Animal Kingdom, de David Michôd

Film australien de David Michôd, sorti le 27 avril 2011, avec Guy Pearce et James Frecheville.

L'histoire : Une rue anonyme dans la banlieue de Melbourne. C’est là que vit la famille Cody. Profession : criminels. L’irruption parmi eux de Joshua, un neveu éloigné, offre à la police le moyen de les infiltrer. Il ne reste plus à Joshua qu’à choisir son camp...

Mon avis : J'ai été voir ce film parce que les critiques en disaient beaucoup de bien et parce que j'aime les films très noirs assez rugueux en général. Résultat: c'est un petit bijou. Ce n'est pas un film de gangsters mais plutôt un film familial voire clanique. Le titre présente exactement le sujet du film et le réalisateur l'applique aux relations humaines avec une finesse et de manière insidieuse, en vous glaçant le sang plus le film avance.
Le jeune homme se retrouve donc confronté à sa famille de truands, après la mort de sa mère qui avait tenté de les fuir. Le début du film présente chaque membre de ce clan, chacun ayant un caractère assez affirmé : le premier oncle posé qui envisage de se ranger ; le deuxième oncle plus impulsif et violent ; le troisième oncle plus jeune et plus faible ; le quatrième oncle enfin plus âgé et plus inquiétant, recherché par la police ; et finalement la grand mère qui les réunit tous autour d'elle. Cette brochette de truands est persécutée par la police locale qui utilise des méthodes peu orthodoxes voire très criminelles. Je vous laisserai découvrir comment cet équilibre explose brutalement et comment Joshua va se retrouver pris en tenailles, entre les policiers qui savent qu'il n'est pas encore comme les autres et sa famille qui ne sait pas s'il est fiable.
Le réalisateur arrive à déformer le regard que porte le spectateur par petites touches, à insuffler une tension progressive au long du film qui prend vraiment aux tripes tout en gardant un réalisme très terre à terre. Les personnages se révèlent et deviennent de plus en plus inquiétants et malsains. L'oncle le plus âgé est vraiment effrayant et on sent sa psychose froide affleurer progressivement dans son regard, son discours, ses gestes. Mention spéciale à la terrifiante grand-mère dans son côté enjoué et mielleux, même face aux pires événements et capable des pires monstruosités pour sauver son clan.
Dans les moments clés, je sentais ce qui allait se passer, mais la manière dont Michôd amène tout ça fait monter la pression doucement et déclenche l'événement pas tout à fait au moment où on s'y attendait. La toute fin du film est carrément bluffante : je savais mais je n'ai pas pu m'empêcher de bondir.
De plus, la photo est magnifique, la manière de filmer très maitrisée et la musique suggère juste ce qu'il faut. Le côté froid mais profond et complexe de cet univers et de ces personnages m'a fait penser à James Gray, pour ceux qui connaissent. Donc une découverte, un réalisateur à suivre et un film noir que je conseille vraiment.

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