Un jardin extraordinaire [Sophie Bassignac]

L'auteur : Sophie Bassignac est une auteur française, née en 1960.

L'histoire : Qu’elle soit en voyage au bout du monde, dans son jardin extraordinaire ou au volant de sa voiture, Maud sème le désordre partout où elle passe. Rien ne résiste à la tyrannie de son énergie effrénée, surtout pas le bon sens et l’aimable torpeur de son petit bourg de province.
Sa rencontre dans un train avec Fox, un grand maigre aux allures d’évêque, va réveiller les feux éteints de la séduction. Moulée dans ses robes à fleurs géantes, la quinquagénaire n’est soudain plus très sûre d’avoir l’âge de ses fantasmes. A cela s’ajoutent les ennuis de son ado, les doutes existentiels de son mari médiéviste, les états d’âme de son frère cadet, sans parler des séances chez le naturopathe de sa future belle-sœur ou de la susceptibilité bougonne de son précieux jardinier.
Shootée aux arômes enivrants de ses pois de senteurs et de ses roses trémières, Maud balaie avec panache tous ces contretemps scandaleux au bonheur que sont la vieillesse, la violence, l’ennui et la bêtise.

Mon avis : Ce qui frappe dans un premier temps, à la lecture de ce roman, c’est l’importance des lieux et des décors, et notamment du fameux « jardin extraordinaire ». Car oui, ce roman ne tourne pas particulièrement autour de Maud, qui n’est au final qu’une intermédiaire. C’est elle qui, par sa folie et son exubérance, nous amène dans ce jardin dont elle est l’heureuse propriétaire et conceptrice, incapable de se fixer sur un choix et de s’y tenir : des roses, puis des pétunias, ou d’autres fleurs encore ; ce jardin est un perpétuel changement. Il n’est donc absolument pas figé, il change et entre en mouvement, au gré des envies de notre personnage principal. Alors forcément, malgré de très jolies descriptions, si vous n’avez pas la main verte, vous risquez peut être de vous ennuyer un peu.
Maud pourra peut-être vous sortir de cet ennui : elle est vivante et pétulante, pleine de surprise, mais également tout à fait invivable pour ses proches ! Tous ne l’approchent qu’avec précaution et n’essaient même plus de la canaliser. Elle détruit tout sur son passage, sans se préoccuper le moins du monde des autres et des dégâts qu’elle peut engendrer. Tout est prétexte à sourire et à prendre la vie facilement, refusant les complications et la vieillesse, tenues à distance par son exubérance. Si Maud a parfois su m’attendrir et me communiquer sa joie de vivre, il faut avouer qu’elle m’a souvent énervée à jouer l’enfant gâtée. Et sa famille m’a semblé bien faible d’accepter tout cela sans rien dire. Notamment la tromperie finale, qui ne lui apporte rien mais coute à son mari qui ne dira rien du tout.
Aussi peu réaliste que soit cette histoire, je me suis laissée porter, mais il ne m’en restera sûrement pas grand-chose dans quelques temps.

Merci aux éditions JC Lattès et à Livraddict.

Commentaires

Une déception ne ce qui me concerne... billet à venir bientôt!
La chèvre grise a dit…
En fait, je n'ai rien ressenti de particulier à cette lecture. Je l'ai avancé assez vite, mais je n'ai vraiment pas été emballée. Je suis passée à côté donc.
Mangolila a dit…
Ce genre de personnage qui fonce droit devant elle sans tenir compte des autres a en général le don de m'exaspérer très vite!
La chèvre grise a dit…
@ Mango : ça peut être marrant parfois, mais il faut une plume spéciale.

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