La maison des Turner [Angela Flournoy]

L'auteur : Angela Flournoy est une professeur et auteur américaine. La maison des Turner est son premier roman, retenu dans bon nombre de sélections de prix littéraires aux États-Unis.

L'histoire : Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d'un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d'une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père.

Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n'a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là.

Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l'avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s'il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l'avenir des Turner et de leur maison ?

Mon avis : Francis le père, en 1944. Il quitte le Sud direction Détroit. Il espère pouvoir devenir pasteur mais ne trouve que des petits boulots. Il préfère boire ses maigres salaires plutôt que d’envoyer de l’argent à sa femme, qui en plus de s’occuper de Cha-Cha leur fils ainé, doit se mettre au service des blancs pour subsister.

Détroit en 2008. Viola vit chez Cha-Cha. Sa maison n’est pas fini de payer et elle doit encore 40 000$ à la banque. Pourtant la crise des subprimes est passée par là et la maison ne vaut désormais pas plus de 4 000$ à la revente. La moitié de ses 13 enfants se réunissent pour essayer de trouver une solution. Troy, vétéran et désormais policier, essaie de magouiller. Lelah la benjamine tente de surmonter son addiction au jeu.

Nous allons naviguer entre ces deux périodes, entre passé et présent pour comprendre ce qu’il est advenu de cette famille unique et pleine de vie. Des épreuves et des moments de joie vécus par une famille aux liens familiaux qui parfois se distendent, mais aussi en toile de fond les grandes questions qui minent l’Amérique : le racisme, le rapport aux forces de l’ordre pour la population noire, les addictions au jeu ou à l’alcool, le chômage…

Je n’ai malheureusement pas réussi à me laisser emporter dans ce récit. Je n’ai pas trouvé le côté drôle promis par le bandeau, et pour une saga familiale d’une famille de 13 enfants, toute la lumière est prise par l’aîné et la benjamine, laissant les autres membres bien trop à l’écart. Le parcours de vie des parents est ce qui a le plus retenu mon attention, comme un témoignage de ce qu’était l’Amérique des années 50 pour un couple noir. Mais ces passages sont trop peu nombreux et on ne voit guère où l’auteur veut en venir pour le reste. À moins peut être de considérer que le vrai personnage de ce roman est la ville de Détroit, de son épanouissement industriel à son déclin le plus total.

Bref, une lecture qui ne m’a pas convaincue, même si je remercie Les Escales et Netgalley pour cette occasion.

La maison des Turner, d'Angela Flournoy
Traduit par Anne-Laure Tissut
Les Escales
Août 2017

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Même si j'apprécie que les villes soient aussi un personnage à part entière, je ne pense pas lire ce roman qui ne t'a pas convaincu.

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Musée du Quai Branly #4 : Amériques

Thérapie [Sebastian Fitzek]