Un putain de salopard tome 1 : Isabel [Loisel & Pont]

Les auteurs : Après ma découverte cette année de Loisel et son Magasin général, véritable coup de cœur, il était sur que je retenterai l'aventure de cet auteur. C'est dans une publication récente que j'ai continuer, cette fois avec le premier tome d'une nouvelle série à venir, Un putain de salopard, en collaboration avec Olivier Pont au dessin.

L'histoire : Au cœur de la jungle menaçante, des destins se mêlent... souvent pour le pire.

Max, qui vient d’enterrer sa mère, se retrouve avec pour héritage deux photos d’elle et lui enfant quand ils vivaient au Brésil. Sur chacune d’elles, un homme différent. L’un d’eux serait-il son père ? Il plonge sur les traces de son passé, vers un camp forestier en Amazonie. Mais ses rêves d’aventure et d’exotisme buteront vite sur la réalité de cette jungle des années 70. Il découvre un territoire gangrené par la violence, les réseaux de prostitution et la loi du plus fort. Il s’appuiera sur un joyeux trio déluré dont deux infirmières françaises, et surtout sur une jeune brésilienne muette, Baïa, indispensable guide.

Dans la moiteur tropicale de cet environnement hostile, chacun poursuit ses buts et tente de survivre.

Mon avis : Est-ce que je serais devenue incapable de lire une série dont la fin ne serait pas encore disponible ? Car je n’ai pas été emballée par ce premier tome de cette nouvelle série. Ça peut aussi être une spécificité des scénarii signés Loisel, car je me souviens d’avoir été un peu déboussolée à la fin de ma lecture du premier tome du fameux Magasin général. Ici aussi, la trame met du temps à se mettre en place et on ne sait pas très bien quel personnage est au centre du récit. Il faudra je pense se laisser porter par l’ambiance globale de la série, mais c’est un peu difficile à faire sur un seul album, surtout s’il faut attendre encore des années avant d’avoir la suite de l’histoire, prévue il semble pour être complète en trois ou quatre tomes.

Planche Un putain de salopard
Autre défaut : le travail de François Lapierre, qui est à la mise en couleurs. Si le récit fleure bon le danger, les couleurs vives dans des dégradés de vert et d’orange empêchent de vraiment le ressentir, en tout cas pour les personnages principaux. J’ai connu Pont plus inspiré dans Où le regard ne porte pas. Ici, j’ai trouvé son trait trop précis et donc froid, notamment sur certains visages comme celui de Baia dans la planche ci-dessus. Pour être précise, c’est souvent son association avec les couleurs de François Lapierre qui ne me convainc pas.

Néanmoins, il y a aussi du positif dans cet album qui sent bon l’aventure et l’exotisme. J’ai aimé être dépaysée, et découvrir un Brésil qui n’a rien d’enchanteur. J’ai aimé les personnages haut en couleurs proposés par Loisel : ils sont terriblement vivants ! Christelle, Corinne et Charlotte croquent la vie à pleine dent. On ne peut que les aimer. Même Max, qu’on découvre de prime abord un peu effacé devant le trio bruyant et fou que forme les trois C, se révèle avec son caractère effarouché, comme s’il ne mesurait pas bien dans quoi il s’est embarqué.

Notons que dans ce premier tome appelé Isabel, il n’est que peu question de ce personnage. Bref, je pense retenter ma chance lorsque tous les tomes seront parus pour pleinement apprécier cette série.


Un putain de salopard tome 1 : Isabel, de Loisel et Pont
Éditions Rue de Sèvres
Avril 2019

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Pour le dépaysement, alors.

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