Silbermann [Jacques de Lacretelle]

L'auteur : Jacques de Lacretelle est un écrivain français, né en juillet 1888 et mort en janvier 1985. Pour raison de santé, il ne peut aller au front lors de la Première Guerre mondiale et se consacre alors à l'écriture et publie en 1922 Silbermann, qui obtient le Prix Femina cette même année. Il est élu en 1936 à l'Académie française et joua un rôle prépondérant pour la renaissance du Figaro après la Seconde Guerre Mondiale.

L'histoire : Cette histoire est racontée à la première personne. On y suit Jacques, le narrateur, qui revient de ses vacances d'été. Il est impatient de retrouver son ami Philippe pour leur première année au lycée. Mais voilà qu'un nouveau, Silbermann, se fait rapidement remarquer par ses capacités et sa volonté d'aller loin. Autant de traits de caractères qui braquent contre lui toute sa classe, d'autant qu'il est juif et qu'un mouvement antisémite secoue la France toute entière. Dès lors, tout va de mal en pis. Seul Jacques prendra sa défense.

Mon avis : Voici un petit livre que j'avais lu étant jeune, mais dont je n'avais gardé aucun souvenir. Je l'ai donc remis dans ma PAL.
Un jeune homme, le narrateur, qui se lie profondément d'affection pour le jeune Silbermann qui va être persécuté par son école, mais également et plus généralement par tous les acteurs antisémites de la France de l'époque. Malgré un style vieillot et un peu ampoulé, mais tout à fait lisible, on sent le narrateur profondément ému par ce qui arrive à son camarade de classe. Avec la fougue de sa jeunesse, il proteste et se voit déjà en chevalier servant de son ami, bravant les injustices de jeunes de son âge où des adultes qui ne pensent qu'à leur carrière.
Roman sur l'injustice, l'antisémitisme (et plus globalement du racisme puisque le narrateur est protestant et se fait presque traiter d'étranger pour cela) mais également sur le conflit des générations entre un enfant qui se cherche et ses parents préoccupés de leur carrière et de son avenir à lui.
Néanmoins je suis sceptique sur la portée réelle de ce roman : le narrateur reste constamment sur la réserve, et ne se remet jamais personnellement en question. Il met de plus en plus en avant les défauts de son ami au fur et à mesure qu'il s'isole de plus en plus avec lui, ne semble s'attacher à lui que pour les mondes insoupçonnés que celui-ci lui dévoile... Un sentiment de malaise en ressort, un peu comme si l'auteur avait voulu faire du politiquement correct, ou du moral, sans y croire réellement... sentiment confirmé par la phrase finale. Je ne comprends pas trop pourquoi ce livre était auparavant si promu comme littérature scolaire (je l'ai lu dans le cadre de mes études, il me semble au lycée, mais je n'ai pas souvenir d'un seul devoir dessus).

Un roman qui, à nouveau je le crains, ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Commentaires

Marie a dit…
Alors je passe, ça fait une tentation en moins ! ;-)
Alex-Mot-à-Mots a dit…
Pourtant étudié par les 3e de mon collège.
La chèvre grise a dit…
@ Alex : Ce serait intéressant alors de savoir qu'est ce qui est étudié précisément sur ce texte...

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