Anno Dracula [Kim Newman]
L'auteur : Né en juillet 1959, Kim Newman est un auteur et critique de cinéma britannique. Il est connu pour ces romans d'horreur dont sa série Anno Dracula.
L'histoire : It is 1888 and Queen Victoria has remarried, taking as her new consort the Wallachian Prince infamously known as Count Dracula. His polluted bloodline spreads through London as its citizens increasingly choose to become vampires.
In the grom backstreets of Whitechapel, a killer known as "Silver Knife" is cutting down vampire girls. The eternally young vampire Geneviève Dieudonné and Charles Beauregard of the Diogenes Club are drawn together as they both hunt the sadistic killer, bringing them ever closer to England's most bloodthirsty ruler yet.
Mon avis : Quand je vais en Albion, je suis irrésistiblement attiré par les librairies locales et je me retrouve à flâner dans les rayons pour voir ce qu'on lit de l'autre côté de la Manche (et aussi savoir qui sont les Levy ou Musso locaux à éviter plus tard en France;)). En général, je fais vite cramer ma CB ne sachant quel livre reposer une fois les mains (trop) pleines. Je me suis toujours demandé pourquoi nos amis anglais adoraient ces couvertures très "tape-à-l'oeil", pour ne pas dire kitch, que nous commençons à voir chez nous pour la littérature style Harlequin ou SF/Fantasy (quel rapprochement !!!). Autant en France, je trouve ça malvenu en général, autant chez nos amis anglo-saxons, ça donne un côté éxubérant et exotique très british et j'avoue qu'il m'est arrivé d'acheter certains livres plus pour leur couverture que pour leur contenu.
Cette année, j'ai donc succombé à quelques tomes chatoyants dont cet Anno Dracula, tout d'abord alléché par sa couverture ressemblant à une affiche de théâtre du XIXe siècle puis par son contenu uchronique. Comment voulez-vous que je résiste à une histoire pareille : Dracula n'a pas été tué, Van Helsing a été exécuté en place publique, Bram Stoker a été envoyé dans une sorte de camp de concentration avec tous les opposants au nouveau régime car Dracula est devenu Prince Consort, mari de la vieillissante reine Victoria, elle-même vampirisée ; les vampires vivent au grand jour (ou plutôt à la grande nuit) ; l'Empire entier s'en trouve bouleversé car les puissants sont désormais les vampires et les humains doivent choisir entre se convertir ou devenir des fontaines à sang pour vampires en mal de nourriture (sans forcément être tuer d'ailleurs). Parallèlement, un terrible éventreur terrorise la nuit londonienne en massacrant des femmes vampires avec des scalpels en argent. Cet assassin gêne les nouveaux détenteurs du pouvoir car les humains oppressés se laissent de moins en moins faire et voient dans ce monstre une sorte de héros : la révolte gronde, l'empire vacille jusque dans ses colonies où vampirisme ne fait pas bon ménage avec croyances locales.
Disons le franchement, ce méli-mélo tient remarquablement bien. Ce mélange aurait pu être d'un indigeste voire d'un ridicule total. Sauf que Kim Newman arrive à en faire une véritable uchronie où il réutilise très finement le contexte social et politique de l'époque. Quelques notions d'histoire britannique m'auraient bien servi car il s'appuie sur des événements et des personnages réels qu'il transpose dans son univers vampirique. De plus, il déroule son récit comme une suite hypothétique du Dracula de Stoker dont la fin n'aurait pas été celle qu'on connait. On voit qu'il s'amuse à recoller son récit avec l'original en l'enrichissant avec les autres personnages mythiques de l'époque : Jack l'Eventreur, Doc Jekyll/Mr Hyde, le Docteur Moreau etc...
Le récit est très dynamique, assez court et se déroule comme un épisode d'une série télé : on prend le train en route avec les personnages principaux et on les laisse alors qu'eux-mêmes voguent vers de nouvelles aventures. Le héros est une sorte d'agent secret de sa majesté à l'époque victorienne, se retrouvant coincé entre sa mission ultime de protection de la couronne britannique et son amour naissant pour l'héroine, une vampire plus agée que Dracula lui-même mais d'une lignée différente et qui a réussi à conserver sa part d'humanité.
J'ai trouvé l'histoire très réjouissante car n'ayant pas pour vocation de se prendre au sérieux et assumant pleinement son statut de divertissement intelligent. Kim Newman n'est pas un débutant et possède une certaine renommée d'ailleurs pour ce type de friandises. Pour info, cette nouvelle est l'extension d'une autre nouvelle plus courte qui s'appelle Red Reign et elle est la première d'une série de 4 nouvelles sur le même thême de l'uchronie à base de vampires à différentes époques.
Pour conclure, si vous aimez les nouvelles fantastiques un peu décalées et que vous voulez passer un moment très sympathique sans vous prendre la tête, en apprenant 2 ou 3 choses au passage sur l'Angleterre et en vous amusant à chercher les nombreuses références semées dans ce foisonnement d'idées très malignes, n'hésitez pas !
Cette année, j'ai donc succombé à quelques tomes chatoyants dont cet Anno Dracula, tout d'abord alléché par sa couverture ressemblant à une affiche de théâtre du XIXe siècle puis par son contenu uchronique. Comment voulez-vous que je résiste à une histoire pareille : Dracula n'a pas été tué, Van Helsing a été exécuté en place publique, Bram Stoker a été envoyé dans une sorte de camp de concentration avec tous les opposants au nouveau régime car Dracula est devenu Prince Consort, mari de la vieillissante reine Victoria, elle-même vampirisée ; les vampires vivent au grand jour (ou plutôt à la grande nuit) ; l'Empire entier s'en trouve bouleversé car les puissants sont désormais les vampires et les humains doivent choisir entre se convertir ou devenir des fontaines à sang pour vampires en mal de nourriture (sans forcément être tuer d'ailleurs). Parallèlement, un terrible éventreur terrorise la nuit londonienne en massacrant des femmes vampires avec des scalpels en argent. Cet assassin gêne les nouveaux détenteurs du pouvoir car les humains oppressés se laissent de moins en moins faire et voient dans ce monstre une sorte de héros : la révolte gronde, l'empire vacille jusque dans ses colonies où vampirisme ne fait pas bon ménage avec croyances locales.
Disons le franchement, ce méli-mélo tient remarquablement bien. Ce mélange aurait pu être d'un indigeste voire d'un ridicule total. Sauf que Kim Newman arrive à en faire une véritable uchronie où il réutilise très finement le contexte social et politique de l'époque. Quelques notions d'histoire britannique m'auraient bien servi car il s'appuie sur des événements et des personnages réels qu'il transpose dans son univers vampirique. De plus, il déroule son récit comme une suite hypothétique du Dracula de Stoker dont la fin n'aurait pas été celle qu'on connait. On voit qu'il s'amuse à recoller son récit avec l'original en l'enrichissant avec les autres personnages mythiques de l'époque : Jack l'Eventreur, Doc Jekyll/Mr Hyde, le Docteur Moreau etc...
Le récit est très dynamique, assez court et se déroule comme un épisode d'une série télé : on prend le train en route avec les personnages principaux et on les laisse alors qu'eux-mêmes voguent vers de nouvelles aventures. Le héros est une sorte d'agent secret de sa majesté à l'époque victorienne, se retrouvant coincé entre sa mission ultime de protection de la couronne britannique et son amour naissant pour l'héroine, une vampire plus agée que Dracula lui-même mais d'une lignée différente et qui a réussi à conserver sa part d'humanité.
J'ai trouvé l'histoire très réjouissante car n'ayant pas pour vocation de se prendre au sérieux et assumant pleinement son statut de divertissement intelligent. Kim Newman n'est pas un débutant et possède une certaine renommée d'ailleurs pour ce type de friandises. Pour info, cette nouvelle est l'extension d'une autre nouvelle plus courte qui s'appelle Red Reign et elle est la première d'une série de 4 nouvelles sur le même thême de l'uchronie à base de vampires à différentes époques.
Pour conclure, si vous aimez les nouvelles fantastiques un peu décalées et que vous voulez passer un moment très sympathique sans vous prendre la tête, en apprenant 2 ou 3 choses au passage sur l'Angleterre et en vous amusant à chercher les nombreuses références semées dans ce foisonnement d'idées très malignes, n'hésitez pas !
Commentaires
Kim Newman a par ailleurs utilisé ses personnages dans d'autres univers, à commencer par Geneviève, qu'on retrouve dans la série Vampire Geneviève, dans le monde de Warhammer, Newman ayant pour l'occasion pris le pseudonyme de Jack Yeovyl.