Rien n'est trop beau [Rona Jaffe]

L'auteur : Née en juin 1931 et morte en décembre 2005, Rona Jaffe était une romancière américaine. Rien n'est trop beau était son premier roman et a été écrit alors qu'elle travaillait chez un éditeur.

L'histoire : New York, début des années 1950. Elles sont jeunes et Manhattan leur tend les bras ...
Lorsqu’il fut publié en 1958, le premier roman de Rona Jaffe provoqua l’engouement de millions de lectrices américaines. Elles s’identifièrent immédiatement à ses personnages, de jeunes secrétaires venues d’horizons différents employées dans une grande maison d’édition new-yorkaise. Leurs rêves et leurs doutes reflétaient ceux de toute une génération de femmes.
Il y a la brillante Caroline, dont l’ambition est de quitter la salle des dactylos pour occuper un poste éditorial. Mary Agnes, une collègue obnubilée par les préparatifs de son mariage. La naïve April, jeune provinciale du Colorado venue à New York pour faire carrière dans la chanson.
Si la ville semble leur offrir d’infinies possibilités professionnelles et amoureuses, chacune doit se battre avec ses armes pour se faire une place dans un monde d’hommes.

Mon avis : Je vais cette fois être à contre-courant de l’avis unanimement positif de la blogosphère sur ce roman. J’ai eu du mal à venir à bout de ces 670 pages et cela m’a semblé long, très long, au point que je l’ai terminé en lecture accélérée.

Nous sommes à New York en 1952. Caroline Bender arrive à pour travailler dans une maison d’édition. Elle rencontre Barbara, Marie-Agnès, Gregg et April, qui toutes attendent un époux qui ne vient pas. Les hommes qu’elles rencontrent sont tous menteurs, profiteurs, irrespectueux. Soit déjà mariés et en quête d’une simple maîtresse, soit célibataires ne voulant pas se ranger mais bien plutôt profiter de jeunes filles naïves. Les seuls hommes à chercher eux aussi une épouse ont forcément un défaut. Les supérieurs sont à la limite du droit de cuissage sur chaque secrétaire qui a le malheur de leur plaire. Il est quasi impossible qu’une femme puisse avoir à la fois le mari et le métier. Au fur et à mesure qu’elles se rangent, les femmes abandonnent leur emploi, même si elles y tenaient particulièrement et le vivaient comme un épanouissement. Voilà le décor et l’histoire qui va nous être racontée.

Nos cinq jeunes femmes sont enfermées par le poids des traditions. Ce roman est aussi l’histoire d’un tournant, de l’éveil des consciences : les femmes ne sont pas là que pour se marier. Même si Caroline a des envies de s’épanouir dans son travail, cela n’est rien en comparaison du poids que ses parents et son entourage fait peser sur ses épaules. Elle continue régulièrement à rencontrer des hommes en espérant trouver le bon, celui qui fera un époux convenable. Elle et ses amies ont beau voir autour d’elles ou expérimenter que le mariage n’est pas la panacée, elles continuent de le souhaiter de toutes leurs forces.

Le problème c’est justement que ces femmes, à l’exception de Barbara peut être, car elle a déjà été mariée, a une fille et doit assurer un revenu pour vivre, ces cinq femmes donc m’ont parues passablement cruches. Je veux bien que l’instruction des jeunes filles de l’époque n’était pas la même que celle d’aujourd’hui. Mais quand même. Qu’April ne se rende pas compte que Dexter la mène par le bout du nez ? Qu’elle ose s’excuser de lui demander attention et engagement alors qu’il n’est qu’égoïsme ? Le traditionalisme n’est pas un raison suffisante pour se laisser manipuler par le moindre pantalon qui passe avec un regard charmeur ! Seule Caroline semble s’ouvrir un peu plus à la modernité : elle analyse se qui arrive à ses amies, prend du recul. Pourtant, elle succombera comme les autres. Car la société est alors un monde fait par et pour les hommes dans lequel la femme a du mal à se faire une place.

Un roman qui n’est pas dénué d’intérêt sociologique, mais qui tire beaucoup trop en longueurs à mon goût, avec des personnages qui n’ont pas su me toucher et un style plat et sans élan.

Commentaires

Theoma a dit…
noté il y a bien longtemps...
La chèvre grise a dit…
@ Théoma : et toujours pas passé de LAL à PAL. Tu as raison, à mon avis :-)
Manu a dit…
J'ai aimé ce roman et quand je regarde autour de moi, je me dis que les femmes n'ont pas beaucoup changé et qu'elles rêvent toujours de rester au foyer à élever les enfants. Fou, non ?
La chèvre grise a dit…
@ Manu : c'est vrai, pour certaines. Mais pas pour toutes, heureusement ! Et celles pour qui ce n'est pas le cas ne se font plus regarder de travers. Ce serait même l'inverse : ce sont celles qui veulent devenir mère au foyer qui sont plutôt regardées bizarrement. Je ne cautionne pas, je constate :-)
Gaby a dit…
Comme tu l'as remarqué, je partage le même avis. J'ai aimé suivre Caroline et Barbara. Mais il manquait ce petit piment pour relever un peu le tout. Bien dommage car, comme tu le soulignes, l'intérêt sociologique est bien présent.

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