Le sanctuaire [Laurine Roux]

L'auteur
: Née en 1978, Laurine Roux est professeur de lettres et autrice française de poésie et de romans. Le sanctuaire, son deuxième roman, a obtenu le Grand prix de l'Imaginaire 2021.

L'histoire : "Chaque matin je me lève à l'aube, quand les brumes de la vallée trempent le pied de la montagne. La veille, Maman a allongé le fond de soupe laissé sur le poêle ; j'en remplis une gourde, puis me barbouille le visage de cendres et décroche mon arc. Avant de sortir, je pose un baiser sur son front. Des notes d'amande et de reine-des-prés s'échappent de ses cheveux."

Gemma, sa sœur et leurs parents ont trouvé refuge dans un chalet de montagne isolé. La famille vit depuis des années à l'abri d'un virus qui a décimé la quasi-totalité de l'humanité. Gemma, née et élevée dans ce "Sanctuaire", obéit aux lois imposées par son père. Elle a apprivoisé chaque recoin de son territoire, devenant une chasseuse hors pair. Mais ces frontières imposées commencent à devenir trop étroites pour l'adolescente…

Mon avis : Tout le long, on se croirait dans un monde post-apocalyptique, où un virus, propagé par les oiseaux, a décimé une bonne partie de la planète. C’est dans ce monde qu’évolue Gemma, sa sœur et ses parents, réfugiés dans un chalet de montagne, d’où seul le père s’échappe par moment pour aller glaner du matériel ou des vivres. Pas vraiment très original, me direz vous, pour qui connaît Dans la forêt de Jean Hegland ou encore Le mur invisible de Marlen Haushofer par exemple. Je n’ai donc pas vraiment été emballée par la majeure partie de ma lecture.

La plume de l’autrice est à la fois poétique et agaçante par certains tics par moment : des répétitions, un discours rapporté qui alourdit le propos, la folie répétitive de la mère, la poésie qui vire parfois au brouillon, et aussi les scènes sexuelles assez dérangeantes.

Après une rencontre lors d’une partie de chasse, le monde de Gemma bascule, tout n’est plus que doute. La tension devient étouffante, malsaine, sans que le lecteur ne sache vraiment où se situe le malaise. Il faut attendre les dernières phrases pour comprendre toute l’horreur qui se cache derrière cet enfermement à ciel ouvert. Et c’est là que j’ai été cueillie. Le lecteur comprend brusquement qu'il vient de lire un tout autre roman : une ode à la cellule familiale, à la nature et au lien qui la lie à l'humanité envers et contre tout, malgré l'homme lui-même.

Du coup, je suis un peu perdue pour écrire ce billet : ai-je aimé ou pas ? La plupart de ma lecture s’est faite sans déplaisir mais sans enthousiasme particulier et le récit ne tient qu’à la toute fin. C’est donc à la fois fort et un peu facile. Pas sure que ce retournement final suffise à me faire garder le souvenir de ce roman.


Merci aux éditions Folio pour cette lecture.


Le sanctuaire, de Laurine Roux
Éditions Folio
Février 2022

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
A te lire, je me dis que l'auteure a une bonne marge de progression.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-mots : plusieurs jours après, je ne sais toujours pas. J'ai l'impression d'avoir été flouée mais en même temps, la fin reste bien présente.

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