Charisma [Fuyuki Shindo, Tsutomu Yashioji et Taisei Nishizaki]
Les auteurs : Fuyuki Shindo et Tsutomu Yashioji sont au scénario, Taisei Nishizaki au dessin, de ce manga en 4 volumes.
L'histoire : Okazaki est un enfant heureux. Choyé par des parents aimants, adoré pas ses camarades de classe dont il est le sympathique bout en train attitré, Okazaki est l’archétype même du gamin de la classe moyenne japonaise des années soixante-dix. Protégé par la bulle économique de l’époque et entouré d’affection, Okazaki se dirige, avec toute l’insouciance de ses douze ans, vers une vie d’adulte paisible.
Mais l’existence impose souvent ses épreuves les plus dures à ce qui y sont le moins préparés.
Tout commence lorsque la grand-mère d’Okazaki tombe gravement malade. Sa mère désemparée, tombe dans les filets d’une secte. Rapidement les choses dégénèrent. Douce par nature, elle devient violente et autoritaire à outrance, frappant régulièrement son fils, et même son mari. Ouverte sur le monde, elle devient intolérante, et en particuliers sur les choses de la religion : son nouveau « maître spirituel » lui enseigne que tous ceux qui ne sont pas avec eux sont contre eux. Pire encore, ils ne sont que des créatures du « Démon » !
C’est ainsi qu’aux fils des mois, Okazaki sent sa mère s’éloigner de son père et de lui-même, devenu des étrangers pour cette femme persuadée qu’ils ne comprennent pas que grâce à son « maître », ils seront sauvés de la damnation.
Et lorsqu’aux bouts de plusieurs mois, le père, complètement dépassé par les excès de sa femme littéralement rendu folle par le lavage de cerveau occasionné par la secte décide de la faire interner dans un hôpital psychiatrique, il ne se doute pas qu’il va provoquer chez elle une réaction qui va faire basculer le destin de son fils.
Mon avis : À l’origine un roman de Fuyuki Shindô, romancier très en vogue au Japon, spécialisé dans les polars sombres et sociaux. Il décrit ici tous les processus de manipulations psychologiques au sein d’une secte, les milieux où l’argent sale coule à flot et où le sexe tient une bonne place.
Je ne connais pas le roman d’origine mais je soupçonne que la force narrative qui émane du manga en vienne. Car effectivement, les descriptions des lavages de cerveau pour forcer les gens vulnérables à entrer dans une secte sont vraiment bien faites : tracts à tendance spirituelle, approche déguisée sous la forme de soutien scolaire et d’aide aux parents en difficulté.... L’endoctrinement se fait progressivement, et à la demande même de la victime. Cette histoire est d’autant plus forte qu’elle se tient au Japon, pays où les croyances ont une forte influence sur la vie quotidienne.
Les personnages sont tous bien peints. Notamment le premier tome : on commence avec un petit garçon dont la mère, dans une crise mystique, et complètement sous l’emprise d’une secte, tue le père avant de s’auto-trucider, le tout devant les yeux du fils. Puis nous passons à une autre jeune femme, qui est en train de perdre sa mère d’un cancer. Le lien entre les deux histoires doit attendre le tome 2. Mais à ce stade, le lecteur ne lâchera plus la série…
Les scènes décrites sont vraiment crues et violentes, sans aucune concession. Difficiles par moment de ne pas réagir, d’autant que la différence avec les mangas habituels est criante. Une petite déception sur la fin qui révèle une double manipulation.
Je ne suis pas très convaincue par le dessin, trop simple, mais par contre très axé sur l’expression des personnages, ce qui accentue la noirceur de l’ensemble.
Dans l’ensemble, un manga marquant, à ne pas mettre entre toutes les mains !Merci à Loesha pour ce prêt.
L'histoire : Okazaki est un enfant heureux. Choyé par des parents aimants, adoré pas ses camarades de classe dont il est le sympathique bout en train attitré, Okazaki est l’archétype même du gamin de la classe moyenne japonaise des années soixante-dix. Protégé par la bulle économique de l’époque et entouré d’affection, Okazaki se dirige, avec toute l’insouciance de ses douze ans, vers une vie d’adulte paisible.
Mais l’existence impose souvent ses épreuves les plus dures à ce qui y sont le moins préparés.
Tout commence lorsque la grand-mère d’Okazaki tombe gravement malade. Sa mère désemparée, tombe dans les filets d’une secte. Rapidement les choses dégénèrent. Douce par nature, elle devient violente et autoritaire à outrance, frappant régulièrement son fils, et même son mari. Ouverte sur le monde, elle devient intolérante, et en particuliers sur les choses de la religion : son nouveau « maître spirituel » lui enseigne que tous ceux qui ne sont pas avec eux sont contre eux. Pire encore, ils ne sont que des créatures du « Démon » !
