Le grand n'importe quoi [J.M. Erre]

Un an après ma lecture d'un deuxième roman de J.M. Erre, Prenez soin du chien, que j'avais beaucoup aimé, c'est avec grand plaisir que j'ai accepté la proposition de Babelio de découvrir le tout dernier né de l'auteur, ce Grand n'importe quoi.

L'histoire : Samedi 7 juin 2042, 20h42. Durant cette minute qui n'en finit jamais, de nombreux personnages vont se croiser dans les rues d'un petit village après l'apparition d'une soucoupe volante et la tentative d'enlèvement d'un villageois par des extraterrestres. Parmi eux, on suivra notamment le destin d'Arthur, un réfugié monégasque qui n'aurait jamais dû se rendre à une soirée costumée pleine de culturistes ; de Lucas, un romancier en panne d'inspiration qui n'aurait jamais dû ouvrir sa porte à Marilyn Monroe ; du Grand Joël, auteur de L'incroyable Révélation, un modeste essai qui apporte une réponse définitive aux plus grands mystères de l'univers ; d'Angelina, maire du village et conceptrice d'une technique imparable pour échapper aux angoisses existentielles ; et de J-Bob et Francis, les philosophes du bar local, qui commentent l'action avec l'ampleur lyrique d'un chœur antique (ou presque).

Mon avis : Voici du très grand et du très joyeux n'importe quoi. Vous serez prévenus ! Dans la lignée de ces précédents romans, J.M. Erre nous livre là un excellent cru. Rappelez-vous de Bill Murray dans Un jour sans fin. Vous aurez une idée de ce qu'Arthur peut vivre. Mais pour être plus proche de la vérité, ajoutez-y un soupçon de paradoxe de Fermi, une pincée de physique quantique, quelques références au Guide du voyageur intergalactique et 2001 odyssée de l'espace, le tout mâtiné d'un humour absurde digne du grand Tom Sharpe, et vous savez à quel point je peux aimer Tom Sharpe !

Ne cherchez pas à lire la 4e de couverture. Ne cherchez pas à savoir si l'histoire vous plaira. Parce que l'histoire, il n'y en a pas une, il y en a plusieurs. Des personnages tous plus loufoques les uns que les autres. L'auteur s'en donne à cœur joie et nous fait rire. Ne doutez pas un instant de l'énorme travail fourni pour écrire ce roman, plein de références légères car chacun saura reconnaître celles qu'il connait, mais aussi de jolies réflexions sur l'Homme et ce qu'il attend.

C'est drôle, c'est décalé, c'est dépaysant, c'est... je n'ai plus les mots. À part pour vous le conseiller très très fortement !

"Le capitaine Jean-Scrt@wysqdto&é posa sur Qzywkkvyz ses huit yeux humides d'affection virile et lui demanda de passer la cinquième sur ce ton martial qui faisait durcir les tentacules de tous les octopodes à frange tubulaire de la constellation d'Orion aux étoiles d'Andromède. Puis il se ventousa au pare-brise du vaisseau amiral dont les brinzingueurs pétrodaient à plus de dix mille glazoudes et plongea ses regards dans le vide intersidéral plein de débris sidérants". (p°27)

Le grand n'importe quoi, de J.M. Erre
Buchet Chastel
Février 2016

Commentaires

keisha a dit…
Merci pour ce passage final! Je le voulais, je le veux!!!(à ce jour j'ai lu tous les romans précédents de l'auteur, faut dire)
XL a dit…
moi aussi j'adore et tu en as d'autres à découvrir... puisque tu lis un peu de BD aussi je te recommande dans la famille Erre le frère qui signe un blogue et des albums Une année au lycée, à bientôt
La chèvre grise a dit…
@ Keisha : oui, c'est un bon !

@ XL : j'ai vu ça effectivement en préparant mon article. D'autant que je suis (de loin il est vrai), le blog de son frère et je n'avais jamais tiqué sur les noms :)
Alex Mot-à-Mots a dit…
J'avais trouvé très drôle son roman sur Sherlock, alors je note ce titre !
Un roman qui passera par moi , je suis fan. Merci pour ce beau billet.
c'era una volta a dit…
Je ne connais pas du tout, du tout, du tout cet auteur...

ça a l'air d'être totalement déjanté ^^

Si l'envie me prend de lire et rire en même temps, je saurai quoi chercher maintenant.
Et tiens, puisque tu en as lu plusieurs de cet auteur, entre tous, pour commencer, lequel me recommandes tu?
La chèvre grise a dit…
@ Stellade : les beaux billets sont tellement faciles avec les beaux romans...

@ C'era : j'ai une tendresse particulière pour mon premier de l'auteur "Le mystère Sherlock". Et pourtant, je ne suis pas une inconditionnelle de Sherlock Holmes.
dasola a dit…
Bonjour La chèvre grise, en voilà une bonne nouvelle, un nouveau JM Erre, je le note. Bonne après-midi.

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