Cent ans de solitude [Gabriel Garcia Marquez]

L’auteur : Gabriel García Márquez est un écrivain et journaliste colombien né en mars 1927. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1982.

L’histoire : Cent Ans de solitude relate l'histoire de la famille Buendia sur six générations, dans le village imaginaire de Macondo. Ce village est fondé par plusieurs familles, conduites par José Arcadio Buendia et Ursula Iguarán, un couple de cousins qui se marièrent, pleins d'appréhension et de craintes dues à leur parenté et au mythe existant dans la région, qui disait que leur descendance pourrait naître avec une queue de cochon. Malgré cela, ils ont trois enfants : José Arcadio, Aureliano et Amaranta. José Arcadio, le fondateur, est celui qui dirige et enquête sur les nouveautés qu'apportent les gitans au village et termine sa vie attaché à l'arbre où arrive le fantôme de son ennemi, Prudencio Aguilar avec lequel il dialogue. Ursula, matriarche de la famille, vivra pendant plus de 100 ans en s’occupant de toute la famille qui s’agrandit au fur et à mesure.

Mon avis : Autant vous dire tout de suite que j’avais peur. Lorsque j’ai vu ce roman être tiré au sort du circuit découverte au boulot, je n’étais pas très enthousiaste. Le livre fait près de 450 pages, écrites serrées et avec des paragraphes-pavés (plusieurs pages sans retour à la ligne, comme dans Proust). Et puis je ne suis pas une grande adepte de la littérature sud-américaine. Mais j’ai pris mon courage à deux mains et… j’ai été étonnée. C’est certes déconcertant au début, mais il y a comme un lien qui se tisse avec ce roman, une envie de le terminer, même si on sait où cela ne peut que nous mener ; une envie de ne pas abandonner les personnages croisés.

L’histoire est minutieusement racontée, mais en même temps García Márquez n’entre pas dans le détail. Je ne sais comment traduire cette impression que donne son écriture : on ne s’attache non pas tant à un personnage particulier, même si on peut avoir des préférences, qu’à la famille toute entière. Il y a un goût d’éternité dans ce roman, quelque soit le lieu, quelque soit l’époque, avec des pointes de magie savamment distillées : des animaux qui se reproduisent vite, des gens qui vivent sous un arbre, des fantômes qui croisent les vivants, des pluies durant 14 années...

Tout n’est donc pas beau pour autant. Le lecteur assiste à la construction du village de Macondo, puis à son développement social, économique et politique, avant d’assister à sa décadence. Or le destin du village est fortement lié au destin de la famille Buendia. Une famille surréaliste, dans laquelle les noms des personnages se répètent encore et encore, au fil des générations. Et pourtant, à aucun moment la confusion n’est possible, car la magie de García Márquez pour jouer avec les mots fait que le lecteur sait de quel personnage il est question. Ces personnages sont d’ailleurs rongés par la solitude, chacun à leur manière. Certains vont même jusqu’à l’inceste pour se donner l’illusion de vivre autre chose.

Les paragraphes-pavés peuvent faire peur, mais c’est une véritable épopée, condensée en peu de mots, mais forts beaux, que nous raconte ici l’auteur. Un ton romanesque très marqué, avec peu de dialogues, qui nous fait voir ce qu’est la vie : des désirs, assouvis ou non.

Un roman qui m’a réconciliée avec la littérature sud-américaine, indubitablement !

Commentaires

Cachou a dit…
Coïncidence amusante: je vais le lire sous peu parce que c'est le sujet de mon club de lecture du 23. J'étais déjà motivée, mais tu me donne encore plus envie! ^_^
Céline a dit…
C'est un roman pas facile, mais qui m'a énormément touchée. Du même auteur, je te conseille aussi L'amour au temps du choléra !
Alex Mot-à-Mots a dit…
Un roman dont je garde encore un bon souvenir de lecture, une vraie ambiance.
La chèvre grise a dit…
@ Cachou : tant mieux, pour ma part, j'ai été étonnée d'aimer :-)

@ Céline : pourquoi pas facile ? je ne le trouve pas si compliqué à lire...

@ Alex Mot-à-Mots : oui, il y a quelque chose qui dès les premières pages t'empêche de le reposer.
Manu a dit…
Comme Céline, je te conseille L'amour aux temps du choléra, encore mieux que celui-ci.
La chèvre grise a dit…
@ Manu : de toute façon, je pense que je vais regarder le reste de l'oeuvre de cet auteur de plus prêt :-)
volcan a dit…
Enchaîne avec le recueil de nouvelles de Garcia Marquez que je t'ai mis dans la liste. On est toujours dans un village du style de Macondo, et l'écriture est de toute beauté... <3
La chèvre grise a dit…
@ Volcan : j'y ai pensé l'autre jour en passant à la FNAC mais impossible de le trouver...
volcan a dit…
Même à la bibliothèque ?
Sinon je pense que tu peux le commander sans problème.
flou a dit…
moi j'adore tout ce qu'a écrit cet auteur... tu devrais lire son autobiographie: "vivre pour la raconter" qui éclaire pas mal l'oeuvre... un chef d'oeuvre en soi!
Pour ma part je trouve ce roman très surfait et peu brillant, certes bien écrit et témoignant d'une belle puissance narrative chez son auteur, mais totalement creux.

Gabriel Garcia Marquez a une imagination foisonnante, mais quel intérêt ? Où est le génie ? Le livre ne présente aucune structure construite, il n'y aucun fil conducteur, aucune analyse psychologique, nous sommes en présence de faits imaginaires relatés avec une densité décourageante, qui plus est sans beaucoup d'humour ni beaucoup d'esprit...

D'ailleurs Marquez a dit lui-même ne pas comprendre le succès de ce livre en particulier : "La plupart des critiques ne réalisent pas qu'un roman comme Cent ans de solitude est un peu une blague". Certains livres sont hissés au panthéon de la littérature mondiale et parois cela reste énigmatique, voire injustifié. Non, non, je ne trouve pas ce livre brillant...

Je préfère largement l'œuvre de Tolstoï qui relève véritablement du génie !

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