Intouchables, de Toledano et Nakache

Film français de Eric Toledano et Olivier Nakache, sorti le 2 novembre 2011, avec François Cluzet et Omar Sy.

L’histoire : A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra… Intouchables.

Mon avis : Voilà un sujet compliqué à traiter sans verser dans le pathos. À ce jeu, Nakache et Toledano ont plutôt réussi d’ailleurs. Ils nous livrent ici un film vraiment très drôle, pourvus de sentiments justes et pas dégoulinants.
On réfléchit sur sa propre vie, sur la fragilité. On ne s’apitoie surtout pas. Car Philippe n’est pas n’importe quel handicapé : il est riche et peut donc se payer toutes les aides dont il a besoin ; partir à l’autre bout du monde lorsqu’il suffoque dans son hôtel particulier parisien. Ce n’est donc pas tellement la vie d’un handicapé qui est donnée à voir que le regard que porte le reste du monde sur les handicapés. Tout est dit à la première moitié du film, lorsque Philippe annonce à son frère que oui, Driss n’a peut être pas la tête de l’emploi, mais que c’est justement pour ça qu’il l’a retenu : aucun cadeau, un regard naturel qui ne lui épargne rien !
C’est touchant. Nos deux personnages font des étincelles dès leurs premiers échanges sur Berlioz. Comment ne pas rire devant Driss qui découvre ce qu’implique les soins à un handicapé moteur : les massages, les bas, la douche, les besoins… Philippe a lui aussi la bonne approche de Driss : il le met au défi de tenir 2 semaines. Leurs relations commencent donc entre vannes et mises en boite. Chacun se découvre et s’apprivoise. Et le spectateur, témoin, rit beaucoup.
On notera tout de même quelques clichés : le riche qui aime l’opéra et la musique classique auquel le pauvre de banlieue ne comprend rien ; le riche qui aime les peintures abstraites et peut se faire ouvrir une exposition avant le vernissage alors que le pauvre de banlieue n’est pas sensible à l’art… Mais ce pauvre est tout de même pétri de bons sentiments, bien qu’il sorte juste de 6 mois de prison pour braquage à mains armée d’une bijouterie. C’est un peu démago. Mais après tout, si ça peut changer le regard des gens « normaux » sur le handicap, et en plus faire rire, il ne faut pas s’en priver.

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