Le jour des morts [Nicolas Lebel]

L'auteur : Après son premier roman L'heure de fous, Nicolas Lebel persiste avec une suite des enquêtes du capitaine Mehrlicht.

L'histoire : Paris à la Toussaint. Le capitaine Mehrlicht, les lieutenants Dossantos et Latour sont appelés à l'hôpital Saint-Antoine : un patient vient d'y être empoisonné. 
Le lendemain, c'est une famille entière qui est retrouvée sans vie dans un appartement des Champs-Élysées. Puis un couple de retraités à Courbevoie...
Tandis que les cadavres bleutés s'empilent, la France prend peur : celle qu'on surnomme bientôt l'Empoisonneuse sévit et semble décimer, au hasard, des familles aux quatre coins de France depuis plus de quatre décennies. Les médias s'enflamment alors que la police tarde à arrêter la coupable et à fournir des réponses : qui est cette jeune femme d'une trentaine d'années que de nombreux témoins ont croisée ? Comment peut-elle tuer depuis quarante ans et en paraître trente ? Surtout, qui parmi nous sera sa prochaine victime ? Dans la tornade médiatique et la vindicte populaire, chacun reconnaît la tueuse - elle est une voisine, une sœur, une ex -, et la chasse aux sorcières s'organise.
Mais derrière l'Empoisonneuse, c'est la Mort elle-même qui est à l’œuvre, patiente et inexorable : nul ne lui échappera.

Mon avis : Voici longtemps que ce deuxième tome des aventures du capitaine Mehrlicht et de son équipe trainait sur mes étagères. Il aura fallu la blogosphère pour me le rappeler et c’est avec plaisir que j’ai retrouvé la plume de l’auteur si doué pour faire naître un grand sourire sur les lèvres du lecteur grâce à la verve du capitaine, son ton pince sans rire et ses répliques acerbes qui font mouche à tous les coups.

Si l’enquête en elle-même est peu crédible, les magouilles politico-policières sont plus intéressantes à suivre : le jeune Guillaume, stagiaire imposé à Mehrlicht par sa hiérarchie, en est l’illustration parfaite. Népotisme à tout va, corruption, collusion avec les média… l’ensemble étant parfois relayée par la foule qui veut s’apaiser dans le sang, prompte à réclamer vengeance à n’importe quel prix. Mais cette histoire tient en fait surtout à la galerie de personnages présentée, qu’on retrouve à chaque page avec un grand plaisir. La verve de Mehrlicht donc, qui s’exprime encore plus lorsqu’il a de la répartie en face de lui. Son duo avec son ami Jacques est une pépite en la matière. Mehrlicht est un ronchon, misogyne par moment, prompt à la tirade revendicative, mais généreux aussi. La différence de caractères avec ses deux coéquipiers Dossantos et Latour amène à des échanges parfois cocasses qui font beaucoup rire, même si ces deux-là sont encore un peu trop caricaturaux. Et pour autant, l’émotion est bien là, elle se dessine doucement avant d’exploser dans une toute dernière ligne. Elle prend le lecteur aux tripes.

Une lecture distrayante sur l’histoire et jubilatoire par son style.

"Patron, je quitte jamais Paris. C'est religieux. C'est karmique ! Je suis allée en vacances en province une fois. J'ai été malade, j'ai failli mourir. Ca fait vingt ans. Mes vaccins sont toujours pas à jour... J'ai rien contre la province, je veux pas y aller, c'est tout ! Et puis, il y a des animaux dans tous les coins, des chiens qui vous foncent dessus, des renards, des sangliers complètement tarés. Des vaches qui chient partout. Je suis pas préparé mentalement... C'est comme pour la lune, les astronautes, ils ont un entraînement de fou..." (p°229)

Le jour des morts, de Nicolas Lebel
Éditions Marabout
Juin 2015

Commentaires

Il est dans ma pal et du coup ça me rappelle ...je dois le sortir! Merciiii
Faurelix a dit…
Stellade, on fonce ? On y va, on le lit ? Moi je suis prête !!!
Alex Mot-à-Mots a dit…
J'adore cette série, pour ses personnages.
dasola a dit…
Bonjour La chèvre grise, je trouve que c'est un écrivain intéressant. J'ai lu trois de ses romans, j'espère qu'il ne s'arrêtera pas là. C'est en tout cas avec Le jour des morts que j'ai découvert le Capitaine Mehrlicht. Bonne fin d'après-midi.

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