Speak [Emily Carroll]
L'histoire : Melinda a 15 ans. Ce soir d'été, au beau milieu d'une fête, la jeune fille est victime d'un drame. Elle appelle la police. Personne ne saura jamais pourquoi elle a lancé cet appel, ni ce qu'il lui est arrivé cette nuit-là. Tout simplement parce que Melinda, murée dans son silence, ne parvient pas à l'exprimer…
Mon avis : Quand le sujet d’un récit est aussi personnel et vraiment fort, il est difficile de faire une critique sans se censurer ou de ne pas être trop conciliant. Je vais pourtant tenter l’exercice.
On suit donc Melinda, jeune fille dégourdie qui entre au lycée. Mais quelque chose transpire de sa façon d’être : une sensation de blocage, comme si toute sa personne était verrouillée. Elle n’incarne pas pleinement son corps et sa parole sort difficilement. Ses notes sont en chute libre, ses relations avec ses camarades se dégradent. Quelques rares moments laissent apercevoir la jeune fille insouciante qu’elle a pu être. Etonnamment, le cour d’arts plastiques apparaît comme un temps suspendu où elle respire. On se doute donc qu’un événement traumatisant l’a transformé. Qu’elle met toute son énergie à le refouler, le refuser.
On suit donc Melinda, jeune fille dégourdie qui entre au lycée. Mais quelque chose transpire de sa façon d’être : une sensation de blocage, comme si toute sa personne était verrouillée. Elle n’incarne pas pleinement son corps et sa parole sort difficilement. Ses notes sont en chute libre, ses relations avec ses camarades se dégradent. Quelques rares moments laissent apercevoir la jeune fille insouciante qu’elle a pu être. Etonnamment, le cour d’arts plastiques apparaît comme un temps suspendu où elle respire. On se doute donc qu’un événement traumatisant l’a transformé. Qu’elle met toute son énergie à le refouler, le refuser.
Cet événement, on s’en doute fortement. Le problème donc c’est que la construction est celle d’un suspens menant à une révélation qui de facto tombe à plat puisque tout nous a conduit à penser qu’il s’agissait de ça. Du coup, les 400 pages offrent parfois des longueurs.
En dehors de ce bémol, il reste néanmoins un message fort et une lumière mise sur les violences faites aux femmes et au difficile accompagnement de celles-ci, encore plus tant que la parole ne se libère pas. Le dessin en noir et blanc est très lisible, évitant toute ambiguïté ou erreur d’interprétation. Emily Carroll fouille la psyché de Melinda, son traumatisme, les conséquences, et accompagne la jeune fille jusqu’à la libération. Le regard du lecteur évolue au fur et à mesure que Melinda apparaît beaucoup plus forte qu’elle ne le pense, au point de pouvoir surmonter et se reconstruire.
En dehors de ce bémol, il reste néanmoins un message fort et une lumière mise sur les violences faites aux femmes et au difficile accompagnement de celles-ci, encore plus tant que la parole ne se libère pas. Le dessin en noir et blanc est très lisible, évitant toute ambiguïté ou erreur d’interprétation. Emily Carroll fouille la psyché de Melinda, son traumatisme, les conséquences, et accompagne la jeune fille jusqu’à la libération. Le regard du lecteur évolue au fur et à mesure que Melinda apparaît beaucoup plus forte qu’elle ne le pense, au point de pouvoir surmonter et se reconstruire.
Speak, d'Emily Carroll d'après le roman de Laurie Halse Anderson
Rue de Sèvres
Janvier 2019
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