Joséphine Baker [ Catel et Bocquet]

Les auteurs : Catel, alias Catel Muller, née en août 1964 à Mulhouse, est une auteur de bandes dessinées et illustratrice française. C'est en tant qu'illustratrice d'ailleurs qu'elle collabore ici avec José-Louis Bocquet, né en août 1962, romancier, journaliste, éditeur et scénariste de bandes dessinées.

L'histoire : Joséphine Baker a 20 ans quand elle débarque à Paris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l'idole des Années Folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon. Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s'impose comme la première star noire à l'échelle mondiale, de Bueno Aires à Vienne, d'Alexandrie à Londres.

Après la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine décide de se vouer à la lutte contre la ségrégation raciale. La preuve par l'exemple : au cours des années 1950, dans son Château des Milandes, elle adopte douze orphelins d'origines différentes, la tribu arc-en-ciel.

Elle chantera l'amour et la liberté jusqu'à son dernier souffle.

Mon avis : À la lecture de cette biographie en forme de roman graphique, je me suis rendue compte que je ne connaissais pas du tout Joséphine Baker (1906-1975). Comme beaucoup j’imagine, je n’avais en tête que l’image d’une star du Music Hall dansant à moitié nue avec des bananes en guise de jupe et faisant des grimaces. Autant vous dire que grâce à Catel et Bocquet j’ai découvert qu’elle était bien plus que cela.

Les auteurs commencent par sa naissance pour poser le contexte : la ségrégation qui pèse sur les noirs américains dans ce début de XXe siècle. C’est là que va se développer la personnalité si forte et si vive de Joséphine Baker, femme éprise de liberté, passionnée et passionnante, qui vivra milles aventures. Si elle était indubitablement utopiste, ses combats auront fait avancer les mentalités.

Le roman est découpé en chapitres assez courts abordant chacun une année, ce qui fait certes avancer rapidement l’histoire, sans temps mort, mais provoque de grosses ellipses parfois compliquées à raccrocher. On saute de moment clé en moment clé, sans avoir de vraie unité dans le récit, ce qui fait un peu retomber l’enthousiasme.

Les auteurs s’attardent aussi trop à mon goût sur les évocations des différents grands noms qu’elle a pu croiser, artistes, politiques et intellectuels, la faisant largement passer pour une croqueuse d’hommes qui se donnait à tous. Il faut attendre les derniers chapitres pour découvrir une Joséphine profondément attachée à la France au point de s’engager au côté des soldats pendant la Seconde guerre mondiale et la genèse de sa tribu arc-en-ciel. Et son amour du spectacle et de la scène, jusqu’au bout.
Planche page 10 Joséphine Baker, de Catel et Bocquet
Le dessin de Catel est étonnant, avec ces aplats noirs et blancs qui donnent de la profondeur et de vitalité aux situations. Le graphisme rend à merveille la vivacité du personnage.

Malgré quelques défauts, cet album est un excellent moyen de découvrir cette immense dame, à la fois artiste et femme engagée dans de nombreux combats. Un bel hommage !

Joséphine Baker, de Catel & Bocquet
Casterman écritures
Septembre 2016

Commentaires

keisha a dit…
Lu (mais pas de billet) j'ai un peu manqué d'enthousiasme, ça virevolte un peu beaucoup (et puis je connaissais déjà beaucoup de l'histoire)
La chèvre grise a dit…
@ Keisha : c'est vrai que ça manque d'un souffle qui nous emporte vraiment. Ça papillonne d'une situation à l'autre. Mais comme je ne connaissais vraiment rien, j'ai apprécié de découvrir davantage cette femme extraordinaire.
Alex Mot-à-Mots a dit…
Le dessin m'aurait fait reculer, mais pourquoi pas.
nathalie a dit…
Moi je n'aime pas trop ce duo, je trouve ça hyper plan plan et chronologique, ça manque de lignes de force. Je m'ennuie en les lisant... vraiment pas pour moi !

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques