La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli
Film français de Valérie Donzelli, sorti le 31 août 2011, avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm et César Desseix.
L’histoire : Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d'amour, la leur...
Mon avis : Suite à une rencontre amoureuse sur le mode coup de foudre, Roméo et Juliette sont sur un petit nuage. Ils vivent, heureux. Un enfant nait, assez rapidement. Mais au bout de 18 mois, le doute s’installe : Adam est malade, ne marche toujours pas, tient bizarrement sa tête. Les parents se décident alors à rencontrer un médecin qui prescrit des examens. Le verdict tombe : Adam a une tumeur cérébrale et doit être opéré rapidement.
Alors oui, ces parents ont vécu l’enfer de la maladie de leur enfant. Oui, ils se sont montrés forts. Oui, ils nous livrent cette expérience sans tomber dans le mélodrame et les larmes faciles ; pas d’atermoiements.
Mais est-ce le scénario ou le montage ? tout est impersonnel, pas d’émotion, je n’ai pas éprouvé d’empathie pour ces parents et leur souffrance. Ils sont tellement détachés, tellement dans le refus des moments sombres et de découragement que j’ai fini par être gênée. Lui surtout, Roméo, qui n’a pas envie d’aller voir son fils malade et préfère grasse-mat’ et petit verre au café du coin. Je comprends bien sûr ce besoin, vital, de se changer les idées face à ce drame, de prendre l’air, de tout oublier l’espace de quelques heures. Mais les fêtes s’enchainent, allant même jusqu’à une soirée « open-kiss » digne d’enfants de 15 ans ! Et puis, dès qu’on s’approche un peu du sujet sensible, comme au moment du diagnostic, la réalisatrice botte en touche et préfère donner dans l’esthétisme des images se rapprochant peut être plus du clip, plutôt que de l’émotion réelle qu’on s’attend à éprouver au cinéma.
Notons aussi trois éléments hautement énervants : 1) l’ode au tabagisme, insupportable, à voir les personnages fumer toutes les 2 minutes. 2) une scène honteuse, qui se veut drôle peut être, où les parents expliquent que pire que tout serait, dans l’ordre, que leur fils soit aveugle, sourd, muet, pédé, noir, nain… et 3) le mépris évident pour le personnel hospitalier, avec les clichés les plus faciles du « petit personnel » hargneux et désagréable au « grand chef » indisponible en permanence.
Alors, malgré le sujet délicat, ce film n’apporte vraiment rien. Lire le synopsis suffira largement.
Commentaires
Je ne sais pas encore si je vais aller le voir, parce que le sujet ne me tente pas du tout, et ce que tu en dis ne me rassure pas...
Tu parles de deux trois détails qui m'énerveraient également beaucoup comme ce que tu dis à propos du personnel hospitalier : les clichés ne sont pas la réalité, sans oublié qu'un aide-soignant à un travail bien plus difficile qu'un médecin (et je suis pourtant en médecine !) : passer ses journées à soulever des patients, ça doit vraiment tuer le dos...
C'est dommage si les sentiments n'ont pas vraiment une grande place dans le film... Cela dit, je trouve que ça ressort assez dans la bande annonce.
Mais bon, peut-être que si j'allais le voir, ce serait une bonne surprise ! Cela dit, ça m'étonnerait que j'en ai le temps... Dommage !
@ Gruikman : j'ai entendu moi aussi cette critique de Télérama, mais il ne va pas assez loin à mon goût : pour lui c'est un bon film, même s'il ne mérite pas tout le tapage médiatique. Pour moi, ce n'est même pas un bon film.