C’est ainsi qu’aux fils des mois, Okazaki sent sa mère s’éloigner de son père et de lui-même, devenu des étrangers pour cette femme persuadée qu’ils ne comprennent pas que grâce à son « maître », ils seront sauvés de la damnation.
Et lorsqu’aux bouts de plusieurs mois, le père, complètement dépassé par les excès de sa femme littéralement rendu folle par le lavage de cerveau occasionné par la secte décide de la faire interner dans un hôpital psychiatrique, il ne se doute pas qu’il va provoquer chez elle une réaction qui va faire basculer le destin de son fils.
Mon avis : À l’origine un roman de Fuyuki Shindô, romancier très en vogue au Japon, spécialisé dans les polars sombres et sociaux. Il décrit ici tous les processus de manipulations psychologiques au sein d’une secte, les milieux où l’argent sale coule à flot et où le sexe tient une bonne place.
Je ne connais pas le roman d’origine mais je soupçonne que la force narrative qui émane du manga en vienne. Car effectivement, les descriptions des lavages de cerveau pour forcer les gens vulnérables à entrer dans une secte sont vraiment bien faites : tracts à tendance spirituelle, approche déguisée sous la forme de soutien scolaire et d’aide aux parents en difficulté.... L’endoctrinement se fait progressivement, et à la demande même de la victime. Cette histoire est d’autant plus forte qu’elle se tient au Japon, pays où les croyances ont une forte influence sur la vie quotidienne.
Les personnages sont tous bien peints. Notamment le premier tome : on commence avec un petit garçon dont la mère, dans une crise mystique, et complètement sous l’emprise d’une secte, tue le père avant de s’auto-trucider, le tout devant les yeux du fils. Puis nous passons à une autre jeune femme, qui est en train de perdre sa mère d’un cancer. Le lien entre les deux histoires doit attendre le tome 2. Mais à ce stade, le lecteur ne lâchera plus la série…
Les scènes décrites sont vraiment crues et violentes, sans aucune concession. Difficiles par moment de ne pas réagir, d’autant que la différence avec les mangas habituels est criante. Une petite déception sur la fin qui révèle une double manipulation.
Je ne suis pas très convaincue par le dessin, trop simple, mais par contre très axé sur l’expression des personnages, ce qui accentue la noirceur de l’ensemble.
Dans l’ensemble, un manga marquant, à ne pas mettre entre toutes les mains !Merci à Loesha pour ce prêt.
ça a l'air très bien, le thème e plait. Pour le graphisme, tant pis, je ne lis pas de mangas pour les dessins...
RépondreSupprimerEn effet, thème vraiment intéressant. Ce mécanisme d'endoctrinement des sectes est fascinant.
RépondreSupprimerj'ai lu la série complète et la violence croit de tome en tome. Une lecture difficile du dernier tome cependant. J'espère que tu nous parleras des autres albums de la série, ton avis m'intéresse
RépondreSupprimerAh ! J'attendais ce post avec impatience. Contente que tu ais apprécié en tous cas... j'ai vraiment apprécié cette série, qui est un OVNI dans ce que je peux connaître en matière de manga. C'est le plus glauque que j'ai dans ma collection... mais j'ai d'autres titres justes bizarre qui pourraient te plaire :))
RépondreSupprimerPour le dessin, perso ça ne m'avait pas choqué, faudrait que je les réouvre.
@ Ys : quelques mangas réservent parfois de bonnes surprises sur les dessins. En tout cas, si je suis moins sensible sur celui-ci, par contre, il dessert bien le propos.
RépondreSupprimer@ Manu : tout à fait. Et là, ce n'est que rapidement brossé par un manga.
@ Mo' la fée : j'ai lu les 4 (même si je n'ai mis que la couverture du 1er ;-)). Ils forment un tout et c'est ce tout qui est plutôt pas mal construit.
@ Loesha : bah voilà, tu relis Charisma, je relis Gunnm :-)
Je l'ai lu dans la foulée de Petite Fleur et je confirme c'est une curiosité très glauque et assez proche de la réalité à la fois donc c'est assez malsain comme lecture. A part quelques petites facilités scénaristiques (la fin par ex), rien à dire, c'est très prenant. Mais bon, on n'en ressort pas en croyant plus en l'être humain.
RépondreSupprimerGunnm est beaucoup plus violent mais c'est imaginaire donc ça dérange beaucoup moins :)
Dans la série "les japonais ne vont pas bien", je suis en train de lire Tokyo Année Zero et c'est aussi d'une dureté assez rare. Je ferai un article sur ce livre un de ces 4.