BD Express #15

L'assassin qu'elle mérite, de Lupano et Corboz

Vienne, 1900. Deux riches noceurs, désabusés et cyniques portent un regard impitoyable sur ce milieu artistique viennois de la Sécession qui prétend révolutionner l’art. Un soir d’ivresse, ils font le pari de transformer un jeune homme pauvre en ennemi de la société, de le façonner à leur guise, comme une œuvre d’art vivante. Ils choisissent le jeune Victor qui passait par là. À leur côté, le jeune homme va découvrir des plaisirs insoupçonnés derrière les murs de la plus prestigieuse maison close de Vienne. Un monde de volupté et de raffinement s’ouvre à lui. Un monde dans lequel il y a la merveilleuse Mathilde. Un monde qui n’est pas le sien.
Quel sera le prix à payer pour que le rêve se poursuive ?

Mon avis :  Mouais. Autant j'aime bien Lupano d'habitude, autant sur cette série je suis largement restée sur ma faim. Les dessins sont beaux mais peut être trop parfaits, trop glacés. Quant à l'histoire, elle s'inscrit dans un contexte historique totalement exploité mais pas assez détaillé à mon goût. D'autant que c'est un épisode que je connais peu. Victor est le jouet d'une classe à laquelle il n'appartient pas et dont il ne connait pas les codes. Il devient vite incontrôlable, même pour ses créateurs. La tension monte habilement mais le tout se termine un peu en queue de poisson.



Un bus passe..., de Mizu Sahara

Chaque jour, le bus suit sa route, transportant autant de “souhaits” et “d'espoirs” que de passagers et donnant parfois naissance à de belles histoires…
Des avions dans le ciel pouvant exaucer des vœux, une promesse échangée pendant la saison des cerisiers, une parole qu'on n'a pas pu transmettre… Ce recueil d'histoires courtes d'une douce pureté a pour toile de fond l'arrêt de bus où vont et viennent des milliers d'âmes.

Mon avis : Un recueil qui montre toute la difficulté des Japonais de dire leurs sentiments. Ça peut parfois voir un côté exaspérant pour nous occidentaux de les voir tourner autour du pot, et les histoires sont de qualité inégale, mais l'ensemble donne une atmosphère particulière, douce amère qui a un certain charme. Pas sûre cependant d'en garder un grand souvenir.


Black Op, de Desberg et Labiano

Au cœur de l'empire américain - entre une morale puritaine très stricte et une absence totale de scrupule lorsqu'il s'agit de défendre l'hégémonie des USA -, deux amis d'enfance engagent la CIA dans une opération périlleuse : en pleine Guerre froide, relancer la mafia russe pour mieux combattre le communisme de l'intérieur. Ainsi apparaissent l'un après l'autre les acteurs d'une menace qui risque, aujourd'hui plus que jamais, d'exploser au grand jour. Les États-Unis ont toujours eu l'art de créer eux-mêmes leurs meilleurs ennemis.

Mon avis : Je m’attendais à quelque chose d’assez proche de I.R.$ dans le genre, et effectivement, il y a des similitudes. Le dessin de Labiano est loin de m’avoir convaincue mais reste efficace pour ce genre de récit. La déception vient plus des personnages, auquel on ne s’attache à aucun moment. Il faut dire que les différents éléments narratifs sont longs à se mettre en place, n’aidant pas à se projeter dans le récit. Avec une double narration entre 1967 et 2004, le scénario est forcément complexifié, passionnant mais parfois brouillon. J’aurais aimé découvrir deux styles graphiques différents pour aborder les deux époques.

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