La fonction du balai [David Foster Wallace]

L'auteur : David Foster Wallace est né en février 1962 et s'est suicidé en septembre 2008, aux États-Unis. Il a écrit des romans, des nouvelles et des essais. Il était également professeur et journaliste.

L'histoire : 1990, Cleveland, fonrtière du Grand Désert d'Ohio. Lenore Beadsman a des soucis : son petit ami et patron est un jaloux qui a plus de complexes que de cheveux, son arrière-grand-mère a disparu de sa maison de retraite avec vingt-cinq autres pensionnaires et sa perruche se met à débiter des inepties, devenant la star d'une chaîne de télévision chrétienne...

Mon avis : Lenore est plutôt attachante. C’est une fille un peu perdue, issue d’une famille riche, mais dont chaque membre est vraiment très bizarre : un père tyrannique, une arrière-grand-mère qui a besoin d’un environnement à 37°C pour survivre et adore les jeux de langage, un frère, toujours sous l’emprise de substances et qui considère sa jambe synthétique comme un être à part entière… Ajoutons-y un petit ami et patron par la même occasion terriblement jaloux et on comprendra que la jeune femme se sente étouffée et manipulée. Elle cherche à comprendre si elle peut avoir une volonté propre, qui ne serait dictée par rien ni personne, ou si elle n’est au final qu’un personnage de fiction.
Alors, lorsque son arrière-grand-mère disparaît, que sa perruche commence à parler en mélangeant insanités et versets de la Bible, que les lignes téléphoniques ne tournent plus rond, on comprendra alors aisément que la demoiselle soit perturbée !
Ça part dans tous les sens, et j’aime plutôt ça en général. Mais par contre, je n’aime pas le côté absurde, qui m’a ici parfois profondément ennuyée. Pourtant, il n’aurait pas fallu grand-chose pour m’intéresser réellement. Pendant toute ma lecture, j’ai été en permanence sur le fil, entre ennui et intérêt, attendant le petit détail qui me ferait accrocher et avancer avec plaisir dans cette histoire bizarre. La fin notamment, m’a complètement perdue : je n’ai pas compris ce qu’il se passait. Le lecteur est laissé sans explication sur ce qui est advenu de l’arrière-grand-mère.
Il y a beaucoup de digressions, mais assez peu de longueurs. On ne sait jamais trop quand la trame principale de l’histoire va ressurgir. Et il y a de bonnes idées. Notamment, le mode de narration changeant, décousu. Le niveau de langage est également modifié. On passe d’une narration à la première personne, à une narration à la troisième, puis à un compte-rendu médical, à une transcription télévisuelle, deux personnes qui parlent ensemble mais une seule transcription… Très original, déstabilisant le lecteur et l’obligeant à réfléchir.
Mais au final, je reste perplexe devant ma lecture : je n’ai pas compris, tout simplement. Et presque 600 pages quand on ne comprend pas ce qu’on lit, c’est un peu dur.

Ce roman correspond à la rubrique Objet du challenge Petit Bac d'Enna. Et me permet de terminer ce challenge juste à temps. Ouf !

Commentaires

Manu a dit…
Dommage, ça avait tout pour me plaire aussi mais je n'aime pas ne pas comprendre non plus.
Anonyme a dit…
Je crois que tous les livres de cet auteur sont un peu délirants, il faudra que j'essaie un jour.
La chèvre grise a dit…
@ Manu : c'est un peu vexant, en effet.

@ yS : ce n'est pas le côté délirant qui me gêne, au contraire. Mais il paraît que celui-ci est le plus abordable de son oeuvre. Testes, je lirai ton avis avec intérêt !

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