Delirium [Lauren Oliver]
L'auteur : Lauren Oliver est une auteur américaine de littérature pour adolescents.
L'histoire : Lena vit dans un monde où l’amour est considéré comme le plus grand des
maux. Un monde où tous les adultes de 18 ans subissent une opération du
cerveau pour en être guéris. A quelques mois de subir à son tour « la
Procédure », Lena fait une rencontre inattendue… Peu à peu elle découvre
l’amour et comprend, comme sa mère avant elle, qu’il n’y a pas de plus
grande liberté que laisser parler ses sentiments. Même si cela implique
de quitter ses certitudes…
« Ils prétendent qu’en guérissant de l’amour nous serons heureux et à l’abri du danger éternellement. Je les ai toujours crus. Jusqu’à maintenant. Maintenant, tout a changé. Maintenant, je préférerais être contaminée par l’amour ne serait-ce qu’une seconde plutôt que vivre un siècle étouffée par ce mensonge. »
« Ils prétendent qu’en guérissant de l’amour nous serons heureux et à l’abri du danger éternellement. Je les ai toujours crus. Jusqu’à maintenant. Maintenant, tout a changé. Maintenant, je préférerais être contaminée par l’amour ne serait-ce qu’une seconde plutôt que vivre un siècle étouffée par ce mensonge. »
Mon avis : Les dystopies sont à la mode dans la littérature pour ado. Elles se suivent et ne se ressemblent pas. J'avais aimé Hunger games, plutôt bien apprécié Divergent. Mais ici, je n'adhère pas et vu le nombre de critiques positives que ce roman a suscité, je sais que je vais faire figure d'exception. Pour moi, c'est du déjà-vu, assez plat, Lena l’héroïne est passive et ne fait que subir les événements, les choix des autres, sans jamais déclencher elle-même sa propre rébellion. En celà, d'ailleurs, elle est différente effectivement d'une Katniss qui porte le feu en elle, qui se bat pour survivre. Lena aspire à être comme tous les autres, un mouton dépourvu de tout sentiment et émotion, elle ne se bat pas, elle va d'elle-même à l'abattoir. Jusqu'à ce que son amie la force à sortir de son cocon protecteur.
La construction du monde reste encore une fois très manichéenne. A aucun moment la question ne se pose du pourquoi et du qui a fait ce choix de construire une société dont l'amour serait banni. A aucun moment Lena ne rencontre de personne qui ne serait soit grise, triste et soumise, soit lumineuse et vivante. Non. Tout le monde se répartit selon cette distinction, tant ses amies que les membres de sa famille.
Et puis, l'histoire d'amour est d'une bien trop grosse évidence pour tenir en haleine le lecteur. Toute la narration tournant autour de cette relation interdite qui se tisse, les pages passent lentement, l'histoire s'allonge.
Alors, certes, tout n'est pas mauvais. Il y a de jolies images et de jolies phrases par-ci par-là, notamment sur l'intérêt de l'amour, qui est également souffrance.
Mais pour tout vous dire, même la fin ne me donne pas envie de lire la suite. Parce que bien sûr, il ne s'agit pas d'un one-shot ! Auteurs, arrêtez de surfer sur la vague du succès du genre initiée par un de vos collègues ! Arrêtez de nous resservir en permanence les mêmes histoires ! Après celle des êtres mythiques (vampires, loup-garous, anges) et maintenant les dystopies, à quoi aurons-nous droit ? Un peu d'originalité que diable !
Commentaires
Moi, un autre truc m'a frustrée en plus de ça: nous sommes dans une histoire sur l'amour. On sépare les enfants et ados par sexe pour éviter que l'amour ne naisse... Et quoi, il ne manque pas une variable dans l'énoncé? Une telle éviction de l'amour homosexuel m'épate. C'est typique d'une certaine littérature pour jeunesse qui semble mettre certaines choses de côté comme si elles n'existaient pas... Refaisons le monde à notre image pour oublier les différences, des choses comme ça.
