La proie des ombres [John Connolly]

L'auteur : John Connolly est un romancier irlandais né à Dublin en 1968. Après avoir quitté le lycée, il travaille pour un journal local et mène des études d'anglais et de journalisme à l'université de Dublin. Il écrit par la suite dans le Sunday Tribune et le Sunday Press, puis à plein temps pour l'Irish Times, avant de délaisser le journalisme pour écrire ses livres.

L'histoire : Cinq ans que le docteur Daniel Clay, pédopsychiatre à la réputation trouble, n'a plus donné signe de vie. Comment expliquer que les enfants ayant subi des abus sexuels qu'il suivait retombaient invariablement dans l'enfer du viol ? Quelle horrible réalité se cache derrière le témoignage énigmatique fait par les victimes : un vieux clocher, des hommes à têtes d'oiseaux ? Autant de questions auxquelles le privé Charlie Parker doit répondre, et vite. Car un père en deuil, ex-tueur à gages, compte bien faire justice lui-même. Aveuglément.
Quand les rapaces deviennent les proies, difficile de distinguer le bien du mal : dans les forêts profondes où le conduira cette course-poursuite, Parker devra faire l'apprentissage de la pitié. Et peut-être, enfin, faire taire ces voix qui chuchotent dans la nuit…

Mon avis : Je dois commencer en vous disant que cela fait plus de 5 ans que j’ai ce roman dans ma PAL, d’après la date que j'ai écrite au crayon sur la première page. Et je n’ai pas la moindre idée de comment il y est arrivé. Il était donc largement temps de l’en sortir !

Ce titre est le 6e de la saga Charlie Parker mais, dans l’ensemble, rien n’empêche de débuter par lui. Le personnage de Parker fait bien quelques références à son passé, des personnages qu’il semble avoir déjà croisés ressurgissent bien, et le lecteur se doute que leur psychologie a évolué, mais cela est fait par l’auteur avec suffisamment de légèreté pour ne pas gêner la lecture.

Bon, parlons de l’histoire maintenant. Elle est glauque et dans la veine de ces thrillers américains qu’on trouve à foison. La fille d’un pédopsychiatre disparu depuis 5 ans est harcelée. Elle fait appel à Charlie Parker, ex-flic et détective privé, pour régler le problème. Mais le harceleur cherche sa fille, que le docteur disparu aurait suivie. Il n’entend donc pas abandonner. En creusant, Parker va tomber sur une grosse affaire de pédophilie, et aborder sur les rives de l’horreur.

C’est bien écrit, indubitablement, puisque je me suis enfilée les presque 600 pages rapidement sans broncher. Pas très original dans la construction, en dehors d’un aspect fantastique donné par petites touches au récit, qui ne m’ont d’ailleurs pas convaincue : le détective, ainsi que quelques autres personnages, voient des fantômes, êtres sombres et glaçants, qui les accompagnent dans leurs tourments. Parker se retrouve aux prises avec son passé et ses remords. S’il ne veut pas se poser un justicier, un désir farouche de vengeance le tient. Il refuse de tourner la page, de s’apaiser et de donner une chance à sa deuxième famille. Quelques touches d’humour aussi sont bienvenues pour alléger un tout petit peu l’atmosphère pesante de l’affaire et décelables notamment dans les dialogues entre Parker et Merrick, ou avec les deux anges gardiens que le détective appelle à sa rescousse, Louis et Angel (si on peut dire, car sans que tous les détails ne soient donnés dans ce tome, le lecteur comprend bien qu’il ne s’agit pas d’enfants de chœur).

Sachant que l’auteur est Irlandais, je me demande pourquoi il situe l’action aux États-Unis. J’ai un peu l’impression que, comme pour un Maxime Chattam, il s’agit surtout de trouver un moyen de vendre outre-Atlantique. Alors qu’à mes yeux, cela aurait apporté une toute autre saveur de situer le récit en Irlande.

Pas très original donc, mais efficace. Un bon roman de vacances pour ne pas se prendre la tête. Une lecture agréable qui ne me laissera guère de souvenir d’ici quelques temps.

La proie des ombres, de John Connolly
Traduit par Jacques Martinache
Pocket
Février 2009

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Un auteur que je trouve également efficace.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-Mots : il y a pas mal d'auteurs dans cette veine je trouve. Ça manque juste d'originalité du coup.
Lilibook a dit…
Ah je ne savais pas que ce titre faisait partie d'une série. J'aime beaucoup cet auteur et ça me fait penser que ça fait un bail que je n'ai rien lu de lui. Il va falloir que j'y remédie.

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