L'odeur [Radhika Jha]

L'auteur : Radhika Jha est une auteur indienne née à Delhi en 1970. Elle perd sa mère, grandit à Bombay puis dans un pensionnat himalayen. Elle termine ses études de sciences politiques et d'anthropologie aux États-Unis, à l'université de Chicago, suite à l'obtention d'une bourse. Stagiaire à l'ONU, elle découvre la France et la Suisse avant de retourner en Inde et de travailler pour la Rajiv Gandhi Foundation. De nos jours, elle vit à Delhi et travaille comme attachée culturelle de l'ambassade de France en Inde.
Son premier roman, L'odeur, a reçu le prix Guerlain en 2002.

L'histoire : Quand son père est tué dans une émeute au Kenya, Lîla quitte les grands espaces africains pour un appartement exigu en banlieue parisienne, chez son oncle et sa tante, d'origine indienne comme elle. C'est ainsi qu'elle découvre Paris et que sa vie prend un nouveau cours, riche en rencontres déroutantes - avec pour seul repère la singularité de son odorat qui fera merveille dans l'art culinaire et qui, peu à peu, colorera les moindres moments et émotions de son existence.
Elle suivra avec son nez un univers d'arômes, d'épices et de sensualité jusque dans les péripéties de sa vie amoureuse. Et ce don qui est aussi une malédiction deviendra la clé d'une nouvelle découverte de soi et du monde.

Mon avis : Tout commence plutôt bien pour le lecteur : Lîla, une jeune indienne de 18 ans qui est née et a grandi au Kenya doit quitter ce pays à la mort de son père. Elle ira chez sa tante et son oncle, en banlieue parisienne, alors que sa mère et ses deux petits frères iront à Londres, en attendant de pouvoir la faire venir. Sauf que sa mère ne reviendra jamais et ne la fera jamais venir en Angleterre. Lîla n’a d’autre choix que de prendre sa vie en main. Sa tante lui apprend à cuisiner, notamment à mélanger les épices, à les écouter, à donner vie aux plats qu’elle prépare. Pourtant, leurs relations sont loin d’être amicales. Lîla fuit cette famille et va être ballotée au gré des rencontres.
A partir de ces premières descriptions de mets indiens savamment préparés, le lecteur commence à saliver. Sauf que, le soufflé retombe. Pas d’explosion de goût ou de saveur. Les descriptions culinaires sont assez anecdotiques et les seules odeurs dont il est question sont les odeurs corporelles. Celle de Bruno, l’employeur de Lîla, a qui elle se vend. Celle de Philippe ensuite, qui a une odeur de saucisson et a qui elle se vend également pour pouvoir fuir Bruno. Il n’est jamais question d’amour. Un profond sentiment d’abandon semble la guider, mais rien dans la description que l’auteur fait de cette jeune fille n’est propice à l’attachement. Elle semble distante en permanence.
La comparaison avec Le parfum de Süskind sur la 4e de couverture est donc très surfaite. Ajoutez-y quelques clichés : le racisme omniprésent des Français, les hommes toujours riches, une femme qui ne se prend pas en main, ne cherche pas à régulariser sa situation pour devenir autonome mais continue à dépendre en permanence d’un homme…et, malgré un style plutôt agréable et une lecture assez rapide, vous comprendrez que j’ai été déçue : j’en attendais davantage en ouvrant ce roman. L’odeur qui donne son titre n’est au final qu’un faible fil conducteur et non le personnage principal.

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Une suite au "parfum" sans grand éclat, on dirait.
La chèvre grise a dit…
Oui, j'ai été plutôt déçue, malgré les critiques élogieuses.

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