Déjà Lena. Tu n'aimes pas qu'elle ne se rebelle pas. Ben moi j'i grandement apprécié cette passivité, cette implication dans la dystopie. Parce que 99,9% des gens sont comme elles, ils ne se rendent pas forcément compte, surtout les jeunes. Il va lui falloir un déclencheur important pour commencer à ouvrir les yeux. Et là pour moi c'est super crédible. J'en ai justement ras le bol de voir des super héroïnes de 16-18ans devenir de supra rebelles. Tout le monde n'a pas cette force de caractère, c'est hyper rare. Et finir par résister alors qu'au départ on semble aussi faible, là c'est fort. Mais forcément, ça demande du temps de remettre en cause les convictions de toute une vie, aussi courte soit-elle.
Autre chose, l'histoire d'amour. Pour toi ça ne fonctionne pas. Pour moi c'est une réussite cet aspect. Parce que la manière dont elle décrit les sentiments est hyper vivante. Je la lisais et je me rappelais de quand je tombais amoureuse plus jeune, c'était exactement ça ! J'ai été assez bluffée.
Maintenant si tu trouves que cette histoire d'amour là ne vaut pas le coup, ne lis pas Promise parce qu'alors ce triangle amoureux est cucul au dernier degré et pour le coup pas crédible ni vivant. Je n'aime pas franchement les romances en général, ça me fait lever les yeux au ciel. J'avais peur pour Delirium et en fait je n'ai pas encore trouvé mieux ^^
C'est quand même intéressant de voir qu'on peut percevoir si différemment les choses :)
Tu es pile du même avis que le miens (ou presque) ;)
L'idée est bonne mais j'ai trouvé l'histoire assez mal exploitée, trop-superficielle et pas franchement originale... Cela dit, j'ai quand même bien aimé et je lirais volontiers la suite :)
Les goûts et les couleurs...
@ Lelf : ce n'est pas tellement qu'elle ne se rebelle pas qui me gêne. Au contraire, comme tu le dis, à son âge, c'est une décision bien trop dure à prendre car avec des conséquences bien trop lourdes. C'est plus que je l'ai trouvé terriblement passive. L'adolescence est l'âge de l'opposition, de la rébellion. Sans aller jusqu'à se mettre en danger, elle devrait tester des limites, se confronter un peu aux autres. En cela, elle n'est pas très crédible comme personnage.
Quant à l'histoire d'amour, ça tient et je reconnais de jolies phrases sur la question. C'est juste que c'est cousu de fil blanc.
@ Luna : Moi, je me suis plutôt ennuyée. Ceci dit, je reconnais ne pas l'avoir lu dans les meilleures conditions pour lui laisser sa chance, mais quand même...
@ Mia & Arcaalea : tant mieux :-) les goûts et les couleurs...
@ Petit_speculoos : je trouve que même les rebondissements sont prévisibles tellement les récits se ressemblent. Si tu ne sais pas exactement ce qui va se passer, tu sais qu'il va se passer quelque chose qui casse tout ce qui était prévu. C'est comme pour les films, tu sais très bien que tant que la musique à suspense est là, tu n'auras pas peur. Mais quand elle s'arrête, là tu sauteras en l'air !
@ Ori : oui mais toi tu as un petit coeur de midinette en permanence :-)
Nan mais je comprends parfaitement que tu n'ai pas forcément accroché moi j'ai aussi eu du mal avec Lena au début, "un mouton", c'est totalement ça maintenant petit à petit je me suis laissée prendre mais bon...
En même temps, c'est bien aussi des avis qui ne suivent pas l'opinion générale, on se rend parfois compte que même si on a aimé un livre, certains points mis en avant par des critiques moins positives n'en sont pas moins vraies !
Bien sûr qu'on s'attend à ce qui va se passer, l'histoire d'amour, la révolte, mais en même temps, c'est comme ça dans presque tous les livres, c'est juste la façon dont s'est amené qui peut changer !
Bonne continuation :p