Grand amour [Stéphane Carlier]

L'auteur : né en 1969 à Argenteuil, Stéphane Carlier écrit là son second roman.

L'histoire : À la suite d'une déception amoureuse, Agnès, traductrice de romans sentimentaux, quitte Paris sur un coup de tête. Direction l'Auvergne où se trouve l'homme de ses rêves, le demi de mêlée de l'équipe d'Aurillac qu'elle a vu nu dans un calendrier...

Mon avis : Force est de reconnaître que, même nous blogolectrices, jugeons encore parfois le livre à ça couverture ! Quand j’ai reçu celui-ci, la couleur rose m’a fait peur. Je ne suis pas une adepte de la chick-litt (le shopping, ce n’est vraiment pas mon truc ; la mode, je m’en fiche,…) Et puis, ça sentait la bleuette mièvre à 3 km. Ceci dit, deux détails m’ont persuadée de tenter tout de même l’aventure : l’histoire se déroule en Auvergne (j’ai des origines là-bas, ça me parle), et des avis étonnamment positifs de la blogosphère.
Me voici donc embarquée dans la lecture de ce petit roman. Et le coup de génie de l’auteur, c’est de prendre le parti pris du bovarysme. Et ça, je connais bien. J’ai un côté fleur bleue, et ça me parle que de poursuivre en songes les aventures de personnages marquants, de préférence masculin, ça facilite le fantasme. Nous voici donc à la suite d’Agnès, traductrice de romans sentimentaux, mais dont la vie sentimentale personnelle est un désert. Elle fait forcément le parallèle entre ce qu’elle traduit et ce qu’elle vit : le résultat n’est pas à son avantage. Au détour d’une librairie, elle tombe sur la photo de Fabien, rugbyman qui pose pour un calendrier. Et c’est le coup de foudre. Elle s’imagine avec lui, dans diverses situations, jusqu’à l’obsession, et jusqu’au jour où elle se décide à aller le rencontrer.
Agnès est une jeune femme moderne, qui sait prendre du recul sur elle-même. Pourtant, elle finit par oser ce que si peu osent : provoquer la rencontre. Cela la place dans des situations assez cocasses : la scène de vestiaire, le rendez-vous chez les parents de Pélo,...
C’est drôle et léger à la fois, sans être dénué d’une critique des romans sentimentaux et de cette passion par procuration via les média vécues par les femmes. Je dis « femmes », parce qu’autour de moi je ne vois pas un seul « homme » qui bovaryse. Ce qui est assez marrant aussi, c’est de voir que l’auteur est un homme, et qu’il n’hésite pas à écrire des passages entiers qui relèvent clairement du roman sentimental. Ce livre lui-même en est un, ne serait-ce que par le happy end. Un peu dommage je trouve, j’aurais préféré un retour à la vie réelle. Et puis moi, personnellement, je n’ai pas fantasmé sur Fabien, et le déluge de détails visant à le rendre réellement humain (son odeur, sa sueur…) ne m’ont pas fait d’effet.

Au final, un bon moment de détente qui est une réelle surprise.

Et merci aux Éditions du Cherche midi pour cette découverte.

Commentaires

keisha a dit…
En fait, nous (lectrices) sommes peu à avoir craqué pour Fabien, mais nous aimons bien Pierre marie. pas toi?
La chèvre grise a dit…
@ keisha : Si, je le trouve sympathique, mais autant que Colette. Je n'ai pas eu de coup de coeur particulier pour lui.
Irrégulière a dit…
Très bon souvenir de lecture de mon côté. C'est léger et drôle sans être mièvre !
Anonyme a dit…
Il faut toujours me faire confiance, quelque soit la couverture... Solène
La chèvre grise a dit…
@ Irrégulière : voilà, léger et drôle, sans miévrerie.

@ Solène : oui mais là, c'est vraiment rose rose :-)

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