De briques et de sang [Hautière et François]

Les auteurs : Régis Hautière est un scénariste français de bande dessinée né en juillet 1969. Il s'allie ici au dessinateur français David François, né en février 1983.

L'histoire : Octobre 1936. À l’occasion du décès de son père, dont elle vient d’accompagner la fin, une femme évoque de douloureux souvenirs, vieux de plus de vingt ans. Une affaire terrible et secrète, un fardeau dont elle peut enfin s’alléger, puisque tous ses protagonistes ont disparu.
Janvier 1914. À Guise, dans l’Aisne, la police retrouve le corps d’un ouvrier fondeur assassiné. Puis, quinze jours plus tard, celui d’une veuve, dont tout indique qu’elle a été victime du même assassin. L’enquête d’un journaliste de "L’Humanité" spécialisé dans les faits divers va être l’occasion de découvrir le contexte fascinant de ces morts violentes : le « familistère », communauté ouvrière fondée par un patron « social » et visionnaire – une expérience de socialisme réel qui aurait anticipé de plusieurs décennies l’émergence du collectivisme soviétique…

Mon avis : Emprunté totalement par hasard à la bibliothèque, je ne savais pas à quoi m'attendre en commençant ma lecture et ce fut une belle surprise à plusieurs égards.

D'abord l'histoire, et ce bâtiment que je ne connaissais pas mais que j'ai bien l'intention de découvrir "en vrai" prochainement, ce Familistère de Guise, qui créé un monde à part dans lequel nous entrainent les auteurs. Construit à partir de 1859 d’une conception utopique de Jean-Baptiste Godin, il visait à proposer aux ouvriers travaillant dans son usine tout un complexe immobilier comprenant des logements bien sûr, mais aussi pouponnière, école, commerces, piscine… le tout géré de façon collective.

Le récit se déroule en 1914 et mêle intrigue policière et reconstitution historique donc pour entretenir l’intérêt du lecteur. Les deux aspects sont savamment dosés et construits pour que l’un ne prenne pas le pas sur l’autre. Les particularités du lieu sont bien exploitées dans le scénario. La trame narrative a un certain classicisme assumé qui ne nuit pas à l’ensemble.


Quant au dessin de David François, il est beau, avec un petit côté aiguisé qui exacerbe le caractère des personnages et rappelle que nous sommes à l’aube d’un ère sombre où le sans va couler à flot.


De briques et de sang, de Hautière et François
Éditions Casterman
Octobre 2010

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