Exposition : La lune, du voyage réel aux voyages imaginaires
Le 21 juillet 1969, l'Homme posait le pied sur la Lune. Des cinquante ans de cette date historique est née l'exposition proposée par Le Grand Palais. Le musée offre aux visiteurs un parcours qui part de la science pour aborder les croyances et l'art.
Une du journal Ouest France du 21 juillet 1969 |
Lever de Terre, Apollo 11, juillet 1969, photo réalisée par Michael Collins |
L'exposition commence avec la fameuse mission Apollo XI : pendant que Michael Collins restait en orbite, Neil Armstrong et Buzz Aldrin, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, marchaient sur la Lune. Quelques objets qui ont accompagnés les astronautes lors de ce voyage sont présentés, ainsi que des photographies de l'événement. Rappelons que lors de leur retour sur Terre, les trois astronautes furent placés en quarantaine car on craignait la contamination. Quant à l'image de la trace de pas sur le satellite terrestre, il s'agit surtout de poussière, la roche étant bien trop dure pour imprimer. Et notons aussi qu'on ne voit pas les étoiles depuis la Lune.
En 1972, les missions sont arrêtées : on n'enverra plus que des robots, pour des raisons de coûts et de risques.
From Walden to space, Chapter II / The Hut 2015 de Stéphane Thidet |
En 1972, les missions sont arrêtées : on n'enverra plus que des robots, pour des raisons de coûts et de risques.
Cet exploit s'inscrit dans une tradition de fantasme littéraire fort : nous connaissons tous Tintin et son Objectif Lune dont la forme de la fusée est inspirée par les missiles nazis. Les vraies fusées sont composées d'éléments détachables et on peut voir la reproduction d'un vaisseau Mercury qui fut mis en orbite autour de la Terre. Cinéma et littérature ont largement puisé dans cet imaginaire pour proposer des récits de science-fiction.
Longtemps, la course aux astres fut interdite aux femmes et aux hommes de couleur. Des œuvres d'artistes mettent en lumière cette ségrégation en travaillant matières et couleurs.
La Lune observée à la lunette, dessin daté du 26 juillet 1609, par Thomas Harriot |
Avant de pouvoir aller sur la Lune, celle-ci fut l'objet de beaucoup d'observations. C'est en dérivant une lunette militaire construite pour l'observation terrestre que naît la première lunette tournée vers le ciel, objet qui va se perfectionner au fil des siècles jusqu'à l'invention du télescope, et permettre une cartographie de plus en plus précise. L'exposition présente la première cartographie, de Thomas Harriot, qui rappelle furieusement le dessin du Petit prince de Saint-Exupéry. Aujourd'hui, on utilise toujours la cartographie initiée au XVIIe siècle, avec les mêmes noms de lieux.
Lunes, 2019 d'Ange Leccia |
Le paysage bleu, 1949 de Marc Chagall |
Francesca di Rimini, 1837, William Dyce |
Horloge astronomique, 1699 |
Au-delà de l'astre, la Lune c'est aussi un symbole spirituel et religieux qui a pris de multiples formes. Rien que dans la mythologie grecque, on parle de la triade lunaire : Hécate représente la nouvelle lune, symbolisant la mort ; Séléné est le pleine lune, symbolisant la maturité ; Artémis est le croissant de lune, symbolisant la naissance. On voit bien que les représentations spirituelles de la Lune rythment le passage du temps, le cycle et le changement. Si la Lune est souvent représentée par une figure féminine ce n'est pas toujours le cas, comme pour les Égyptiens par exemple.
Lunatique neonly n°3, 1997 de François Morellet |
Pour les artistes, travailler le thème de la Lune, c'est travailler la réflexion, les jeux de lumière, l'amour ou encore la mort. La Lune est aussi souvent un symbole dont la signification peut varier largement, parfois même d'un opposé à l'autre : de l'inconstance à l'immaculée conception, de la stérilité à la fécondité,... elle a toujours quelque chose de magique et d'émerveillant. Disséminé jusqu'ici par petites touches dans les salles, la fin de l'exposition aborde pleinement l'aspect esthétique.
Clair de lune sur le port de Boulogne, 1869, Edouard Manet |
Un des six croissants en argent, symboles de l'Immaculée Conception avec symboles incaiques |
Si j'ai apprécié cette exposition, j'aurais aimé que l'aspect non occidental soit davantage abordé. Mais l'éclectisme des œuvres présentées est une belle originalité.
Du 03 avril au 22 juillet 2019
Tous les jours sauf le mardi, de 10h à 20h, nocturne le mercredi jusqu’à 22h
Grand Palais
3 avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
Tel : 01.44.13.17.17
Tarif : 14€
Tarif réduit : 10€
Site du Grand Palais ici
J'ajoute ma touche pour l'aspect non occidental. Il y a quelques années ont été exposées à Arles des photos de Cristina De Middel, sur un programme spatial qui n'a jamais abouti, celui de la Zambie. Si tu tapes "The Afronauts Cristina de Middel " sur google image, tu vas voir, c'est assez incroyable. Des images pleines de poésie.
RépondreSupprimeret le texte de présentation de l'expo : https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/475/cristina-de-middel
@ Nathalie : super merci, voilà qui permet de poursuivre un peu le voyage !
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