Entre deux mondes [Olivier Norek]
Après avoir totalement adhéré à la plume d'Olivier Norek dans les aventures de son capitaine Coste, il était évident que je poursuivrais mes lectures de l'auteur. Voici qui est chose faite avec son quatrième roman, Entre deux mondes.
L'histoire : Adam a découvert en France un endroit où l'on peut tuer sans conséquences.
Mon avis : Toujours sur un volet social, Olivier Norek s'intéresse cette fois plus particulièrement à un sujet d'actualités brûlant : les migrants. Il va plonger le lecteur dans l'histoire d'Adam, parti de Syrie direction l'Angleterre, et qui va échouer à Calais, au bout de l'enfer. Pourquoi, comment, je vous laisse le découvrir. Car ce roman va bien au-delà de l'aventure vécue par le personnage principal. Il met en lumière une situation déchirante, où chaque partie est perdante. Les migrants sont bloqués dans la Jungle, sans possibilité d'atteindre ce fantasme d'eldorado, ce pays qui se trouve pourtant si près, de l'autre côté de la mer. Pour eux, les politiciens ont créé un statut bâtard, celui de potentiels réfugiés. Du coup, impossible de les déloger, de les aider, de leur proposer la moindre solution. Impossible aussi d'exercer la moindre justice dans ce camp, qui devient une zone où la violence règne.
Travail totalement schizophrène demander aux policiers de Calais, qui une fois pris leurs fonctions, ne pourront jamais en changer. Les mutations sont impossibles. Car personne ne voudrait venir s'il connaissait les conditions : ils ne font que panser ce qu'ils peuvent, avec des moyens dérisoires. Sans illusions, usés jusqu'à la corde. Témoins du désespoir des migrants comme de celui des riverains, qui voient le tourisme s'évaporer, le commerce impossible tant tout est focalisé sur cette Jungle. Deux mondes qui se télescopent. Et entre les deux, les forces de l'ordre dont on ne sait comment elles tiennent ; dont on comprend, sans excuser nullement, comme elles peuvent en arriver à des bavures tant elles sont elles aussi abandonnées de tous.
Avec une écriture d'une simplicité effrayante, passant d'un point de vue à l'autre, Olivier Norek suscite chez le lecteur des émotions fortes, passant de l'espoir au désespoir en un claquement de doigts, mais toujours avec beaucoup d'humanité. Il appuie pile sur le problème : ce désastre flagrant qui se tient aux portes de l'Angleterre, sur le territoire français, et dont tout le monde détourne les yeux, espérant qu'en l'ignorant, la situation ne pétera pas. Et surtout, il ne fait que donner des faits, à chacun d'en faire ce qu'il veut.
Ce roman devrait devenir un film d'ici l'année prochaine. En espérant que cette adaptation saura toucher autant les spectateurs que cette lecture a été forte pour moi, montrer à quel point derrière cette horrible situation, se cache toujours des personnes dont il ne faut pas nier l'humanité.
Travail totalement schizophrène demander aux policiers de Calais, qui une fois pris leurs fonctions, ne pourront jamais en changer. Les mutations sont impossibles. Car personne ne voudrait venir s'il connaissait les conditions : ils ne font que panser ce qu'ils peuvent, avec des moyens dérisoires. Sans illusions, usés jusqu'à la corde. Témoins du désespoir des migrants comme de celui des riverains, qui voient le tourisme s'évaporer, le commerce impossible tant tout est focalisé sur cette Jungle. Deux mondes qui se télescopent. Et entre les deux, les forces de l'ordre dont on ne sait comment elles tiennent ; dont on comprend, sans excuser nullement, comme elles peuvent en arriver à des bavures tant elles sont elles aussi abandonnées de tous.
Avec une écriture d'une simplicité effrayante, passant d'un point de vue à l'autre, Olivier Norek suscite chez le lecteur des émotions fortes, passant de l'espoir au désespoir en un claquement de doigts, mais toujours avec beaucoup d'humanité. Il appuie pile sur le problème : ce désastre flagrant qui se tient aux portes de l'Angleterre, sur le territoire français, et dont tout le monde détourne les yeux, espérant qu'en l'ignorant, la situation ne pétera pas. Et surtout, il ne fait que donner des faits, à chacun d'en faire ce qu'il veut.
Ce roman devrait devenir un film d'ici l'année prochaine. En espérant que cette adaptation saura toucher autant les spectateurs que cette lecture a été forte pour moi, montrer à quel point derrière cette horrible situation, se cache toujours des personnes dont il ne faut pas nier l'humanité.
"Des gamins, des jeunes, des adultes. Uniquement des hommes. De la pauvreté. De la misère. De la dignité pourtant. Pas de tristesse." (p°138)
Entre deux mondes, d'Olivier Norek
Éditions Michel Lafon
Octobre 2017
Il va pas être facile de faire une adaptation aussi juste que ce roman. Parce que ça tient pas à grand chose qu'il sonne faux, maladroit ou simpliste.
RépondreSupprimer@ Nicolas : tout à fait d'accord. L'ensemble tient par un équilibre subtil qui montre le talent de l'auteur mais sera une véritable gageure pour un réalisateur !
RépondreSupprimerMerci pour l'info sur l'adaptation. Je ne manquerai pas de regarder le film.
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