Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates [Mary Ann Shaffer et Annie Barrows]

L'auteur : Mary Ann Shaffer est née en 1934 aux États-Unis. Elle a fait sa carrière dans les bibliothèques, les librairies et les maisons d'édition, mais son rêve était d'écrire un livre qui plairait suffisamment pour être publié. Elle est malheureusement décédée avant d'avoir vu son rêve réalisé. Sa nièce, Annie Barrows, a néanmoins pu l'aider à terminer son livre, pour le grand bonheur des lecteurs du monde entier.

L'histoire : Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique ; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour trompé l'occupant allemand : le "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates". De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour, d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey...

Mon avis : Voici un roman écrit sous la forme épistolaire. Du propre aveu de l'auteur, elle pensait que ce serait plus facile à écrire. Dans tous les cas, c'est facile à lire. La personnalité des différents personnages se dévoile facilement. Le lecteur s'y attache au bout de deux ou trois échanges. L'auteur évoque avec légèreté et beaucoup d'humanité l'Occupation allemande des îles anglo-normandes. Aucune haine particulière de l'autre, juste une guerre qui les sépare en deux camps et les empêcherait presque de sympathiser ; la séparation avec des êtres chers, que ce soit les enfants à mettre à l'abri en Angleterre ou certains prisonniers déportés dont on attend le retour. Le seul reproche à faire à ce livre serait peut-être sa naïveté sur le caractère des personnages, qui semblent tous être soit bon soit mauvais. J'en avais tellement entendu parler et vanter les mérites que j'en attendais un peu trop ...

Ce livre est également une ode à la lecture et à l'amour des livres. L'héroïne est un écrivain, et sa correspondance met en évidence l'importance que prend la lecture chez les différents personnages : certains ne lisent qu'un seul et unique livre, dans lequel ils semblent avoir trouvé leur vérité ; d'autres se complaisent à lire le plus possible, à découvrir pour comprendre leur entourage.

L'habileté des auteurs met au centre de cet œuvre un personnage qui n'est pourtant pas présent, mais dont tout le monde parle et qui est le pivot de toutes les histoires et le lien entre tous les personnages. C'est par ce personnage que tout se déroule. Et que le côté comme déconnecté de la réalité de la guerre diminue (je n'en dis pas plus pour ne pas casser le suspens !).


En bref, j'ai beaucoup aimé le syle et le sujet très original. Une lecture que je vous conseille.

Commentaires

Anonyme a dit…
Pour une fois, une lecture très optimiste qui m'a bien plu ! Le style épistolaire est vraiment adapté pour nous faire entrer dans chaque personnage, c'est une réussite.
Marie a dit…
Tout comme toi, j'ai bien aimé ce roman mais j'ai été un peu agacée par la naïveté des portraits...
La chèvre grise a dit…
Le coté épistolaire est effectivement réussi. Mais je pense que j'en attendais trop, après avoir lu trop de critiques positives et échantées... et puis les portraits sont très simples et naïfs effectivement Marie.

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