Real, de Kiyoshi Kurosawa

Film japonais de Kiyoshi Kurosawa, sorti le 26 mars 2014, avec Takeru Sato et Haruka Ayase.

L'histoire :  Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne comprend pas cet acte insensé, d'autant qu'ils s'aimaient passionnément. Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l'inconscient de sa compagne. Mais le système l'envoie-t-il vraiment là où il croit ?

Mon avis : Ce que j’aime dans le cinéma asiatique, c’est cette science de la poésie mêlée d’étrangeté que semble avoir les réalisateurs. Kurosawa, dont je dois avouer n’avoir vu aucun autre film, semble être un maître dans l’art de faire surgir l’inquiétant au sein d’un quotidien des plus banal, que ce soit par des cadrages précis ou une esthétique du flou et de la brume. Il cherche ici à nous conter l’histoire de Koichi qui s’associe à un programme novateur permettant d’entrer en contact avec l’inconscient d’une personne plongée dans le coma, en l’occurrence sa fiancée Atsumi. Seulement, très vite, la distinction entre réalité et virtuel devient floue et le spectateur perd ses repères. Des portes apparaissent mystérieusement, l’eau envahit la chambre, des dessins gores prennent vie... tout cela d’abord dans l’espace rassurant de l’appartement, avant que les phénomènes étranges surviennent également à l’extérieur. L’angoisse monte. Des thèmes diverses mais intéressants sont abordés. La mise en scène dégage une sorte de poésie teintée d’une pointe de futurisme. On s’attend à ce que la partie science-fiction d’une technologie permettant d’investir les rêves soient creuser.

Puis, le retournement en milieu de film, qu’on sentait poindre, arrive. Et là, tout s’effondre. L’histoire d’amour prend le pas et le film tire sur la romance. Et de rebondissements sensés relancer l’intérêt du spectateur mais qui ne fait que l’agacer. Sans parler des 30 dernières minutes tout simplement en trop car gâchant totalement ce qui pouvait rester de bonne impression. Et de quelques questions qui, si elles ne sont pas sabordées copieusement, sont tout simplement laissées de côté, comme celle sur le complexe touristique abandonné (qui pose des questions d’urbanisation à outrance voire un souvenir de Fukushima).

En bref, un film en deux temps, dont la première partie enchante avant que le soufflé ne retombe dans la deuxième partie, allant jusqu’à gâcher l’ensemble. Nous sommes sortis de la salle en nous disant que si le plésiosaure l’avait dévoré, la fin du film aurait été meilleure !

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