Exposition : Fra Angelico et les maîtres de la lumière


Alliant dans ses œuvres l’éclat des ors, hérité du style gothique, à la nouvelle maîtrise de la perspective, Fra Angelico (vers 1400 – 1455) a pleinement participé à la révolution artistique et culturelle que connaît Florence au début du XVe siècle. Il a ainsi été l’initiateur d’un courant artistique que les spécialistes ont appelé les « peintres de la lumière ». Autour de lui, seront évoqués les peintres illustres qui ont eu une influence significative sur son art, tel que Filippo Lippi, Uccello, Lorenzo Monaco et Zanobi Strozzi.

Le nom de Fra Angelico ne vous dit peut être rien, mais je suis sure que vous allez « tilter » si je vous montre ça :

Annonciation au Couvent San Marco de Florence
Cette peinture représentant l’Annonciation a été réalisée sur les murs du couvent San Marco à Florence, couvent dont Fra Angelico, religieux dominicain, est nommé prieur. Il associe dans son art les perspectives et la représentation humaine à d’anciennes valeurs de l’art médiéval comme le côté didactique et l’importance de la lumière. J’ai eu la chance de voir cette peinture lors d’un voyage à Florence et par la suite, au cours de mes études, de retrouver ce peintre autour de la thématique des primitifs. Bien sûr, impossible ici de présenter les peintures du couvent. Il faudra que le spectateur se contente d’une visite virtuelle au tout début de l’exposition.
Sa peinture est chargée à la fois de douceur et d’émotion, de simplicité et d’humanité. Dans cette exposition, une soixantaine d’œuvres sont présentées, du maître bien sûr, mais également de ses contemporains du Quattrocento. Dans la première salle, on peut contempler des enluminures magnifiques sur des antiphonaires (livre de chants religieux) ainsi qu’une des premières Thébaïde du peintre.

Thébaïde (© 2011. Photo Scala, Florence)

Puis quelques œuvres montrent le vent de changement qui a soufflé sur Florence à cette période. Les fonds d’or disparaissent, laissant la place à des perspectives et du réalisme : jardins, montagnes, intérieur de salles… Les commandes affluent, obligeant Fra Angelico à s’entourer d’élèves et d’assistants. Il devient alors de plus en plus difficiles pour les spécialistes d’attribuer clairement une œuvre à telle ou telle main. Deux salles sont dédiées aux représentations du Christ et de la Vierge. L’artiste témoigne dans ces œuvres d’une grande spiritualité : ses figures ne sont pas sombres, ni oppressantes. Elles sont lumineuses, humbles. Ainsi passe-t-on de la représentation d’une vierge de majesté à une vierge d’humilité (assise au sol, sans trône ; voile autour de l’enfant Jésus, soit disant pour représenter son futur suaire) et à un Christ souffrant pour laver les pêchés de l’humanité. Encore une fois, nous sommes bien là dans les thèmes fondamentaux de la Renaissance : rendre ces figures bibliques plus accessibles.

Vierge à l'enfant (source)

On pourrait déplorer n’avoir que des bouts de retables, de petites œuvres comme ces tempera sur bois (peinture faite d’eau comme diluant et de jaune d’œuf comme liant) un seul pan de l’Armoire aux ex-voto d’argent…

Armoire aux ex-voto d'argent (source)

Cela manque d’une vision d’ensemble d’une grande œuvre. De plus, l’organisation des salles est assez mauvaise : les visiteurs doivent se croiser, ce qui n’aide pas à fluidifier la circulation. Quant à la présentation du couvent San Marco, en vidéo, dans un passage très emprunté, avec un parquet à l’ancienne qui grince abominablement, ce n’est pas non plus une trouvaille. Néanmoins, l’aspect pédagogique de l’exposition est indéniable et quelques œuvres méritent le détour, comme ce Couronnement de la vierge ou cette Armoire aux ex-voto d’argent.

Couronnement de la Vierge (source)

Informations utiles :

Du 23 septembre 2011 au 16 janvier 2012
tous les jours de 10h à 18h et nocturne les lundis et samedis jusqu’à 21h30

Musée Jacquemart-André
158 Boulevard Haussmann
75008 Paris
tel : 01 45 62 11 59
message@musee-jacquemart-andre.com


Tarif normal : 10€, tarif réduit : 8.50€, audioguide : 3€

Site du musée Jacquemart-André : ici

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