L'homme qui tua Lucky Luke [Matthieu Bonhomme]

L'auteur : Matthieu Bonhomme, on l'a déjà croisé sur ce blog mais en collaboration, notamment avec Fabien Nury pour Charlotte impératrice. Né en juin 1973, il signe également des albums dans leur totalité. Pour ce Lucky Luke, il a reçu le Prix Saint-Michel du meilleur album en 2016 et le prix du public Cultura au festival d'Angoulême en 2017.

L'histoire : Par une nuit orageuse, Lucky Luke arrive dans la bourgade boueuse de Froggy Town. Comme dans de nombreuses villes de l'Ouest, une poignée d'hommes y poursuit le rêve fou de trouver de l'or. Luke souhaite y faire une halte rapide. Mais il ne peut refuser l'aide qui lui est demandée : retrouver l'or dérobé aux pauvres mineurs du coin la semaine précédente. Avec l'aide de Doc Wesnedsay, Lucky Luke mène une enquête dangereuse, car il est confronté à une fratrie impitoyable qui fait sa loi à Froggy Town, les Bone...

Mon avis : Si j’ai déjà lu les albums de Morris, on ne peut pas dire que je sois une grande amatrice de Lucky Luke. C’est donc sans attente particulière que j’ai ouvert cet album hommage de Matthieu Bonhomme, qui a été écrit pour les 70 ans du cowboy. Etonnamment, j’ai su y trouver quelques unes des références tout en décelant une touche plus moderne à l’ensemble, un peu moins tourné vers l’humour. Plus adulte donc.

Le cowboy solitaire revêt bien sa chemise jaune, son gilet noir, son jean et son foulard rouge quand il entre dans Froggy Town, sur le dos de Jolly Jumper redevenu muet. Il n’y croise pas les frères Dalton ni Rantanplan mais se retrouve privé de son arme et embauché pour enquêter sur le hold-up de la diligence qui a privé les mineurs de leur or et mal tourné avec la mort du conducteur. Entre les villagois apeurés et le shérif incompétent, Lucky Luke sera l’homme de la situation. Il traine sa réputation d’homme intègre et invulnérable.



L’histoire est bien menée, peut-être un peu classique, et les couleurs sont belles. Côté références on retrouve des clins d’œil aux albums de Morris bien sûr mais aussi aux films de western. Et surtout, un fil rouge amusant : toute la population de la ville est en manque de tabac, le fameux cowboy compris, au point qu’il finit par mâchouiller une brindille, la même que celle qui remplaça sa cigarette en 1988. Pour autant, il y a bien la touche de modernité dans le dessin lui aussi. Bonhomme s’approprie bien la silhouette de Luke, à la fois dans la tradition mais un peu différente également. On pourrait reprocher cependant que les méchants n’en soient pas vraiment, en décalage avec la tonalité plus adulte de l’ensemble.

Un bel exercice d’hommage.

L'homme qui tua Lucky Luke, de Matthieu Bonhomme
Éditions Lucky Comics
Avril 2016

Commentaires

nathalie a dit…
J'aimais bien Lucky Luke quand j'étais petite (les cavalcades à cheval, c'est trop trop bien) et j'ai lu cet album, un peu rapidement, mais j'avais aimé. Surtout l'ambiance colorée, l'atmosphère. Mais il faudrait que je le relise pour me faire une idée.
La chèvre grise a dit…
@ nathalie : j'aimais bien aussi et cet album a été l'occasion de repenser à ma jeunesse. Alors, rien que pour ça... :)

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