Exposition : la mode des années 50

M'octroyant une pause déjeuner un peu plus longue que d'habitude, j'ai fait un saut au Palais Galliera pour visiter l'exposition sur la mode des années 50. Les photographies n'étant pas autorisées, juste pour une question de droit à l'image, les illustrations que vous trouverez ici sont toutes issues d'une recherche sur Internet. Du coup, elles ne mettent pas forcément en avant mes coups de cœur pour certaines créations. Un clic dessus en tout cas vous permettra de les voir en plus grand.

Affiche exposition La mode des années 50
À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, Christian Dior révolutionne la mode. Il propose des jupes amples et longues, une taille marquée, des épaules menues. Et dessine la silhouette de la femme des années 50.

À lui seul, Christian Dior représente 49% du chiffre d'affaires de l'exportation de la couture française. Les couturiers sont masculins et ils emprisonnent la femme dans cette silhouette. Ce n'est qu'à son retour en 1974, à 71 ans, que Gabrielle Chanel ira à l'encontre de cette domination et definira une silhouette androgyne avec son tailleur, silhouette qui annoncera le bouleversement de la décennie suivante. D'autant qu'avec l'avènement du prêt-à-porter, de nombreuses maisons de haute couture disparaissent : de 106 maisons en 1946, on n'en comptera plus que 36 en 1958.

La première salle expose des modèles de jour. Le manteau et la robe de jour témoignent d'une époque où la femme se changeait plusieurs fois dans la journée, en fonction des événements et occasions. Sa tenue revêtait une grande importance ; c'était un véritable langage en soi. Dans cette salle, j'ai eu un coup de coeur pour le Manteau automne-hiver 1953 de Grès, en lainage et angora imprimé, d'une coupe que je trouve tout à fait assumable de nos jours. La robe de Givenchy à motif petits pois printemps-été 1953 est rigolote et fait partie d'une collection qui tourne autour des légumes. Une petite alcôve expose les modèles été et bain, et j'ai aimé l'ensemble jupe et bustier de Lanvin-Castillo (1955) encore une fois très portable de nos jours.

Ensemble jupe et bustier Lanvin-Castillo vers 1955 (source : Glamourparis)

La deuxième salle présente les tenues de soirée et la magnifique robe bustier de tulle et dentelle grise de Dior (plus précisément une robe de bal de 1954). Une merveille de finesse et de simplicité. 

Robes de soirée (source : FranceInter) - à gauche, la robe Dior en tulle et dentelle de 1954

Les robes de soirée permettent aux couturiers d'exprimer leur génie et d'utiliser des tissus et accessoires luxueux. Les robes sont longues et mettent en scène le corps en travaillant le mouvement et en en accentuant le charme et la langueur. Les épaules nues sont une constante. Une estrade est réservée aux robes noires : couleur du deuil jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, Chanel impose l'idée que le noir est une couleur qui sied particulièrement à la silhouette féminine, quelle qu'elle soit. La robe noire devient alors un incontournable du dressing.

Robes noires (source : La Dame de Pic)

Les tenues de soirée exposées mettent en valeur le travail des petites mains et des différences flagrantes de style apparaissent entre les créateurs : Fath a un côté exubérant et joyeux ; Heim est en général plus sobre.

Un couloir présente quelques éléments de lingerie, mais cela ne vaut pas l'exposition La mécanique des dessous au musée des Arts décoratifs. Je ne m'étendrai donc pas. Il mène à une salle exposant la robe de cocktail. À la fois robe de petit soir, robe de restaurant, robe de diner ou à danser... la robe de cocktail est une robe du soir, de longueur variable, qui est moins formelle, comme une robe d'après-midi en un peu plus chic. Elle est à la fois commode et élégante. Les accessoires permettent de cacher les épaules nues jusqu'à ce que l'heure de les montrer soit là. Elle disparaîtra au milieu des années 60, avant d'inspirer assez récemment à nouveau les couturiers.

Robes de cocktail (source : La Dame de Pic)

Des accessoires sont exposés dans chaque salle. On y note les grands gants, les petits chapeaux et les voilettes. Après les années 50, les femmes perdent l'habitude de porter des chapeaux dès qu'elles sortent, les réservant à certaines occasions uniquement. Au milieu des années 50, c'est aussi l'apparition du talon aiguille.

Une exposition vraiment intéressante et suffisamment documentée par de grands panneaux avant chaque salle. Ni trop ni trop peu, juste ce qu'il faut ; d'une qualité tout à fait correct pour quelqu'un qui, comme moi, s'intéresse au sujet sans être expert loin de là. Les robes sont bien visibles et il y a de la place pour circuler. Mais il est dommage de ne pas pouvoir prendre quelques photos juste pour des questions de droit.


Informations utiles :

Du 12 juillet au 2 novembre 2014
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h

Palais Galliera
10 avenue Pierre 1er de Serbie
75116 Paris
Tel : 01.56.52.86.00

Tarif : 8€
Tarif réduit : 6€

Site du palais Galliera ici

Commentaires

Lili Galipette a dit…
Très belle exposition en effet. Dommage que les robes soient présentées aussi densément au mètre carré, certaines auraient mérité plus d'espace.
J'avais beaucoup aimé "La mécanique des dessous" aussi.

Bonne idée de faire une visite entre midi et 2, il doit y avoir beaucoup mois de monde qu'un samedi après-midi...
La chèvre grise a dit…
@ Lili Galipette : c'est vrai qu'il y a beaucoup de modèles présentés, mais ils le sont assez intelligemment à mon goût car cela ne m'a pas gênée.
Autant que faire se peut, j'évite les expositions le weekend. C'est que je n'aime pas particulièrement la foule. Donc à la pause de midi ou en nocturne la semaine, au maximum :)
Alex Mot-à-Mots a dit…
Un style indémodable.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-Mots : je me suis demandée en sortant si la mode chez les hommes était aussi marquante...

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