de George Floyd.

Si j’ai été happée par le sujet, je suis plus réservée sur le style de l’auteure, qui manque de dynamisme à mon goût pour un roman de ce genre. Il y a des longueurs et des digressions faciles par moment qui entravent les élans d’aventures et c’est dommage. Pour le reste, c'est un excellent roman à mettre entre toutes les mains.


Washington Black, d'Esi Eduygan
Traduit par Michelle Herpe-Voslinsky
Éditions Folio
Mai 2020

Commentaires

keisha a dit…
On a pas mal parlé de ce roman (en bien) mais là j'attends la bibli, c'est plus prudent
Alex Mot-à-Mots a dit…
Une lecture mitigée, donc. (Les transports en commun ont du bon ;-)
La chèvre grise a dit…
@ Keisha : oui, beaucoup de bonnes critiques. Je suis un peu plus mitigée mais il a des qualités indéniables.

@ Alex Mot-à-mots : il faut bien leur trouver des avantages :) Blague à part, faisant quasi 3 jours de télétravail désormais, je n'ai toujours pas retrouver mon rythme ni le type de lecture d'avant confinement. J'ai du mal sur les livres un poil plus exigeants que les trucs simplistes et ça me frustre beaucoup !

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