Terre des oublis [Duong Thu Huong]

L'auteur : Duong Thu Huong est une romancière et dissidente politique vietnamienne, née en 1947 dans le Nord du Viêt Nam.

L'histoire : Alors qu'elle rentre d'une journée en forêt, Miên, une jeune femme vietnamienne, se heurte à un attroupement : l'homme qu'elle avait épousé quatorze ans auparavant et qu'on croyait mort en héros est revenu. Entre-temps Miên s'est remariée avec un riche propriétaire terrien, Hoan, qu'elle aime et avec qui elle a un enfant.
Mais Bôn, le vétéran communiste, réclame sa femme. Sous la pression de la communauté, Miên retourne vivre avec son premier mari.

Mon avis : Sous la pression sociale du village, Miên se résout à retourner auprès de son premier mari. C’est une décision qui conduit aux malheurs de 3 personnes, car aucun des protagonistes de ce triangle amoureux ne sera épanoui dans cette relation.
Bôn, un homme pauvre et brisé par la guerre, à qui il a fallu 14 ans pour revenir et qui a tenu grâce à l’image de Miên l’attendant chez eux.
Hoan, un homme entreprenant mais simple et honnête, digne.
Miên, une femme qui a accepté son sort de femme mariée jeune à un homme qu’elle n’a pas eu le temps d’apprendre à aimer, qui a respecté les traditions du deuil pendant des années avant de trouver enfin l’amour, un amour simple et délicat, avec Hoan. Pourtant, elle est contrainte par les traditions à tout quitter pour retourner auprès de ce premier mari qu’elle n’aime plus. Ce devoir la pousse petit à petit à être dégoutée de Bôn. Alors que celui-ci s’échine pour lui faire un enfant, en prenant des remèdes toujours plus couteux alors qu’il les laisse dans la misère la plus totale (sans l’argent que Hoan laisse à sa femme, ils ne sauraient survivre), Miên se lave après chaque accouplement dans des herbes de la vierge pour se purifier. Petit à petit, faisant fi du qu’en dira-t-on, elle se décide, d’abord pour le bien de son fils, puis pour le sien également, à s’appuyer sur Hoan. La naissance d’un enfant mort-né et mal-formé sonnera le glas de ces retrouvailles. Miên décide alors de retourner auprès du seul homme qu’elle aime et de trouver une autre façon de payer sa dette et sa reconnaissance à Bôn. Un dénouement que celui-ci aura bien du mal à accepter jusqu’à tenter de supprimer ce rival.
Un rythme lent, très lent, qui m’a rendu difficile la plongée dans ce récit. Et puis, il y a beaucoup de longueurs. Pourtant, je suis capable de donner une chance à un récit lent mais poétique et sensoriel. Car ce sont indéniablement des qualités que possède ce roman. J’aime assez qu’un auteur prenne le temps de plonger son lecteur dans les sensations, les odeurs, les goûts (beaucoup de scènes de repas)… Seulement là, je n’ai pas su m’imprégner. On reste trop loin pendant trop longtemps de l’histoire principale par moment.
Si j’ai bien aimé les flashbacks sur la jeunesse des protagonistes et la genèse de leurs histoires d’amour, j’ai beaucoup moins apprécié ceux sur les souvenirs de guerre de Bôn. La description de la culture vietnamienne est également très intéressante. Difficile pour moi de vous dire pourquoi exactement je n’ai pas pu apprécier ma lecture de cette histoire d’amour où le sens du devoir et de l’honneur est omniprésent.

Commentaires

Mangolila a dit…
C'est dommage: J'aurais bien aimé lire un tel roman car le sujet me plaît mais si tu l'as trouvé ennuyeux, je vais laisser tomber.
pom' a dit…
j'ai adoré ce livre, je ne me suis pas du tout ennuyée
Aaliz a dit…
Bonjour petite fleur

J'ai lu ce roman il y a quelques temps aussi et j'ai eu à peu près le même ressenti que toi. C'est long ... beaucoup trop long pour, finalement, pas grand chose et ça gâche le tout. C'est dommage.
Marion a dit…
On me l'a offert très récemment, j'espère qu'il me plaira plus qu'à toi !
La chèvre grise a dit…
@ Mango : tu sais, tellement de personnes ont été emballées !

@ pom' : je peux comprendre, si on arrive à se plonger dans l'histoire, ce doit être magnifique.

@ Aaliz : ah, je ne suis pas toute seule alors :-)

@ Marion : tu as de grandes chances de l'aimer, ne t'inquiètes pas !
Alex Mot-à-Mots a dit…
Un roman que j'avais bien aimé lire, il y a quelques années (je m'en souviens, c'est dire).
Noukette a dit…
Un gros coup de cœur pour moi ! J'ai aimé cette lenteur justement, ces descriptions, cette ambiance si particulière... Un très beau roman !
Titou a dit…
Moi j'ai bien aimé ce livre.Comment souvent dans la littérature asiatique, il y a beaucoup de descriptions, et il faut parfois arriver à se laisser porter. La description des atmosphères est très importante pour appréhender les personnages

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