Erectus [Xavier Müller]

L'auteur
: Né en octobre 1973, Xavier Müller est titulaire d'un doctorat en physique. En parallèle de ses études, il écrit des nouvelles puis devient journaliste scientifique pour  Science et vie ou Phosphore. Après avoir rédigé des fictions pour la jeunesse, il se tourne vers la littérature pour adultes avec Erectus.

L'histoire : Et soudain l’humanité se mit à régresser.
À Richards Bay, en Afrique du Sud, c’est le choc. Un homme s’est métamorphosé. Il arbore des mâchoires proéminentes, est couvert de poils, ne parle plus. Bientôt, à New York, Paris, Genève, des Homo erectus apparaissent en meutes, déboussolés, imprévisibles, semant la panique dans la population. De quel virus s’agit-il ? Que se cache-t-il derrière cette terrifiante épidémie ? Une scientifique française, Anna Meunier, se lance dans une course contre la montre pour comprendre et freiner cette régression de l’humanité. Partout, la question se pose, vertigineuse : les erectus sont-ils encore des hommes ? Faut-il les considérer comme des ancêtres à protéger ou des bêtes sauvages à éliminer ?

Mon avis : Belle idée de départ que ce pitch qui promet un roman divertissant, accrocheur et qui pourrait, sous réserve d’une belle plume, proposer un regard critique sur la notion d’humanité et la gestion d’une pandémie. Vous me direz, pour ce dernier point nous avons été servi ces dernières années… Bref, de quoi proposer ici un bon scénario catastrophe, mâtiné de clins d’œil à des films comme La planète des singes.

Malheureusement, c’est traité bien trop superficiellement. Comme si l’auteur avait peur de trop entrer dans des détails scientifiques pour rester accessible au grand public. Cela dénote un manque de confiance dans son écriture, qui se retrouve un peu partout, tant la narration reste trop simpliste pour vraiment rendre le récit un tant soit peu crédible. Les personnages sont caricaturaux, tout comme les situations. Un exemple parmi tant d’autres possibles : pour gérer une pandémie mondiale, l’OMS et l’ONU interviennent, révélant ainsi des divergences qui virent immédiatement à la parodie. Les vilains Russes (même si en ce moment…) qui veulent au mieux mettre cette nouvelle espèce humaine dans des camps, l’Afrique est forcément le foyer de contamination comme pour Ebola ou le Sida, la solution vient forcément des gentils blancs Européens et Américains, quand les continents asiatique, océanique et sud-américain sont complètement oubliés.

De plus, la fin est totalement bâclée : la solution est trouvée comme par miracle, sur une simple intuition. Et le dernier paragraphe vient bien sûr tout remettre en question, ouvrant la voie à une suite.

Trop cliché à mon goût donc.


Erectus, de Xavier Müller
XO Éditions pour Kindle
Novembre 2018

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Comme toi, je n'aime pas quand c'est trop cliché.

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Thérapie [Sebastian Fitzek]

Musée du Quai Branly #4 : Amériques