Exposition : Jeanne Lanvin


Comme je ne travaille pas très loin du Palais Galliera, je prête un peu plus d'attention désormais aux expositions que le musée de la mode peut proposer. Pourtant, je ne suis pas une fan modesque ni une experte, loin s'en faut. J'avais donc noté cette exposition mais elle n'évoquait pour moi pas grand chose. Comme j'ai pu bénéficier d'une entrée gratuite, j'y suis tout de même allée faire un tour. Et c'est une exposition intéressante, avec une centaine de pièces, qui est présentée au visiteur.
©Pierre Antoine

Il faut savoir que Lanvin est la plus ancienne maison de couture française encore en activité. Jeanne Lanvin, née en 1867 et morte en 1946, c'est l'art de la matière et de la transparence, des broderies, des surpiqûres, des entrecroisés et des découpes. Elle a des motifs de prédilection : la marguerite, la cocarde, le nœud ou les motifs géométriques. Les coupes sont au final assez simple et laissent la part belle à la matière et aux petites mains qui exercent leur magie de brodeuses.

©Pierre Antoine - Robe "Lesbos" à gauche satin de soie vert absinthe, broderies de perles de verre et de tubes argentés, 1925 - Robe "Salambo" à droite Crêpe vert et gris, broderies de perles en verre turquoise et de perles noires, 1925
Jeanne Lanvin débute comme modiste en 1885 et ouvre une boutique dès 1889. Après la naissance de sa fille Marguerite en 1897, celle-ci devient sa première source d'inspiration. Jeanne va créer un département Enfant, puis une multitude d'autres suivront (lingerie, mariée...). L'exposition présente d'ailleurs également des chapeaux et des modèles enfants.

Dessin Maison Lanvin « La Cavallini & Rita », 1925. © Patrimoine Lanvin

©Pierre Antoine - « La Cavallini », robe du soir, 1925 Taffetas noir décoré d’un nœud brodé de fil argenté, de perles, strass et perles fines
La pièce la plus célèbre de la maison, c'est la "robe de style". "Elle s'orne de volants, de pétales.  De dentelle de rubans d'une cocarde ou d'un nœud parfois surdimensionné, comme sur La Cavallini. La jupe est très évasée, montée sur cerclettes, toujours longue en dépit des courants de la mode, qui met en valeur la finesse de la taille, le corsage très ajusté l'opposent radicalement à la silhouette tubulaire des années 1920."

L'exposition rend bien compte des différentes influences et des préoccupations de l'époque qui se retrouvent dans la mode. Le Japon et la Russie notamment, pour cette société qui s'emballe pour les folklores, avec l'arrivée des Russes blancs à Paris, à partir de 1920. On retrouve également de nombreuses références aux monde médiéval et à la vie religieuse : blason, aspect de cuirasse, armure, chasuble.
©Pierre Antoine - Manteau en taffetas noir, broderies de paillettes dorées superposées, 1937
La scénographie est agréable et le visiteur peut déambuler facilement. L'ambiance met bien en valeur les pièces présentées et les présentations sont accessibles à tous. J'ai particulièrement apprécié qu'on nous présente à la fois les dessins et les modèles, ce qui permet de se rendre compte de l'importance du tissu choisi. Sur La Cavallini par exemple, à voir le dessin, je projetais un tissu velours et non du taffetas, ce qui donne une tout autre aura à la robe.

Une exposition intéressante et habillement construite, qui ne s'adresse pas uniquement aux connaisseurs mais bien à tout un chacun. N'hésitez pas à y faire un tour !

Et je termine en remerciant le musée Galliera : pour préserver les pièces exposées, les photographies ne sont pas autorisées. Mais on m'a gentiment proposé des visuels pour illustrer mon billet et vous donner, j'espère, encore plus envie d'aller y faire un tour.

Informations utiles :

Du 8 mars au 23 août 2015 
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h

Palais Galliera
10 avenue Pierre 1er de Serbie
75116 Paris
Tel : 01.56.52.86.00

Tarif : 9€
Tarif réduit : 6€

Site du palais Galliera ici

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Une exposition qui doit être magnifique.
Leiloona a dit…
J'ai adoré cette expo ! ♥ Des yeux de petite fille face aux tenues.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-Mots : c'est très différent des expositions qui m'attirent habituellement mais j'aime avoir cet œil innocent et amateur.

@ Leiloona : oui, une expo très sympa. On essaie de s'imaginer à cette époque.

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