Le journal de mon père [Jirô Taniguchi]
L’auteur : Après avoir adoré Quartier lointain de Jirô
Taniguchi, mangaka né en août 1947, voici un manga antérieur, Le journal de mon
père. Publié en français en 1999 et 2000 chez Casterman en 3 volumes, il est
disponible depuis 2004 en une version intégrale. Ce manga a obtenu le prix œcuménique
de la bande dessinée au Festival d’Angoulême en 2001.
L’histoire : Le héros de cette histoire s’appelle Yoichi Yamashita et travaille à Tokyo dans une agence de design. Apprenant la mort de son père, il revient après une très longue absence à Tottori, la ville qui l’a vu grandir. Au cours d’une veillée funèbre très arrosée, le passé des années 50 et 60 ressurgit : l’incendie qui a ravagé la ville et la maison familiale, le dur labeur pour la reconstruction, le divorce de ses parents, ses souffrances d’enfant… Lors de cette veillée, chaque membre de la famille apporte un éclairage nouveau sur la personnalité de ce père que Yoichi tenait jusque-là pour responsable du désastre familial. Le fils réalise finalement, mais trop tard, qu’il a sans doute été le seul responsable de leur douloureuse incompréhension.
Mon avis : C’est avec un grand plaisir que je me suis
plongée dans ce manga. En regardant un peu la vie de Jirô Taniguchi, on
remarque que pas mal d’éléments de ce récit sont autobiographiques : l’époque,
le père coiffeur, l’incendie de la ville, le laps de temps avant de retourner
dans le nid familial… L’auteur semble s’être largement inspiré de ses souvenirs
d’enfance à Tottori, tout comme pour Quartier lointain d’ailleurs, sans être pour autant un récit réellement autobiographique pour autant. Cela donne
une vraie douceur à l’histoire, beaucoup d’émotions, mais tout en retenue.
L’histoire est simple, centrée sur les relations entre êtres
humains, l’importance d’un animal de compagnie pour ne pas s’isoler
complètement. Le tout est rythmé par des scènes de la vie quotidienne. Il y a un décalage profond entre les sentiments du
narrateur, les souvenirs qu’il peut garder, et la réalité des événements,
apportée par différents protagonistes lors de la discussion lors de la veillée
funèbre. Regrets, rancœurs, tout est exposé, enfin, et se délite par la force
de la parole. Le pardon est a porté de main. Une part belle est réservée, par
le biais des dessins, aux silences et aux non-dits, qui sont eux aussi porteurs
de sens. Quand un fils finit par comprendre son père et les choix de vie qu’il
a faits, il quitte alors définitivement l’enfance pour passer dans l’âge adulte.
Les dessins, justement, tout en finesse et précision, servent
magnifiquement le récit. Le rythme des cases notamment, est vraiment
intéressant : il véhicule à la fois le côté confortable du foyer tout en séquençant
l’histoire.
Encore une fois, un excellent manga que je conseille et que j'ai adoré.
Le journal de mon père, de Jirô Taniguchi
Casterman
Novembre 2007
Il faut vraiment que je le relise <3 (mais j'ai peur de pleurer si je le fais maintenant xD)
RépondreSupprimer@ Lelf : un très beau livre, positif malgré le décès du père. Le pardon et l'amour sont possibles.
RépondreSupprimerImpossible de me rappeler si j'ai lu un titre de l'auteur...
RépondreSupprimerPar contre, je vais essayer de profiter de mon passage à la bibli ce weekend pour dégotter ce titre-là.
Je crois que tu as lu les deux "must-read" de l'auteur La chèvre : "Le journal de mon père" et "Quartier lointain" !
RépondreSupprimerIl faudrait que les relisent d'ailleurs, j'ai tendance à les confondre...
Il parait que "Le gourmet solitaire" est pas mal aussi... à voir !
@ C'era una volta : il faut, c'est une ambiance à découvrir.
RépondreSupprimer@ Loesha : ce sont des titres qui se lisent et se relisent. En plus, j'aime le format. Je pense que je vais noter "Quartier lointain" pour un futur cadeau de Noël.