Chaque soir à 11 heures [Malika Ferdjoukh]

L'auteur : Malika Ferdjoukh est une romancière française née en 1957 en Algérie. Elle écrit surtout pour la jeunesse mais également pour la télévision et le cinéma.

L'histoire : Willa Ayre s'est classée dans la catégorie des filles que les garçons ne voient jamais, des insignifiantes, des petits chats caustiques mais frileux. Iago, lui, attire tous les regards. Il est le garçon dont rêvent toutes les filles du lycée.
Dès la rentrée, Iago pose les yeux sur Willa et la choisit. Mais à une fête, Willa rencontre le bizarre et ténébreux Edern. Dès lors, sa vie prend une tournure étrange. De la grande maison obscure cachée au fond de l'impasse, la jeune fille doit découvrir les secrets, sonder son coeur, et faire un choix...

Mon avis : Deux choses marquent d'entrée avec ce roman. La première, assez insignifiante, ce sont les prénoms des personnages. Tous sont plus étranges les uns que les autres et participent à l'ambiance assez "conte gothique" de ce roman. La seconde, c'est le style, très original, de l'auteur. Pas toujours évident, il faut le dire. C'est que depuis quelques années maintenant je ne suis plus une "djeuns". Alors, l'ironie et le caustique à chaque phrase, je ne pratique plus. Non plus que le parler si particulier. Mais une fois qu'on s'y replonge, on arrive à suivre l'histoire et surtout à apprécier particulièrement cette jeune Willa.
Elle est en effet, très attachante. Ni belle, ni moche ; ni intelligente, ni bête ; ni impopulaire, ni vilain petit canard. Une jeune fille normale quoi. Elle sort avec le frère de sa meilleure amie. Mais à la fête d'anniversaire de celle-ci, elle rencontre Edern. Et avec lui, tout un monde de mystères et de bizarreries. Car, très vite, nous délaissons l'histoire d'amour à trois pour plonger dans une énigme : qui peut bien essayer de tuer Willa ? Quel est ce phénomène qui se produit tous les soirs à 11 heures ? Marni, la petite soeur d'Edern, elle aussi, nous lie à ce roman : elle invente des verbes et des expressions, est pleine de vie malgré son handicap.
Alors, oui, certains aspects de l'énigme en elle-même sont vite devinés. Mais l'ambiance, poussiéreuse et gothique, est vraiment bien rendue. On est loin des récits jeunesse habituels. C'est original, tant par l'histoire que par la plume de l'auteur.
Pourtant, ce roman n'est pas non plus exempt de défauts : on pourra reprocher des ado vraiment typiquement parisiens et bourrés de fric, aux préoccupations qui ne sont pas celles du commun des mortels ; des aventures peu crédibles (qui croira que des meurtriers réels ou potentiels puissent s'en tirer aussi bien ?) parfois... Mais les dialogues et le style croustillants et pleins de peps rattrapent tout cela. Je m'attendais à une mièvrerie, me demandant encore une fois comment elle avait pu atterrir chez moi, et j'ai été très agréablement surprise.

Une citation qui ne manquera pas de faire mouche chez tous les livraddicts (p°232) : "Je ne sais pas vous, mais moi, j'aime connaître le titre des livres que les gens lisent, dans le métro, le bus, ou les profs au lycée... J'ai contorsionné mon cou, aussi discrètement que possible".

Commentaires

Un livre que j'ai aimé même s'il y a des maladresses.
L'héroïne est vraiment déterminée et courageuse!!!
tu as écrit un bel article.Merci
Alex Mot-à-Mots a dit…
J'aime bien cette auteure. Je le lirai sans doute.
Valérie a dit…
Moi aussi, je me contorsionne régulièrement pour voir les titres.
Emy a dit…
Je l'ai lu l'an dernier, lors de sa sortie, et j'avais sacrément aimé! J'adore l'auteure en fait, depuis "quatre soeurs" et, c'est de saison, "Sombres citrouilles" qui est fantastique.

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