Jour de courage [Brigitte Giraud]

L'autrice
: Née en novembre 1966, Brigitte Giraud est écrivaine française autrice de romans et de nouvelles. Elle a reçu en 2022 le prix Goncourt pour son roman Vivre vite.

L'histoire : Lors d'un exposé en cours d'histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, retrace l'incroyable parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif allemand qui lutta pour l'égalité hommes-femmes et les droits des homosexuels dès le début du XXe siècle. Homosexuel, c'est précisément le mot que n'arrive pas à prononcer Livio : ni devant son amie Camille, dont il voit bien qu'elle est amoureuse de lui, ni devant ses parents. Magnus Hirschfeld pourrait-il parler pour lui ? Sous le regard interdit des élèves de sa classe, Livio accomplit alors ce qui ressemble à un coming-out.
À un siècle de distance, est-il possible que le médecin et le lycéen se heurtent à la même condamnation ?

Mon avis : C'est par hasard que je suis tombée sur ce roman à la librairie, toujours en quête de romans courts mais percutants. Celui-ci portait en lui cette promesse : découvrir un homme, Magnus Hirschfeld, et en même temps vivre le jour le plus important de la vie de Livio, jeune homme de 17 ans qui ose enfin s'affirmer comme il est.

Car Livio va profiter d'un exposé en cours d'Histoire pour faire son coming-out. Ces mots exacts ne seront jamais prononcés, pas plus que d'autres tournures possibles. Mais en choisissant son sujet d'exposé et surtout la façon de l'aborder, le jeune homme sait très bien que tout un chacun comprendra de quoi il retourne. Car il décide de parler d'un médecin juif allemand au début du XXe siècle, un homme homosexuel lui-même, qui créa en 1918 un institut de sexologie à Berlin pour étudier la sexualité humaine sous toutes ses formes, sans aucun préjugé, bien loin des préjugés de l'époque. C'est un précurseur dans la lutte contre les discriminations liées à la sexualité. Pas très étonnant que les nazis en firent la première cible pour leurs autodafés.

En filigrane donc, c'est la vérité de Livio qui se raconte. Celle d'un jeune homme plein de vie, de sensibilité, un peu différent pourtant, mais dont personne n'a soupçonné à quel point.

Autant le sujet à tout pour plaire, autant ce qui m'a gênée c'est la forme que prend ce récit, qui manque furieusement de réalisme. Comment croire qu'un jeune homme ose enfin devant toute une classe ? Comment croire que le propos, parfois confus qui nous est donné, fait de nombreuses digressions, puisse amener ses camarades à comprendre ce qui se dit entre les lignes ? De plus, le procédé enlève beaucoup à l'intensité dramatique qui aurait pu être, dans une autre forme, des plus bouleversantes.


Jour de courage, de Brigitte Giraud
Éditions J'ai Lu
Décembre 2020

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Une lecture qui ne me tente absolument pas.

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